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vendredi 30 octobre 2015

Планета бурь (Planieta Bour) de Pavel Klushantsev (1961)



Trois fusées d'origine russe quittent la planète Terre pour se rendre sur Venus. Mais aux abords de cette dernière, l'une d'entre elles explose. Une seconde demeure en orbite autour de la planète et la dernière atterrit sur le sol de Vénus. En sortent alors cinq astronautes qui vont évaluer une éventuelle présence de vie. Deux équipes sont ainsi formée. D'un coté, trois d'entre eux. De l'autre, les deux derniers, accompagné d'un robot prénommé John. Au dessus de leur tête, en orbite autour de Vénus, Masha, unique occupante de la seconde fusée. Contre toute attente, les cinq astronautes vont croiser une foule de créatures et vont devoir braver les dangers présents sur la planète...

Deux ans avant que le cinéaste britannique Stanley Kubrick ne sublime la science-fiction avec son chef-d’œuvre 2001, L'Odyssée de l'Espace, et bien avant que l'URSS ne se sépare en quinze états indépendants, la Russie offrit au monde quelques pépites qu'il est désormais essentiel de livrer au grand jour. Planeta Bur (ou La Planète des Tempêtes en français) fait partie de ces petits joyaux qui, aujourd'hui encore, font leur petit effet.

Contrairement à ce à quoi nous aurions pu nous attendre, le film de Pavel Klushantsev n'a pas la rigueur scientifique espérée. Peut-être faudra-t-il attendre justement l'arrivée du film de Kubrick pour voir la Russie pondre des œuvres d'une justesse scientifique appropriée ? Toujours est-il que son film est un excellent divertissement. Alors oui, beaucoup d'éléments révèlent le peu d'informations tenues à jour par le cinéaste et celui qui se cache derrière le scénario, mais quand bien même nous aurions aimé avoir une vision épurée de la surface mystérieuse de cette planète qui dans l'ordre d'éloignement du Soleil est la seconde, le spectacle demeure de bonne qualité. La rigueur est toute contenue dans la première partie, celle située à l'intérieur même du vaisseau qui finira par atterrir sur la planète. Après cela, tout ou presque est farfelu.

Car les cinq astronautes vont découvrir un paysage qui n'a rien de commun avec les informations que l'on a de Vénus. Tout d'abord, la distance entre le Soleil et cette dernière est telle que la chaleur rend impossible la présence d'eau à l'état liquide. D'où l'étonnement de voir autant d'eau sur la planète. Pas seulement de petit cours, de minuscules flaques, mais aussi d'immenses lacs et peut-être même des océans. Si à certains moments, et ce, lors du séisme qui va obliger les astronautes à faire chemin arrière, on découvre un ciel orangé que l'on imagine plus proche de la réalité, on a souvent, et très logiquement, l'impression d'être sur Terre. Les effets-spéciaux sont relativement minimalistes et le film joue la fibre de l'entraide et du courage plus que de la fibre patriotique. Celle que les blockbusters tout droits venus des États-Unis ont l'habitude d'exhiber à longueur de plans à travers dialogues et drapeaux américains.

Autre invraisemblance : à un moment donné, et alors que les deux astronautes accompagnés du robot John tombent malades, l'un d'eux se retrouve le casque ouvert afin de prendre un antidote au mal qui le ronge. Idée farfelu là aussi lorsque l'on considère qu'il manque sur la planète un élément essentiel à l'homme pour vivre : l'oxygène. Mais ce qui paraît peut-être encore plus absurde que ces plantes-serpents qui pullulent sur Vénus, ce sont sans doute ces poissons dont le film a bien du mal à cacher les origines : un aquarium derrière lequel les acteurs se meuvent. Quand à la présence de dinosaures, elle est expliquée et justifiée en détail par les astronautes eux-mêmes.
Pourtant, non Planeta Bur n'est pas un mauvais film. Mais tout aspect scientifique crédible étant relégué au second plan, quitte à jeter aux ordures toute vérité, ceux qui n'en attendait pas autre chose qu'un divertissement plus proche du Voyage au Centre de la Terre de Henry Levin que du futur 2001 de Stanley Kubrick seront sans doute conquis...

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