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dimanche 6 janvier 2019

Headshot de Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto (2016) - ★★★★★★★☆☆☆



Headshot est le troisième long-métrage des cinéastes indonésiens Timo Tjahjanto et Kimo Stamboel. Le troisième et le dernier puisque depuis, Timo Tjahjanto semble avoir choisi de faire carrière en solo avec, pour le moment, deux longs-métrages relativement convainquants (The Night comes for Us et May the Devil take You). Headshot est un pur film d'art martiaux. Autant dire qu'en ce qui concerne le scénario le spectateur ne risque pas de se perdre dans les limbes d'un récit alambiqué. Bien au contraire, le scénariste Timo Tjahjanto propose un scénario ultrabasique tournant autour d'un personnage amnésique découvert sur une plage et d'un baron de la drogue qui cherche à l'éliminer. Point ! Maintenant, reste à savoir si le film de Timo Tjahjanto et Kimo Stamboel doit être réservé aux fans exclusifs de films d'action ou s'il recèle d'à côtés convainquant pour que le moins emballé puisse y trouver malgré tout matière à s'en satisfaire...

Si Headshot n'est pas le meilleur de sa catégorie et n'est donc pratiquement constitué que de scènes de bagarres particulièrement violentes, il faut reconnaître que la plupart des chorégraphies attirent le regard. On peut ne pas aimer le genre. Voire même ne lui trouver que des défauts (exposer tant de violence sans même y adjoindre ne serait-ce qu'une once de psychologie, quel intérêt ?), mais s'il demeure une certitude, c'est que l'incroyable maîtrise des combats qui oppose l'infatigable et indestructible héros incarné par l'acteur indonésien Iko Uwais, lequel s'est notamment fait remarquer, on l'aura deviné, dans le diptyque formé par The Raid 1 & 2 du réalisateur gallois Gareth Evans, laissera des traces. Comme bon nombre de ses principaux adversaires en la matière. L’Indonésie semble avoir découvert un filon qu'elle ne paraît pas décidée à abandonner. Et elle a bien raison car tant que des productions aussi « couillues » feront leur apparition et tant que des spectateurs s'y complairont, les art martiaux, au cinéma, continueront à connaître de beaux jours.

Bon, mis à part l'absence d'une véritable histoire, Timo Tjahjanto et Kimo Stamboel semblent tout de même être attachés au fait que leurs personnages se doivent de ressentir une certaine gêne devant certains des actes accomplis. Et là, on revient une fois encore au personnage principal, un ancien mafieux travaillant pour le baron Lee (celui-là même qui veut désormais sa peau). Ayant choisi d'abandonner le métier (et l'on sait ce qui attend ceux qui osent quitter la « Famille »), Ishmael (dont le véritable prénom est en réalité Abdi) va devoir combattre les hommes de Lee, ainsi que le baron lui-même, dans des combats terriblement efficaces, d'une outrancière violence (c'est l'époque qui le veut ainsi). Pourtant, il n'est pas rare de découvrir un ancien tueur s'interrogeant parfois sur l'issue à donner aux combats. Hésitant à aller jusqu'au meurtre, choix qui le met parfois en grand danger. Un adoucissement des mœurs qui s'explique sans doute dans la relation qu'il entretient à sa sortie de l’hôpital en début de long-métrage avec celle qui l'a veillé durant sa période de coma, la belle Ailin (Chelsea Islan, que l'on retrouvera notamment cette année dans le dernier long-métrage de Timo Tjahjanto).

Si la plupart des combats possèdent une issue hautement improbable (tant de coups reçus, et des personnages qui toujours se relèvent avec peu ou pas de séquelles vraiment visibles), on se délecte malgré tout de ce spectacle ininterrompu montrant des acteurs imprégnés par leur personnage. Des duels parfois grotesques (on s'étonnera toujours de voir des légions de méchants attendre leur tour pour s’attaquer au gentil de l'histoire), parfois impressionnants comme celui qui clôt ce Headshot, bien dans la mouvance du cinéma d'action indonésien actuel...

lundi 6 novembre 2017

Macabre de Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto (2009) - ★★★★★★★☆☆☆



Il y a trois ans environs, j'abordais dans Cinémart le second long-métrage réalisé par ceux qui signent leurs méfaits sous le pseudonyme Mo Brothers derrière lequel se cachent en fait les cinéastes indonésiens Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto, lesquels ont jusqu'à aujourd'hui réalisé ensemble quatre long-métrages, et dont Macabre représente la première œuvre. Il va s'en dire que pour un premier film, les deux hommes se révélèrent totalement décomplexés. Une note d'humour, un huis-clos oppressant, et surtout, un fleuve de sang presque inattendu puisque les premiers meurtres apparaissent à l'écran, relativement timides. Le sang pisse littéralement. Tâche l'univers apparemment clean d'une famille qui accueille six jeunes gens en partance pour l'Australie alors qu'ils viennent tout juste d'aider une jeune fille victime d'une agression. Et pour remercier ces deux filles et ces quatre garçons d'avoir secouru Astrid (la victime en question), la mère de celle-ci va leur réserver une surprise dont ils se seraient bien passés.
Dès le début, on se doute que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille. Si le comportement de Maya (l'actrice Sigi Wimala) peut se comprendre puisqu'elle vient juste de réchapper à une agression, celui de sa chère maman demeure lui, beaucoup plus inquiétant. Tout comme celui du fiston Adam (Arifin Putra) qui rejoint bientôt ses proches et d'un quatrième larron dont le rapport familial est mal définit puisqu'on ne saura jamais s'il fait partie des proches de la famille ou s'il s'agit d'un simple employé de maison. Ce dernier d'ailleurs, rappelera de bons souvenirs aux fans du premier Massacre à la tronçonneuse. Moins laid mais aussi muet et fou que le Leatherface de Tobe Hooper, nous sommes face à un individu dont le comportement est peut-être plus dérangeant encore que celui de la monstrueuse famille.

Car l'objectif premier d'Adam, de sa sœur et de leur mère est de récupérer sur le corps de leurs nouveaux prisonniers, des mets de choix qu'ils distribueront à de riches personnalités afin de leur garantir la jeunesse éternelle. Une idée saugrenue qui prend pourtant forme devant l'apparence de la mère de famille dont l'âge nous est révélé lors d'une scène mémorable. Un but lucratif et assurant à Dara (l'inquiétante Shareefa Daanish) et à ses enfants une vie très largement prolongée alors que le sous-fifre s'occupant dans la cave des basses besognes offre un comportement plutôt malsain (!) en montrant une activité sexuelle contre-nature (que l'on pourrait définir comme de la pré-nécrophilie) envers la personne de Ladya (l'actrice Julie Estelle), l'une des deux jeunes femmes formant le groupe des six jeunes gens faits prisonniers dans cette demeure de cauchemar qui bientôt va être être recouverte de sang.

Car en effet, Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto n'ont pas lésiné en la matière. Si la chair à proprement parler est assez peu représentée à par à deux ou trois occasions (morceaux de viande humaine précieusement conservés dans la glace, viscères étalés sur la table de la salle à manger), le liquide rouge, lui, gicle à profusion. Des centaines de litres d'hémoglobine recouvrent les murs et les meubles de la maison. Les corps aussi sont submergés par l'épais et poisseux liquide. Les interprètes en font directement les frais et pataugent littéralement dedans. Pour les deux indonésiens, c'est "no limit". A la faveur des amateurs de gore qui retrouveront à intervalles réguliers, l'hystérie d'un Evil Dead premier du nom.
Certaines scènes auraient pourtant mérité d'être analysées et corrigées avant d'être balancées sur grand écran. Quelques-unes d'entre elles se révèlent plutôt molles. Les premiers coups assénés avec divers objets contondants manquent de violence. Pas assez convaincants donc. Et certains petits détails nuisent quelque peu à l'ensemble. Comme le sol de la cave entièrement recouvert d'une large flaque de sang. Un carrelage qui lorsque l'une des victimes est traînée sur le sol devient miraculeusement immaculé. Un détail donc, mais bon... L'interprétation est suffisamment convaincante, et quant au rythme, à l'action, et la folie ambiante qui se dégage surtout de la dernière demi-heure véritablement infernale, pour que l'on passe un très agréable moment. Une excellente surprise qui, une fois encore, ravira les amateurs de gore. A noter que Macabre s'inspire d'un court-métrage déjà réalisé par Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto nommé Dara et visible dans l'anthologie horrifique indonésienne Takut: Faces of Fear sortie deux ans avant le long-métrage des Mo Brothers...

mardi 2 décembre 2014

Trois Films Sinon Rien : Une Journée Bien Remplie de Jean-Louis Trintignant (1972), Rubber de Quentin Dupieux (2010), Killers de Kimo Stamboel, Timo Tjahjanto (2014)


Au programme, une comédie noire française, une œuvre surréaliste franco-angolaise, et un thriller asiatique...

Un boulanger part en compagnie de sa mère éliminer les neuf jurés qui ont fait condamné on fils à la peine de mort. C'est le point de départ d'une œuvre signée Jean-Louis Trintignant. Le premier des deux seuls films que l'acteur français à réalisé. Sur un sujet qui devrait à priori servir de base pour un drame ou un thriller, le cinéaste réalise une petite comédie fort sympathique principalement interprétée par l'excellent Jacques Dufilho. Une journée bien remplie porte excessivement bien son nom puisque préparés depuis des mois, la série de meurtres à laquelle on assiste est perpétrée en l'espace de quelques heures seulement. Le film est très peu bavard et les agissements du tueur sont accompagnés d'une multitudes d'airs de musique classique.
On louera le talent de Trintignant pour une mise en scène plutôt réussie quand on sait que le bonhomme réalise là son tout premier film. On n'a pas le temps de s'ennuyer. Entre les meurtres, leur préparation et l'humour, le cinéaste injecte à Une journée bien remplie quelques moments forts comme une course-poursuite dans les rues d'un vieux village de France et se permet même de maintenir un réel suspens lorsque survient l'un des derniers meurtres dont la victime est un italien parti chassé. Une journée bien remplie réserve donc son lot de surprises et de situations cocasses. Il s'agit là d'une belle réussite dans des domaines aussi divers que le policier et bien sûr, la comédie noire. Un film que tout cinéphile se fera le devoir de regarder une fois au moins...

Le cas Rubber quand à lui, est un peu particulier. Réalisé par Quentin Dupieux (l'homme qui se cache derrière le producteur de musiques électroniques Mr Oizo), le film met en scène un pneu qui prend vit dans le désert californien et part tuer tous ceux qui le dérange dans sa quête. En effet, le pneu, après avoir croisé une jolie jeune femme, ne désire plus qu'une seule chose : la retrouver, et pourquoi pas, la conquérir. Le cinéaste installe un groupe de spectateurs au somment d'une colline pour assister au récit concernant son pneu. Dans un format plus court comme le moyen ou même le court métrage, Rubber aurait peut-être pu devenir un grand classique du surréalisme. Sauf que la trop grande simplicité du scénario le font très vite tourner en rond. En effet, l'ennui arrive assez vite et ce, malgré la beauté de certaines images qui n'arrivent cependant pas à nous faire oublier la pauvreté de cette histoire, il faut l'avouer, pourtant totalement décalée.

Il faut tout de même louer le courage de Quentin Dupieux qui ose proposer une histoire pour le moins improbable. N'oublions pas non plus la poésie qui parcourt certains plans comme ces chaises qui barrent la route au début du film. Ou bien cette rupture dans le récit lorsque l'un des flics demande à ses subalternes de cesser de jouer la comédie.
Rubber est déroutant, ennuyeux, laissant perplexe, mais surtout, oui surtout, un véritable OFNI cinématographique...


Killers nous vient d'Indonésie et du Japon. Réalisé par Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto, le film met en parallèle l'histoire de deux hommes que tout sépare. D'un côté, il y a Nomura. Jeune homme brillant, travaillant dans la finance, propriétaire d'une maison luxueuse, ce jeune homme a un certain succès auprès des femmes. Pourtant, il ne peut s'empêcher de les tuer et de les filmer avant de diffuser sur internet les vidéos de ses méfaits. D'un autre côté, il y a Bayu, jeune journaliste a qui rien ne réussit. Divorcé, il est victime un soir d'un chauffeur de taxi véreux qui en veut à son argent. Forcé par les événements à devenir un meurtrier, il va se faire le justicier d'une affaire qu'il n'a pu aider à résoudre. Lui-même va mettre en ligne ses meurtres, ce qui va pousser les deux hommes à faire connaissance. Killers diffuse pendant plus de deux heures un climat d'une exceptionnelle noirceur.
La violence elle-même est extrême. L'univers dans lequel vivent nos héros n'est que brutalité. Entre prostitution, familles décomposées et justice à refaire, Nomura et Bayu n'ont d'autre solution que régler leurs comptes par eux-mêmes. Même si les héros agissent parfois de manière semblable en plongeant les mains dans le sang, leur portrait est diamétralement opposé. Le film est un petit bijou que la durée n'handicape à aucun moment. Accompagné par une musique sublime, le chaotique et sanglant destin des personnages s'en trouve sublimé, donnant à Killers le parfum d'un poème sanglant. A ne pas mettre tout de même devant tous les yeux...
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