Il y a trois ans environs, j'abordais dans Cinémart le second
long-métrage réalisé par ceux qui signent leurs méfaits sous le
pseudonyme Mo Brothers
derrière lequel se cachent en fait les cinéastes indonésiens Kimo
Stamboel et Timo Tjahjanto, lesquels ont jusqu'à aujourd'hui réalisé
ensemble quatre long-métrages, et dont Macabre
représente la première œuvre. Il va s'en dire que pour un premier
film, les deux hommes se révélèrent totalement décomplexés. Une
note d'humour, un huis-clos oppressant, et surtout, un fleuve de sang
presque inattendu puisque les premiers meurtres apparaissent à
l'écran, relativement timides. Le sang pisse littéralement. Tâche
l'univers apparemment clean d'une famille qui accueille six jeunes
gens en partance pour l'Australie alors qu'ils viennent tout juste
d'aider une jeune fille victime d'une agression. Et pour remercier
ces deux filles et ces quatre garçons d'avoir secouru Astrid (la
victime en question), la mère de celle-ci va leur réserver une
surprise dont ils se seraient bien passés.
Dès le
début, on se doute que quelque chose ne tourne pas rond dans cette
famille. Si le comportement de Maya (l'actrice Sigi Wimala) peut se
comprendre puisqu'elle vient juste de réchapper à une agression,
celui de sa chère maman demeure lui, beaucoup plus inquiétant. Tout
comme celui du fiston Adam (Arifin Putra) qui rejoint bientôt ses
proches et d'un quatrième larron dont le rapport familial est mal
définit puisqu'on ne saura jamais s'il fait partie des proches de la
famille ou s'il s'agit d'un simple employé de maison. Ce dernier
d'ailleurs, rappelera de bons souvenirs aux fans du premier Massacre
à la tronçonneuse. Moins laid mais
aussi muet et fou que le Leatherface de Tobe Hooper, nous sommes face
à un individu dont le comportement est peut-être plus dérangeant
encore que celui de la monstrueuse famille.
Car
l'objectif premier d'Adam, de sa sœur et de leur mère est de
récupérer sur le corps de leurs nouveaux prisonniers, des mets de
choix qu'ils distribueront à de riches personnalités afin de leur
garantir la jeunesse éternelle. Une idée saugrenue qui prend
pourtant forme devant l'apparence de la mère de famille dont l'âge
nous est révélé lors d'une scène mémorable. Un but lucratif et
assurant à Dara (l'inquiétante Shareefa Daanish) et à ses enfants
une vie très largement prolongée alors que le sous-fifre s'occupant
dans la cave des basses besognes offre un comportement plutôt
malsain (!) en montrant une activité sexuelle contre-nature (que
l'on pourrait définir comme de la pré-nécrophilie) envers la
personne de Ladya (l'actrice Julie Estelle), l'une des deux jeunes
femmes formant le groupe des six jeunes gens faits prisonniers dans
cette demeure de cauchemar qui bientôt va être être recouverte de
sang.
Car en
effet, Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto n'ont pas lésiné en la
matière. Si la chair à proprement parler est assez peu représentée
à par à deux ou trois occasions (morceaux de viande humaine
précieusement conservés dans la glace, viscères étalés sur la
table de la salle à manger), le liquide rouge, lui, gicle à
profusion. Des centaines de litres d'hémoglobine recouvrent les murs
et les meubles de la maison. Les corps aussi sont submergés par
l'épais et poisseux liquide. Les interprètes en font directement
les frais et pataugent littéralement dedans. Pour les deux
indonésiens, c'est "no limit". A la faveur des amateurs de gore qui
retrouveront à intervalles réguliers, l'hystérie d'un Evil
Dead premier du nom.
Certaines
scènes auraient pourtant mérité d'être analysées et corrigées
avant d'être balancées sur grand écran. Quelques-unes d'entre
elles se révèlent plutôt molles. Les premiers coups assénés avec
divers objets contondants manquent de violence. Pas assez convaincants donc. Et certains petits détails nuisent quelque peu à
l'ensemble. Comme le sol de la cave entièrement recouvert d'une
large flaque de sang. Un carrelage qui lorsque l'une des victimes est
traînée sur le sol devient miraculeusement immaculé. Un détail
donc, mais bon... L'interprétation est suffisamment convaincante,
et quant au rythme, à l'action, et la folie ambiante qui se dégage
surtout de la dernière demi-heure véritablement infernale, pour que
l'on passe un très agréable moment. Une excellente surprise qui,
une fois encore, ravira les amateurs de gore. A noter que Macabre
s'inspire
d'un court-métrage déjà réalisé par Kimo Stamboel et Timo
Tjahjanto nommé Dara et visible dans l'anthologie horrifique
indonésienne Takut: Faces of Fear sortie deux ans avant le
long-métrage des Mo
Brothers...
ce film semble tres intéressant.. j'adore les films d'horreur asiastique.. (indonesian ce coup ci)..
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