Lorsqu'une petite îles
au large des côtes japonaises disparaît sous les flots, une équipe
menée par le géophysicien Yusuke Tadokoro et le pilote d'un
sous-marin Toshio Onodera décide de sonder les fonds marins. Lors
d'un passage au dessus d'une fosse, les deux hommes constatent avec
effroi un inquiétant glissement de terrain. Ils en concluent ainsi
que le Japon tout entier est voué à disparaître dans l'océan.
Mais alors que les prédictions d'un spécialiste prévoient la
catastrophe dans une quarantaine d'années, Tadokoro, lui, estime que
celle-ci surviendra dans moins d'une année. Aussitôt, le premier
ministre est mis au courant et un plan D auquel participent l'envoyé
du Gouvernement Kunieda, le spécialiste en informatique Nakata,
ainsi que le secrétaire du Premier Ministre. Dehors, les prémices
de l'extinction du Japon font rage. Tremblements de terre, raz de
marée et éruptions volcaniques détruisent le pays et font des
millions de morts...
Daté de 1973, La
Submersion du Japon est un film catastrophe qui contrairement
aux œuvres américaines du même genre n'a pas la puérile
délicatesse de finir bien et de compter les morts sur les doigts
d'un manchot. Ici, les cadavre se comptent en centaines de milliers,
voire même en millions lors des premiers ravages faits par les
différentes catastrophes. C'est presque un privilège que de
découvrir aujourd'hui le film de Shiro Moritani dans sa version
intégrale tant il a été massacré à son époque par l'occident
qui l'amputa d'une cinquantaine de minutes, le réalisateur-producteur
Roger Corman le ramenant même à une durée de 80 minutes alors que
sa durée initiale était de 143 !!!
Mieux que le cinéma
catastrophe d'aujourd'hui dans lequel la surenchère prime sur la
crédibilité des images, La Submersion du Japon
choisit le réalisme, quitte à n'apporter aucune solution viable à
un pays dont les habitants deviennent subitement gênants lorsqu'il
s'agit de leur venir en aide. La situation est telle qu'un plan D.2
est alors envisagé. Est proposé au monde entier de venir en aide
aux japonais en acceptant une forte migration vers tout pays
acceptant de voir surgir des millions d'étrangers. On découvre des
responsable frileux, voire même cyniques. A l'image de cet homme
d'envergure nationale qui en Australie n'hésite pas à dire qu'il
préférerait se voir offrir des statuettes plutôt que des migrants.
A l'étranger, on discute, beaucoup, sur le sujet. Sur les risques
notamment de voir affluer des étrangers qui sans doute, avec le
temps, ferait de leur terre d'accueil, un pays ui deviendrait le
leur.
L’œuvre
de Shiro Moritani est intelligente et n'oublie pas d'aborder tous les
aspects d'un tel cataclysme. Alors, bien sûr, les effets-spéciaux
ne possèdent rien de bien engageants. Si dans le Tremblement
de Terre
de Mark Robson sorti un an plus tard ces mêmes effets-spéciaux
furent remarquables, ceux de La Submersion du
Japon font
parfois peine à voir. Population fuyant devant des écrans diffusant
nombre de catastrophes naturelles. Citées reproduites en maquettes
de manière grossière et documents d'archives (stock-shot) empruntés
afin d'appuyer le propos. D'ailleurs, ces derniers sont parfois
saisissants. On a droit également à l'histoire d'amour entre le
héros et une jeune femme dont la séparation à un moment donné du
récit est presque bouleversante. Comme peuvent l'être les larmes du
premier Ministre qui ne peut que difficilement réprimer ses émotions
devant son incapacité à empêcher la catastrophe à venir.
La Submersion du
Japon n'est
pas avare en terme visuel puisque l'on a droit à plusieurs séries
de catastrophes. Le spectateur a même droit à un cours de
géophysique durant lequel lui est expliqué le raison du futur
engloutissement du Japon. Un véritable cours de physique ! La
visite des fonds marins au tout début du film est passionnante à
découvrir, quand au différentes interventions d'ordre politique,
qu'elles soient japonaises ou même mondiales, elles ne sont jamais
ennuyeuses et renforcent l'impression de réalisme. La
Submersion du Japon est
donc un petit chef-d’œuvre qui n'a pa à rougir devant les
classiques du genre tournés à l'époque de l'autre côté de la
planète...
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