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mercredi 14 février 2018

Boucles et paradoxes temporels



Le temps... passionnant sujet... Surtout lorsque certains se penchent dessus pour le triturer, l'étirer, lui prêtant un attention toute particulière. Dans ce domaine, les cinéastes ne sont pas les derniers à s'y employer. Qu'il s'agisse de révéler des faits historiques faisant éternellement partie du passé ou bien en imaginant un futur très lointain et idyllique (Star Trek) ou proche et dystopique (Soleil Vert, Brazil, Les Fils de l'Homme, Never let Me Go, The Lobster, pour ne citer que quelques exemples), beaucoup s'y sont attelé avec plus ou moins de bonheur. Mais s'il y a un aspect du sujet qui demeure aussi passionnant qu'imaginer à quoi pourrait ressembler notre futur, c'est le voyage dans le temps. Lui, et ses ersatzs que son les boucles et les paradoxes temporels. Before I Fall, Happy Birthdead et The Cloverfield Paradox abordent chacun à leur manière un thème qui forcément, attisent l'appétit des amateurs de science-fiction et de voyages dans le temps. Le premier s'inscrit dans le registre du teen movie. Autrement dit, le film d'adolescent, qui dans une grande majorité est adressé à un public dont l'âge oscille en douze et dix-sept ans. Pas très sérieux, donc, d'infliger à un sujet aussi prenant, un cadre aussi puéril. D'autant plus que le film de la réalisatrice américaine Ry Russo-Young véhicule des messages d'une mièvrerie confondante. Du style : c'est pas beau d'être méchant et ne pas dire ce que l'on ressent pour ses proches également ! L'exercice de style étant délicat et Un Jour sans Fin de de Harold Ramis avec l'excellentissime Bill Murray demeurant la référence ultime, Before I Fall se révèle largement en dessous de la référence en matière de boucle temporelle.

Pire, le principe de journée se répétant indéfiniment aurait dû servir à la cinéaste mais l'utilisation mal abordée de points de vue et d'événements différents occulte toute forme de divertissement. Alors que l'on aurait aimé assister à la mise en place de situations ponctuelles rappelant que l'héroïne se situe dans un contexte de boucle temporelle, la cinéaste préfère bousculer les conventions en offrant à son héroïne la possibilité de bouleverser totalement le déroulement de sa journée. A vrai dire, cette boucle temporelle se terminant invariablement par un accident de voiture ressemble davantage à une succession de journées n'ayant scénaristiquement parlant, que peu de rapports entre elles.

Happy Birthdead part, lui, d'un même principe. La boucle temporelle étant l'axe autour duquel tourne l'intrigue de ce long-métrage signé par le cinéaste américain Christopher B. Landon (qui n'est autre que le fils de Michael « Charles Ingals » London), et les personnages étant à peu de chose près les mêmes que ceux évoqués dans Before I Fall, il y a de quoi s'inquiéter. Surtout si le visionnage des deux longs-métrages est effectué consécutivement. Pourtant, là où pêche le film de Ry Russo-Young, Christopher B. Landon s'en sort, lui, plutôt brillamment. Point, ou si peu de morale, mais un récit s'inscrivant dans un thriller en mode « slasher » avec pour héroïne, une jeune étudiante traquée par un tueur masqué qui, le soir, la tue de plusieurs coups de couteau. Mais alors que l'histoire aurait pu s'arrêter là, la blonde Tree Gelbman se réveille systématiquement dans le lit d'un garçon rencontré la veille au soir durant une fête alcoolisée. Alors qu'elle croit avoir rêvé la journée de ses dix-huit ans se terminant par sa mort, Tree constate très vite que ce jour très particulier ne fait que se répéter. L'occasion s'offre à la jeune étudiante de rechercher l'auteur de son propre assassinat afin que le temps reprenne normalement son cours...

Autant le dire tout de suite, les meurtres, principal intérêt des slashers du type Vendredi 13, Halloween et consorts, ne sont pas ici l'objet principal du récit. Christopher B. Landon s'attarde surtout sur le phénomène de boucle temporelle en intégrant à l'intrigue toute une série d'événements qui vont se répéter chaque fois que la même journée se répétera pour l'héroïne. Et ce, dans des conditions sensiblement différentes, permettant ainsi de faire évoluer le récit jusqu'au dénouement. Si les plus attentifs remarqueront qu'en terme de timing, il demeure quelque défauts dans la mise en place de certaines situations (lorsqu'un matin Tree quitte la chambre de Carter plus tôt que la veille, sa rencontre avec les événements déjà rencontrés les jours passés devraient s'en trouver décalés), Christopher B. Landon nous offre cependant un spectacle fort réjouissant, mélange d'épouvante, de fantastique et de comédie. Happy Birthdead est une relecture du classique de Harold Ramis à la sauce épouvante. Une réussite.

The Cloverfield Paradox, quant à lui, explore le thème passionnant du paradoxe temporel mais sous un jour radicalement différent. Ici, il n'est plus question d'un événement se répétant indéfiniment mais d'un voyage dans un univers parallèle proche de celui de ses héros. C'est un accident survenu à bord de la station spatiale internationale Cloverfield qui provoque cette faille spatio-temporelle dont les répercussions aussi bien désastreuses qu'incroyables vont avoir des conséquences inattendues sur les membres de l'équipage. Le cinéaste Julius Onah évoque l'effondrement d'un univers sur un autre, les deux se mêlant et provoquant ainsi des événements spectaculaires.
Si le lien avec les deux précédents volets de la saga Cloverfield est ténu (Cloverfield en 2008, et 10 Cloverfield Lane en 2016), quelques éléments viendront pourtant corroborer la paternité des uns et des autres, le tout semblant alors former une trilogie finalement assez peu homogène. Les personnages constituant l'équipage de Cloverfield étant d'origines diverses, on a logiquement droit à quelques dératés comportementaux. Et comme si cela ne suffisait pas, le film se transforme en un ersatz d'Alien, sans alien, mais avec des course-poursuites dans les coursives de la station saupoudrées de quelques scènes d'horreur plutôt originales.

En fait, on a surtout l'impression que le cinéaste profite du succès et de la renommée de la franchise pour lancer son propre projet. Si dans le fond The Cloverfield Paradox se laisse plaisamment suivre, on ne peut pas dire qu'il demeure pour autant exemplaire dans la forme. Parfois bavard et bien moins ambitieux que ne le laissait présager son sujet, le film de Julius Onah est peut-être le plus faible de la saga...

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