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mardi 10 novembre 2015

L'Homme Des Hautes Plaines de Clint Eastwood (1973)



Loin de pomper honteusement l'héritage laissé par le grand Sergio Leone, grand maître du western spaghetti, comme le feront des légions de cinéastes à travers de vagues séries b, voire z, Clint Eastwood, (tout comme le fit Alessandro Jodorowski en son temps avec le cultissime western ésotérique El Topo) choisit la voie de l'originalité lorsqu'il réalise "L'homme des hautes plaines", film de cow-boys donc, mais crépusculaire et mystique, très loin de ce qu'on a l'habitude de voir sur les écrans.

Ici, point d'indiens, ni de folles chevauchées dans les plaines de l'ouest américain. Tout est concentré sur une petite ville, Lago, où un drame est survenu il y a quelques temps: Un homme à été lâchement lynché par trois autres sans que personne n'intervienne lors de la rixe. L'homme finira par mourir sous les nombreux coups de fouets infligés et sous les regards de villageois médusés. Après avoir été dénoncés, les trois hommes seront finalement arrêtés et enfermés dans une autre ville après avoir menacé les habitants de Lago de venir se venger à leur sortie de prison. Trois hommes seront alors envoyés en ville afin de s'assurer de la protection des villageois. En réalité, ils profiteront de la lâcheté pathologique de chacun pour agir en véritables tyrans.
Mais c'était sans compter sur l'arrivée d'un étranger, un homme sans nom (interprété par Clint Eastwood lui-même), que les trois hommes viendront provoquer et qui très vite finiront tués sous les balles de ce dernier.

Les villageois, enfin libérés du joug de ces trois hommes, proposent à l'étranger qui n'était semble-t-il que de passage, contre espèces sonnantes et trébuchantes, et même, voire beaucoup plus, de rester en ville afin de les protéger du retour imminent des trois lyncheurs du début. Après réflexion, mais surtout, après s'être assuré qu'il obtiendrait des villageois tout ce qu'il désire, l'homme accepte la mission que lui ont confié les "notables" de la ville... 
 
Le film débute de façon plutôt classique, même si le générique assez étrange pour un western semble démentir cette impression. On retrouve presque alors, le personnage campé par Eastwood dans "Pour une poignée de dollars" de Leone, avec le cigarillos au bords des lèvres, le chapeau aux larges bords vissé sur la tête et surtout, le stoïcisme du héros face aux provocations de ceux qui voient en lui un usurpateur... Une froideur qui ne sera pas étrangère aux événements qui se sont produits quelques temps auparavant. Et c'est autour de ce personnage énigmatique que l'intrigue se construit. Derrière un calme stupéfiant, l'homme agit envers les villageois de façon immorale voire odieuse, comme si ceux-ci devaient payer au prix fort, et cela de façon systématique, leur lâcheté.
L'homme leur apprendra à tenir une arme, à s'en servir, pour que lorsqu'au retour des trois bandits, les villageois soient enfin prêts à affronter leur mauvais démons. Il ira même jusqu'à leur demander de repeindre la ville en rouge. Le jour J, lorsque les trois bandits sortent de prison, il décide simplement d' abandonner les villageois à leur triste sort. Pourquoi? Ce sera aux spectateurs de le deviner... 
 
Clint Eastwood, égal à lui-même, campe un cow-boy désincarné, ne parlant jamais pour ne rien dire et nageant bien au delà de ce qui semble être le sujet des préoccupations du village tout entier. Pendant plus d'une heure trente, le mystère entourant son personnage sera total. Ou presque puisqu'à plusieurs reprises, on le verra rêver de celui qui fut lynché quelques temps auparavant signifiant que son arrivée au village semble avoir un rapport avec le sus-dit événement. Il est à noter que la version française a apporté un changement important sur la conclusion de l'histoire, ce qui enlève un peu de ce qui fait la force de ce film: son imprégnation dans le domaine du fantastique. En effet, un détail a été purement et simplement revu et corrigé lors du doublage dans la langue de Molière et rends ainsi la fin du film plus anecdotique que dans la version d'origine et c'est pourquoi il est important de découvrir ce film dans sa version originale et sous-titrée.
Un très grand western qui ne renouera malheureusement pas ceux qui sont hermétiques à ce type de cinéma avec les grands chefs-d’œuvre de Leone et consorts mais qui mérite tout de même que l'on s'y attarde....

1 commentaire:

  1. Vu hier soir, suite à ton article ! Ca m'a laissé sur le cul, c'est l'un des meilleurs westerns que j'ai eu l'occasion de voir !

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