Au programme, une comédie noire française, une œuvre surréaliste franco-angolaise, et un thriller asiatique...
Un boulanger part en
compagnie de sa mère éliminer les neuf jurés qui ont fait condamné
on fils à la peine de mort. C'est le point de départ d'une œuvre
signée Jean-Louis Trintignant. Le premier des deux seuls films que
l'acteur français à réalisé. Sur un sujet qui devrait à priori
servir de base pour un drame ou un thriller, le cinéaste réalise
une petite comédie fort sympathique principalement interprétée par
l'excellent Jacques Dufilho. Une journée bien remplie
porte excessivement bien son nom puisque préparés depuis des mois,
la série de meurtres à laquelle on assiste est perpétrée en
l'espace de quelques heures seulement. Le film est très peu bavard
et les agissements du tueur sont accompagnés d'une multitudes d'airs de
musique classique.
On louera le talent de
Trintignant pour une mise en scène plutôt réussie quand on sait
que le bonhomme réalise là son tout premier film. On n'a pas le
temps de s'ennuyer. Entre les meurtres, leur préparation et
l'humour, le cinéaste injecte à Une journée bien remplie
quelques
moments forts comme une course-poursuite dans les rues d'un vieux
village de France et se permet même de maintenir un réel suspens
lorsque survient l'un des derniers meurtres dont la victime est un
italien parti chassé. Une journée bien remplie
réserve donc son lot de surprises et de situations cocasses. Il
s'agit là d'une belle réussite dans des domaines aussi divers que
le policier et bien sûr, la comédie noire. Un film que tout
cinéphile se fera le devoir de regarder une fois au moins...
Le
cas Rubber
quand à lui, est un peu particulier. Réalisé par Quentin Dupieux
(l'homme qui se cache derrière le producteur de musiques
électroniques Mr Oizo), le film met en scène un pneu qui prend vit
dans le désert californien et part tuer tous ceux qui le dérange
dans sa quête. En effet, le pneu, après avoir croisé une jolie
jeune femme, ne désire plus qu'une seule chose : la retrouver, et pourquoi pas, la conquérir.
Le cinéaste installe un groupe de spectateurs au somment d'une
colline pour assister au récit concernant son pneu. Dans un format
plus court comme le moyen ou même le court métrage, Rubber
aurait peut-être pu devenir un grand classique du surréalisme. Sauf
que la trop grande simplicité du scénario le font très vite
tourner en rond. En effet, l'ennui arrive assez vite et ce, malgré
la beauté de certaines images qui n'arrivent cependant pas à nous
faire oublier la pauvreté de cette histoire, il faut l'avouer,
pourtant totalement décalée.
Il faut tout de même louer le courage de Quentin Dupieux qui ose
proposer une histoire pour le moins improbable. N'oublions pas non
plus la poésie qui parcourt certains plans comme ces chaises qui
barrent la route au début du film. Ou bien cette rupture dans le
récit lorsque l'un des flics demande à ses subalternes de cesser
de jouer la comédie.
Rubber est
déroutant, ennuyeux, laissant perplexe, mais surtout, oui surtout,
un véritable OFNI cinématographique...
Killers nous vient d'Indonésie et du Japon. Réalisé
par Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto, le film met en parallèle
l'histoire de deux hommes que tout sépare. D'un côté, il y a
Nomura. Jeune homme brillant, travaillant dans la finance,
propriétaire d'une maison luxueuse, ce jeune homme a un certain
succès auprès des femmes. Pourtant, il ne peut s'empêcher de les
tuer et de les filmer avant de diffuser sur internet les vidéos de
ses méfaits. D'un autre côté, il y a Bayu, jeune journaliste a qui
rien ne réussit. Divorcé, il est victime un soir d'un chauffeur de
taxi véreux qui en veut à son argent. Forcé par les événements à
devenir un meurtrier, il va se faire le justicier d'une affaire qu'il
n'a pu aider à résoudre. Lui-même va mettre en ligne ses meurtres,
ce qui va pousser les deux hommes à faire connaissance. Killers
diffuse pendant plus de deux heures un climat d'une
exceptionnelle noirceur.
La violence elle-même est extrême. L'univers dans lequel vivent nos
héros n'est que brutalité. Entre prostitution, familles décomposées
et justice à refaire, Nomura et Bayu n'ont d'autre solution que
régler leurs comptes par eux-mêmes. Même si les héros agissent
parfois de manière semblable en plongeant les mains dans le sang,
leur portrait est diamétralement opposé. Le film est un petit bijou
que la durée n'handicape à aucun moment. Accompagné par une
musique sublime, le chaotique et sanglant destin des personnages s'en
trouve sublimé, donnant à Killers le parfum d'un
poème sanglant. A ne pas mettre tout de même devant tous les
yeux...
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