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samedi 4 novembre 2017

GORE : Dissection d'une Collection de David Didelot (2014) - ★★★★★★★★★★


Holly « Blood » Bible


Petit aparté pour vous parler aujourd'hui d'un ouvrage qui me tient à cœur. Une bible de quatre-cent pages environ, hommage essentiel à une collection de bouquins de poche qui fit le bonheur des aficionados du gore entre 1985 et 1990 avant de disparaître à la suite de la parution de son cent-dix huitième numéro. Certains l'auront déjà compris, il s'agit bien entendu de la collection GORE de chez Fleuve Noir parue entre avril 1985 et Juillet 1990, et donc de l'ouvrage GORE : Dissection d'une Collection que David Didelot lui a entièrement consacrée, aidé en cela par une vingtaine de chroniqueurs. Un pavé de quatre-cent pages donc, jeté dans la mare putride de ce sous-genre horrifique et d'abord cinématographique initié sur grand écran dans les années soixante grâce au cinéaste Herschell Gordon Lewis et son Blood Feast datant de 1963. En France, certains cinéastes s'y essaieront sur le tard avec plus ou moins de succès (Baby Blood d'Alain Robak en 1990), mais c'est surtout avec la collection GORE que les amateurs de viande bien saignante vont pouvoir se repaître de leur passion. Née sur les cendres de la collection Angoisse (1954-1974), GORE, c'est d'abord et avant tout des première et quatrième de couverture proprement hallucinantes : de véritables œuvres picturales graphiquement impressionnantes à l'attention des pervers que nous étions alors, à peine âgés de quatorze ou quinze ans. Des titres et des auteurs cultes. Une collection qui ouvrira les hostilités en Avril 1985 avec La Nuit des Morts-Vivants de John Russo, et fermera ses portes avec Les Démons d'Abidjan de Richard D. Nolane . 118 volumes ? Pas tout à fait puisqu'en effet, un ouvrage « grand format » fut produit en septembre 1986 : Erebe ou les Noirs Pâturages écrit par l'anglais Shaun Hutson. Un coup d'essai que ne sera malheureusement pas transformé puisqu'il demeurera la seule et unique tentative. En tout cas, un ouvrage qui aujoud'hui ne se monnaie pas en dessous des cinquante euros ! Avant David Didelot et son GORE : Dissection d'une Collection, Jean-Philippe Mochon tenta une analyse du phénomène à travers le sympathique Le Bel Effet Gore en février 1988. Un ouvrage essentiel à l'époque et qui couvrait les 62 premiers volumes dont l'auteur proposait un guide en fin de parcours. Interviews, nouvelles inédites, et autres petites surprises venaient émailler cet ouvrage de référence...

… mais qui en comparaison de celui que nous propose aujourd'hui David Didelot, soyons honnêtes, fait pâle figure. Car le papa du fanzine Vidéotopsie. Cet amoureux du cinéma bis (qui publia Bruno Matteï : Itinéraire Bis l'année dernière). Celui qui a préfacé, postfacé, et contribué à divers ouvrages. David Didelot, le scénariste, le dialoguiste, l'acteur. Cet homme multi-facettes avec lequel il est aussi facile de correspondre que d'aller acheter son pain chez le boulanger, propose rien de moins qu'une anthologie exhaustive de la collection GORE. Un travail de longue haleine. Incroyablement documenté. Préfacé par Charles Nécrorian, auteur entre autres du cultissime Blood-Sex (numéro 5 de la collection GORE), et des non-moins excellents Impacts (numéro 30) et Skin Killer (numéro 56). Un écrivain toujours prompt à donner de la plume lorsqu'il s'agit de participer à de tels projets puisque déjà, il nous avait offert la nouvelle Rêves de Sang, publiée dans l'ouvrage de Jean-Philippe Mochon cité plus haut. En tout cas, un auteur que les amateurs de gore connaissent forcément. 

Mais avant d'en dire plus en ce qui concerne l'ouvrage de David Didelot, j'aimerais, pour que les non-initiés comprennent bien jusqu'où certains étaient prêts à aller pour bénéficier de leur double-injection d'hémoglobine mensuelle, vous raconter une anecdote. Une aventure que partagea avec moi mon sombre alter ego, un soir de beuverie, ou de fumette, je ne sais plus. Un gars qui tout comme votre serviteur s'était fait un devoir de participer au remplissage des caisses du Fleuve Noir section GORE en achetant à l'époque de leur sortie, la totalité des exemplaires de la collections mis sur le marché. Un gars, donc, que je ne nommerai pas, eu égard à son entourage, et qui tomba assez rapidement dans le grand banditisme. Pas d'argent de poche. Pas très envie de lire les classiques de la littérature française sur les bancs d'école non plus, et encore moins le désir de s'enfermer durant des journées entières dans une salle de classe remplie de futurs cadres. A peine atteint de l'âge où émergent les premiers boutons d’acné, ce tout jeune adolescent fit un jour irruption dans une libraire afin d'y perdre l'une des longues heures qui devaient normalement aboutir à une fin de journée scolaire. Devant l'entrée, comme un appel au vol, deux exemplaires de la collection GORE. Cet ami avait beau fouiller ses poches, pas un centime. Pas un seul des trente francs (il me semble) nécessaires à l'achat de ces deux bouquins dont la couverture, forcément, lui donnait très envie de quitter les lieux le ventre aussi rond que celui d'une femme enceinte (j'imagine que certains comprendront l'allusion). Saisi d'une brusque envie de « s'instruire », il avança le bras droit vers le stand sur lequel reposaient les deux romans, les premières grosses gouttes de sueur lui sillonnant le front, dessinant une arabesque contournant son nez par la droite, s'accumulant sous la forme d'une stalactite sous le menton avant d'échoir et de disparaître sur le col de sa chemise. « Au voleur ! » s'attendait-il entendre raisonner dans la librairie au moment où il franchissait la sortie. Mais rien. De nouveau, à l'air libre, respirant face à une route dont les véhicules exsudaient leur poison nocif, il s'en alla, les jambes flageolantes, voilà qu'il était devenu voleur ! Pour corser le tout, on ne le vit pas franchir la grille du collège de toute la journée, trop occupé à lire le fruit de son méfait sur un banc, face à l'immense mur d'un cimetière...
J'aurais pu vous servir une version gore, mais rouge, sur rouge, j'ai eu peur que cela jure... !

Concernant mes première impressions s'agissant de l'ouvrage de David Didelot, GORE : Dissection d'une Collection: je suis parti d'un sentiment disons... minimaliste en hurlant mentalement un « Wouaw ! » de satisfaction. Un très bel objet qui laisse présager du meilleur sans même qu'on ait besoin de l'ouvrir. Premier réflexe : lire la quatrième de couverture. Un court résumé de ce qu'avait pu être la collection GORE. Un très, très, très court extrait de ce que contiendra ce très bel ouvrage. Puis une bio, simple et efficace de son auteur, David Didelot, donc. GORE : Dissection d'une Collection s'ouvre sur la préface cinématographique du romancier Nécrorian qui nous apprend sa participation au tournage d'un film devenu depuis, culte, auprès de certains cinéphiles (cinéphages?). Le sommaire en dit long sur le contenu et l'ampleur de l'ouvrage. D'un descriptif des différents auteurs ayant participé à l'écriture de l'ouvrage de David Didelot jusqu'aux objets collectors entourant la mythique collection GORE, en passant par un chapitre énumérant ses « ancêtres » (passionnant!), un autre, très émouvant, constitué d'une interview et d'un retour sur la carrière de Daniel Riche, l'homme sans lequel la collection GORE n'aurait sans doute jamais vu le jour, ou encore l'énorme pavé central que représente « Auteurs et volumes de la collection GORE » dont l'intitulé ne laisse aucun doute sur son contenu et ravivera la mémoire de ceux qui ont vécu aux cotés de cette collection que David Didelot à bien raison de répéter sans cesse qu'elle demeure désormais véritablement culte.

Beaucoup d'autres choses à découvrir donc, et bien plus encore que les quelques exemples cités ci-dessus. De très passionnantes interviews données par certains des auteurs ayant participé à l'aventure et pour lesquelles David Didelot a eu l'excellente idée d'éviter toute forme de redondance en partageant toutes les questions dont les fans auraient pu attendre les réponses entre chaque écrivain interviewé. Quel que soit le niveau de connaissance de la collection GORE, il y a fort à parier que les fans apprendront milles et une choses sur celle-ci. Ainsi que sur les auteurs des 120 ouvrages (Erebe... et Le Bel Effet Gore compris). David Didelot s'est fait plaisir, et ça se lit. Un ouvrage dont le contenu, loin d'avoir été écrit par et pour la seule personne de David Didelot, et qui au contraire, rendra heureux ceux qui auront la chance d'en acquérir un exemplaire. D'autant plus que, vous le découvrirez au fil des pages, certains auteurs (plus que d'autres) font preuve d'un lyrisme en terme d'écriture assez surprenant. Chacun y trouvera de quoi satisfaire sa curiosité ou son amour pour la collection GORE. Pourquoi cette réflexion ? Et bien, à titre d'exemple. Et sachant que la trilogie Hurlements ne faisait par partie des mes préférences, je dois avouer que les connaissances de Yannick Maréchal, et les quatre pages qu'il a consacrées à la trilogie écrite par Gary Brandner m'ont donné envie de m'y replonger avec, sans doute, un regard neuf. Il ne s'agit là que d'un exemple, mais le fan découvrira aussi des avis qui, forcément, divergeront des siens. C'est sans doute l'aspect le plus ludique de GORE : Dissection d'une Collection. Comparer les avis des uns et des autres aux siens. Et je peux vous dire, qu'en matière de préférences, j'ai eu personnellement de sacrées surprises. David Didelot nous fait là, un cadeau précieux. Indispensable. Anthologique, et que vous pouvez vous procurer chez l'éditeur Artus Films... 
Éditeur chez qui vous pourrez vous procurer, entre autres, des films au format dvd, ainsi que le second ouvrage de David Didelot, Bruno Mattei - Itinéraires Bis... Un ouvrage que je m'empresserai d'acquérir afin de vous faire part, une fois de plus, de mes impressions...

Voici un complément essentiel à l'ouvrage de David Didelot: l'auteur lui-même, en chair et en os, revenant sur les meilleurs numéros sortis sous la plume d'auteurs français de la collection GORE:

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