Le réalisateur,
producteur, scénariste et cadreur Claude Lelouch réalise et propose
en 1983 sa propre vision de l'abduction (enlèvement d'un individu
par des extraterrestres, lequel est suivi généralement par une
perte de mémoire et des séquelles consécutives à des expériences
médicales effectuées sur la victime) ainsi que d'une rencontre du
troisième type (contact direct avec des extraterrestres et en
présence (ou pas) de leur vaisseau). Pour préserver tout l'intérêt
de Viva la Vie et respecter le désir du cinéaste qui
au début du film demande aux spectateurs de ne rien livrer de la fin
de son œuvre à ceux qui ne l'auraient pas encore vu, je ferai
donc en sorte de ne rien révéler qui pourrait gâcher la surprise.
Dans le cas contraire, vous serez averti d'un message de spoil !
Sachez juste que Viva
la Vie est à peu de chose près ce que l'on pouvait attendre
d'un cinéaste pourtant peu (pour ne pas dire pas du tout) habitué à
tourner des longs-métrages de science-fiction. Davantage une œuvre
d'anticipation d'ailleurs puisque Viva la Vie implique
des domaines beaucoup plus vastes que le simple passage d'individus
extra-terrestres sur le sol de notre planète. Déjà à l'époque,
Claude Lelouch touche un point qui aujourd'hui préoccupe enfin
véritablement ceux qui veulent réellement préserver la planète
ainsi que notre humanité (sans parler évidemment de la faune et la
flore qui y règnent).
Tout commence comme une
œuvre ante-apocalyptique, la radio diffusant un message d'alerte
continu dénonçant l'éventuelle catastrophe à venir. Baisse des
températures (cinq degré de moins par jour !), bouleversement
du climat et conséquences terribles sur l'environnement. Obligeant
chacun à se prémunir de la catastrophe à venir en construisant son
propre abri souterrain. Comme l'important industriel Michel Perrin
(Michel Piccoli) et son épouse Catherine (Charlotte Rampling)
auxquels propose un entrepreneur de transformer leur piscine en abri.
Pourtant, le projet sera très vite contrecarré par la disparition
de Michel, un soir, sa voiture abandonnée sur le bord de la route.
Michel, mais également Sarah Gaucher (Évelyne Bouix), la compagne
de François (directeur de théâtre ? Metteur en scène ?),
interprété par l'acteur Jean-Louis Trintignant, et qui elle aussi
disparaît le même jour. Une disparition aussi mystérieuse que leur
réapparition trois jours plus tard. Ils n'en conserveront tout les
deux pas le moindre souvenir. Seul témoignage de cet événement
« extraordinaire » relégué par toute la presse :
une large cicatrice à l'arrière du crâne...
Avec des moyens simples,
Claude lelouch entretient un véritable mystère autour de ce cas
d'abduction. Tout comme il usera de moyens « précaires »
pour mettre en images SA rencontre du troisième type. Un sujet
servant, outre celui sur l'environnement, des préoccupations
beaucoup plus terre à terre encore : le nucléaire en général,
et l'armement nucléaire en particulier...
ATTENTION :
SPOILER !!!
En réalité, Viva
la Vie n'est pas du tout l’œuvre de science-fiction à
laquelle elle pouvait prétendre au départ. Si le film conserve son
aura de film d'anticipation, c'est dans ce complot fomenté par
Michel et son ami restaurateur (mais pas seulement) Édouard
Takvorian (Charles Aznavour). Les deux hommes vont
effectivement s'engager (et avec eux, d'autres personnes) dans un
processus permettant le désarmement des deux plus grandes puissances
mondiales en terme d'armement à l'époque : les États-Unis et
l'URSS.
FIN DU SPOILER !!!
Claude lelouch propose,
après cette révélation incroyable remettant tout en question, un
twist final encore plus inattendu mais que je préserverai cette
fois-ci de tout résumé. Viva la Vie
n'est peut-être pas un immense chef-d’œuvre, mais il demeure dans
le paysage fantastique et d'anticipation du cinéma français des
années quatre-vingt comme l'un des plus solides représentants. On
retrouve comme à son habitude dans l’œuvre du cinéaste, quelques
visages bien connus, tel Charles Gérard en chauffeur. Dans le genre,
Viva la Vie
demeure atypique, étrange, et je le répète, inattendu. En tout
cas, un film à découvrir, d'autant plus qu'il ne fait pas partie
des œuvres les plus connues de leur auteur...
J'ai vu la fin de "L'aventure c'est l'aventure", il y a quelques semaines... j'en ai trouvé l'humour surfait, ça m'a agacé. Lelouch ne passe plus du tout pour moi...
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