A ne pas confondre avec
Au Fil d'Ariane de Robert Guédiguian, Le Fil
d'Ariane de Marion Laine dont il s'agit apparemment ici du
troisième long-métrage et du premier pour le petit écran possède
en effet toutes les allures d'un téléfilm. Dans un cadre qui
pourrait aisément convenir à un sitcom, nous suivons les aventures
d'une agence de voyage un peu particulière puisque « Love
Voyages » propos, en plus du dépaysement, de faire des
rencontres amoureuses à l'étranger. Mais l'essentiel de l'intrigue
ne repose pas là-dessus mais sur le personnage d'Ariane, celle du
titre, on l'aura compris, interprété par l'actrice et chorégraphe
Julie Ferrier, coutumière du genre « comédie »
puisque depuis 2006, elle n'a pas cessé de tourner après avoir
fréquenté l'école du cirque d'Annie Fratellin, à la suite de
quoi, la quadragénaire pris des cours d'art dramatique.
Ariane ne donne plus de
nouvelles depuis plus de vingt-quatre heures. Et cela inquiéte
fortement la timide Dolorès qui narre alors aux autres employés de
l'agence, Prosper, Manu et Estelle, l'étrange aventure que vient de
connaître leur amie et collègue de travail : Ariane semble en
effet entretenir une relation téléphonique avec un individu dont
elle ignore tout et qui lui a promis une année érotique et
inoubliable. L'homme refuse de rencontrer Ariane tandis que la jeune
femme fantasme de plus en plus et va même jusqu'à imaginer qu'il
pourrait s'agir de Rémi Bélère, un jeune acteur populaire
interprétant l'un des rôles principaux d'un « soupe-opera » !
Dolorès est surtout inquiète car un tueur en série fait parler de
lui dans la presse et vient de faire une nouvelle victime près de
chez Ariane. Lorsqu'elle réapparait, tous veulent savoir qui est cet
homme dont leur amie est tombée amoureuse. Chacun à leur
manière, ils vont réfléchir afin de découvrir l'identité de
mystérieux individu...
Frais, barré, amusant,
Le Fil d'Ariane demeure
une bonne surprise. Les interprètes y cabotinent beaucoup et la
réalisatrice s'amuse à y inclure des situations aussi improbables
que pittoresques. A commencer par le patron de la boite, Monsieur
Lépingie (l'acteur Richard Morgiève) un type assez louche, que l'on
imaginerait aisément dans la peau du serial killer dont les médias
se sont emparés des méfaits mais qui se révèle finalement plutôt
zen. Pas vraiment amusant au final. On croise la route de Karim Adda
surtout connu pour avoir participé à l'aventure Caméra
Café
dans le rôle de Vince, Amadine Dewasmes, Mélanie Bernier, Arié
Elmaleh (frère de Gad), Bruno Blairet, Romain Rondeau ( Rémi
Bélère, c'est lui), ainsi qu'Anne Benoit, qui depuis le début des
années 2000 tourne assez régulièrement.
Le
principal soucis du téléfilm de Marion Laine est de ne jamais
vraiment aller au bout des choses. Le passage délicat de la
rencontre entre Ariane et son mystérieux prince charmant et ses
conséquences désastreuses est laissé en plan. Là où la
réalisatrice aurait pu jouer sur la corde sensible, donner un peu de
grain à moudre à un récit honnête mais jamais transcendant,
Marion Laine abandonne cette voix en choisissant une option beaucoup
plus facile à gérer. Elle évite ainsi toute étude comportementale
et laisse ses interprètes jouer comme ils l'entendent.
Le Fil d'Ariane
tente
avec plus ou moins de bonheur d'amuser la galerie. On sourit plus que
l'on ne rit à gorge déployée. On passe un vrai moment de fraîcheur
tout en pensant sans mauvaise conscience que l'on a davantage à
faire à un sitcom qu'à un véritable téléfilm. Malgré ses
défauts, Le Fil d'Ariane reste
tout de même relativement plaisant à regarder...
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