Martin Lamotte restera pour beaucoup l'un des membres de la célèbre équipe du Splendid fondée en 1974 par Christian Clavier, Michel Blanc, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Bruno Moynot et Claire Magnin. A tort car en réalité, et même s'il a participé à un nombre de long-métrages conséquent de la troupe, le scénariste, acteur et réalisateur français n'a fait que les accompagner. Au même titre d'ailleurs que Dominique Lavanant et Anémone. Il y a maintenant vingt ans sortait sur les écrans de cinéma français ce qui allait demeurer jusqu'à aujourd'hui comme l'unique long-métrage de Martin Lamotte au poste de réalisateur, laissant l'écriture du scénario à Carole Brenner et Jean-Carol Larrivé alors même qu'il avait lui-même participé à celle de quelques classiques de la comédie française tels que Les Babas Cool, Papy Fait de la Résistance ou Twist Again à Moscou.
On notera en premier l'absence totale du moindre membre de la troupe du Splendid, chacun ayant fait son bonhomme de chemin, tandis que Martin Lamotte s'entourait pour l'occasion d'artistes pas moins reconnus puisqu'au casting, nous découvrions Catherine Frot, Fanny Cottençon, Carole Brenner (l'une des scénariste du film, donc), Isabelle Nanty, Zabou Breitman, et même Michèle Bernier (fille du célèbre Professeur Choron que l'on ne présente plus aux plus anciens) ou encore Séverine Ferrer, l'ancienne animatrice de l'émission Fan de sur M6, pour les partenaires féminines. Une belle brochettes d'actrices accompagnant ces messieurs que sont Sam karmann, Stéphane Freiss, Antoine Duléry, François Morel, et même Martin Lamotte pour un rôle moins important, poste de réalisateur oblige.
Ça Reste entre Nous (c'est le titre du film), demeure dans la même catégorie qu'un Cuisine et Dépendances réalisé par Philippe Muyl (sur le plateau duquel on retrouvait déjà Sam Karmann et Zabou Breitman) ou Un Air de Famille de Cédric Klapisch, réalisé un an seulement avant l’œuvre qui nous intéresse ici. Toutes proportions gardées bien évidemment car si la comédie de Martin Lamotte fonctionne plutôt bien, en terme d'écriture, on est loin d'atteindre les deux pépites citées ci-dessus.
L'histoire est des plus simple puisque le récit oppose le personnage de Patrick, incarné par Sam Karmann, à une existence des plus compliquée : l'homme est en effet contraint de mener une double vie avec son épouse et sa maîtresse, la seconde vivant dans la réplique exacte de la demeure familiale. Mais alors que jusqu'à maintenant, Patrick semblait avoir trouvé un certain équilibre, l'arrivée plus qu'imminente de son anniversaire de mariage avec Hélène (Catherine Frot) va tout compliquer. Car en parallèle à la fête organisée le soir même par son épouse et par un certain nombre d'invités, il a promis à sa maîtresse Elisabeth de l'accompagner à une fête organisée en l'honneur du mariage du fils de son voisin Antoine Pichot ( regretté Philippe Brunot mort en 2012). Patrick va donc devoir composer entre les deux événements sans pour autant éveiller les soupçons de l'une ou de l'autre des deux femmes qu'il aime. Sauf que... sauf que la soirée ne va pas se dérouler comme prévu. Et pas seulement à cause du pétrin dans lequel vit l'époux, le père et l'amant, mais bien à cause de la présence d'invités qui vont, chacun à leur manière, semer une joyeuse pagaille.
Entre l'époux adultère, la femme trompée, l'amante impatiente, une Martine-Isabelle Nanty au bras d'un professeur de yoga déséquilibré (François Morel), une alcoolique (fanny Cottençon) désabusée par un compagnon volage et insupportablement narcissique (Stéphane Freiss), un Antoine Duléry un brin ringard accompagné d'une gamine trop jeune pour lui vouer un amour et une fidélité indéfectible (Séverine Ferrer), une Zabou Breitman atteinte de conjonctivite, épouse d'un gynécologue obstétricien occupé à mettre au monde des triplés, un voisin collant (Philippe Brunot) et quelques gamins à mettre entre les pattes de tout ce beau monde, Martin Lamotte a bien du travail. Et le bonhomme s'en sort plutôt bien et même, avec les honneurs puisqu'on ne voit pas passer le temps. Parfaitement millimétré, Ça Reste entre Nous respire la bonne humeur et les situations concasses sont nombreuses. Le cinéaste nous réserve même un twist final aussi inattendu que bienvenu. Bref, Ça Reste entre Nous n'est certainement pas un chef-d’œuvre mais il mérite d'être vu...
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