Je sais que ça n'est pas
très chouette pour un auteur d'apprendre que l'on n'a pas été
jusqu'au bout de son œuvre mais, merde, je n'y suis pas arrivé. Non
pas à cause des défauts qui émaillent Stag Night,
premier long-métrage de l'auteur du navrant Sacrifice,
mais parce que l'emploi de techniques usées jusqu'à la corde au
cinéma ont provoqué chez moi, de curieux effets secondaires. Maux
de têtes, nausées, vertiges, et surtout, une irrépressible envie
de dormir. Après m'être décroché la mâchoire à force de
bailler, j'ai mis un terme au calvaire en stoppant le visionnage de
Stag Night au
bout de trois quart-d'heure seulement. De toute manière, c'est le
genre de film dont on fait assez vite le tour. Si par principe, je me
refuse habituellement tout commentaire si je n'ai pas été jusqu'au
bout d'une aventure, je vais vous expliquer pourquoi j'ai passé
outre cette interdiction, et surtout, pour quelle raison je vous
déconseille de le regarder.
Si
vous avez lu mon précédent article, vous vous demandez peut-être
pourquoi j'ai choisi de regarder le premier long-métrage d'un
cinéaste dont je n'ai pas du tout aimé le second, sorti l'année
passée. Si je suis tombé (tout à fait par hasard) sur Stag
Night,
c'est en faisant des recherches sur l'auteur de Sacrifice.
Connaître son passé mais sans pour autant vouloir prolonger
l'éprouvante expérience. Malgré tout, et étant amateur de
huis-clos humides, c'est en lisant quelques lignes du synopsis du
premier essai de Peter A. Dowling que je me suis laissé tenté.
Surtout que sur le sujet, j'avais déjà vécu quelques très belles
expériences cinématographiques : Death
Line
de Gary Sherman, CHUD
de Douglas Cheek, ou encore plus récemment, Creep
de Christopher Smith. Trois expériences souterraines angoissantes.
Bien davantage que ce Stag
Night puant
le téléfilm à plein nez.
Si
stag night (la nuit du cerf) ne traduit pas à proprement un enterrement
de vie de garçon, c'est pourtant le terme qui est employé pour
décrire ce qui symboliquement, sépare la vie antérieur d'un homme
à celle qu'il s'apprête à mener au moment d'épouser celle qu'il
aime. C'est ainsi donc que quatre camarades (dont deux sont frères)
sortent fêter l'enterrement de vie de garçon de l'un d'eux dans une
boite de strip-tease. Après une altercation avec d'autres clients,
les quatre garçons sont forcés de quitter les lieux et se dirigent
vers une station de métro où ils vont croiser deux jeunes femmes
qui comme eux se trouvaient dans la boite de nuit. A bord d'une rame,
l'un des garçon tente de séduire Brita, l'une des deux jeunes
femmes, mais celle-ci le gifle et s'ensuit une nouvelle altercation.
Tirant la manette de sécurité Brita saute du wagon, suivie par son
amie et par les quatre garçons. Alors que la rame reprend sa course,
les six individus se retrouvent seuls au beau milieu des rails dans
un coins désaffecté du métro. Plus tard, et alors qu'ils sont
séparés en deux groupes, l'un d'entre eux est témoin du meurtre
d'un agent de sécurité par quatre clochards armés de sabres et de
bâtons. C'est début d'une course-poursuite entre ces derniers et
les jeunes adultes qui, un à un, vont tomber entre les griffes de
ces hommes vivant dans les sous-sols de New-York et qui semblent
avoir perdu toute trace d'humanité...
Voilà
pour l'histoire. Un sujet certes intéressant mais ruiné par une
interprétation et une mise en scène calamiteuses. Mais alors, les
nausées, les maux de têtes, que viennent-ils faire dans toute cette
histoire ? Et bien sachez-le avant de vous y risquer, mais le
film est plongé dans une obscurité presque permanente.
L'éclairagiste semble lui-même s'être assoupi. Le cameraman, par
contre, semble bien agité. Je ne sais quelle espèce de drogue il a
pris avant d'empoigner sa caméra mais l'image tremble sans arrêt.
Comme pour donner un effet réaliste au spectacle quelque peu
sanglant auquel on assiste, il use et abuse de mouvements saccadés.
Et je vous jure qu'en usant à outrance du procédé, il est
pratiquement impossible de tenir plus d'une demi-heure, voire
trois-quart d'heure grand maximum. De plus, en secouant sa caméra
dans tous les sens, le cameraman empêche toute lecture claire des
événements qui se produisent devant nos yeux. Trop sollicités, les
nerfs optiques finissent par s'épuisez et envoyer au cerveau un
message d'alerte nous empêchant d'aller jusqu'au bout. De toute
manière, Stag
Night étant
loin d'atteindre les canons du genre, il devient inutile de perdre
son temps à reconstituer le bordel presque insaisissable qui se
déroule devant nous. A éviter sous peine d'être victime de
violentes céphalées...
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