Trois fusées d'origine
russe quittent la planète Terre pour se rendre sur Venus. Mais aux
abords de cette dernière, l'une d'entre elles explose. Une seconde
demeure en orbite autour de la planète et la dernière atterrit sur
le sol de Vénus. En sortent alors cinq astronautes qui vont évaluer
une éventuelle présence de vie. Deux équipes sont ainsi formée.
D'un coté, trois d'entre eux. De l'autre, les deux derniers,
accompagné d'un robot prénommé John. Au dessus de leur tête, en
orbite autour de Vénus, Masha, unique occupante
de la seconde fusée. Contre toute attente, les cinq astronautes vont
croiser une foule de créatures et vont devoir braver les dangers
présents sur la planète...
Deux ans avant que le
cinéaste britannique Stanley Kubrick ne sublime la science-fiction
avec son chef-d’œuvre 2001, L'Odyssée de l'Espace,
et bien avant que l'URSS ne se sépare en quinze états indépendants,
la Russie offrit au monde quelques pépites qu'il est désormais
essentiel de livrer au grand jour. Planeta Bur (ou La
Planète des Tempêtes en français) fait partie de ces
petits joyaux qui, aujourd'hui encore, font leur petit effet.
Contrairement à ce à
quoi nous aurions pu nous attendre, le film de Pavel Klushantsev n'a
pas la rigueur scientifique espérée. Peut-être faudra-t-il
attendre justement l'arrivée du film de Kubrick pour voir la Russie
pondre des œuvres d'une justesse scientifique appropriée ?
Toujours est-il que son film est un excellent divertissement. Alors
oui, beaucoup d'éléments révèlent le peu d'informations tenues à
jour par le cinéaste et celui qui se cache derrière le scénario,
mais quand bien même nous aurions aimé avoir une vision épurée de
la surface mystérieuse de cette planète qui dans l'ordre
d'éloignement du Soleil est la seconde, le spectacle demeure de
bonne qualité. La rigueur est toute contenue dans la première
partie, celle située à l'intérieur même du vaisseau qui finira
par atterrir sur la planète. Après cela, tout ou presque est
farfelu.
Car les cinq astronautes
vont découvrir un paysage qui n'a rien de commun avec les
informations que l'on a de Vénus. Tout d'abord, la distance entre le
Soleil et cette dernière est telle que la chaleur rend impossible la
présence d'eau à l'état liquide. D'où l'étonnement de voir
autant d'eau sur la planète. Pas seulement de petit cours, de
minuscules flaques, mais aussi d'immenses lacs et peut-être même
des océans. Si à certains moments, et ce, lors du séisme qui va
obliger les astronautes à faire chemin arrière, on découvre un
ciel orangé que l'on imagine plus proche de la réalité, on a
souvent, et très logiquement, l'impression d'être sur Terre. Les
effets-spéciaux sont relativement minimalistes et le film joue la
fibre de l'entraide et du courage plus que de la fibre patriotique.
Celle que les blockbusters tout droits venus des États-Unis ont
l'habitude d'exhiber à longueur de plans à travers dialogues et
drapeaux américains.
Autre invraisemblance :
à un moment donné, et alors que les deux astronautes accompagnés
du robot John tombent malades, l'un d'eux se retrouve le casque
ouvert afin de prendre un antidote au mal qui le ronge. Idée farfelu
là aussi lorsque l'on considère qu'il manque sur la planète un
élément essentiel à l'homme pour vivre : l'oxygène. Mais ce
qui paraît peut-être encore plus absurde que ces plantes-serpents
qui pullulent sur Vénus, ce sont sans doute ces poissons dont le
film a bien du mal à cacher les origines : un aquarium derrière
lequel les acteurs se meuvent. Quand à la présence de dinosaures,
elle est expliquée et justifiée en détail par les astronautes
eux-mêmes.
Pourtant, non Planeta
Bur n'est pas un mauvais film. Mais tout aspect scientifique
crédible étant relégué au second plan, quitte à jeter aux
ordures toute vérité, ceux qui n'en attendait pas autre chose qu'un
divertissement plus proche du Voyage au Centre de la Terre
de Henry Levin que du futur 2001 de Stanley Kubrick
seront sans doute conquis...
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