Au programme cette
fois-ci, un film britannique entièrement tourné en forêt, un
long-métrage français « dédié » au septième
art, et une œuvre irlandaise adultère brouillant les pistes.
Pour fêter leur
rencontre qui a eu lieu deux semaines auparavant, Tom invite Lucy
dans un hôtel perdu dans la campagne anglaise. Après avoir fait un
arrêt dans un restaurant situé au bord d'une route, le couple prend
la direction de l’hôtel en passant sinueux sur lequel ils vont se
perdre. Malgré la présence de nombreux panneaux signalant la
proximité du site où ils sont censés se rendre, ils ne font que
tourner en rond et se retrouvent systématiquement devant une
curieuse demeure.
La nuit approche à
grands pas, le réservoir d'essence se vide à vue d’œil et de
curieux événements viennent émailler le voyage de Tom et Lucy :
Alors qu'ils n'ont pas quitté la voiture d'un œil, ils trouvent
dispersés sur la route les vêtements de la jeunes femme. Cette
dernière voit même des silhouette sur le bord de la route. Le
chemin qui mène à l’hôtel semble encore long. Comme cette nuit
qui devient, à mesure que le temps passe, de plus en plus
impénétrable.
C'est clair, In
Fear ne révolutionnera pas le genre « épouvante »
avec son scénario ultra basique
et ses personnages conventionnels. Pourtant, il se dégage de ce
petit film une réelle angoisse. Allez savoir pourquoi, mais les
décors agissent comme un véritable anxiogène. Surtout durant la
première demi-heure. Le cadre, allié à une bande-son inquiétante,
est des plus austère. Déprimante, l’œuvre l'est donc dans ce
premier tiers du film. On pourra donc regretter l'évolution quelque
peu caractéristique de ce genre de film, ce qui finit par nuire à
l'intérêt, d'autant plus que la relative courte durée de In
Fear n'évite pas à une
certaine lassitude de s'installer. Et c'est bien dommage. Le film de
Jeremy Lovering se regardera donc sans véritable déplaisir mais ne
restera pas dans les annales du cinéma d'épouvante, genre qu'il
peine à renouveler...
Sylvain
est cinéphile. Caissier, programmateur et projectionniste d'un petit
cinéma de quartier, il va bientôt devoir quitter son emploi car le
propriétaire des lieux à l'intention de faire faire des travaux
afin de transformer le cinéma en un commerce beaucoup plus lucratif.
Enfant, Sylvain était poussé par une mère autoritaire qui voulait
faire de lui une star du cinéma. Depuis, elle est morte et son fils
n'a pas exaucé son vœux. Sylvain vit dans les sous-sols du cinéma.
Une pièce exiguë dans laquelle il entretient un véritable culte
pour sa génitrice. Chaque soir, après la dernière séance, le
jeune homme parcourt les nuits sombres de la ville à la recherche de
proies féminines dont il prélève une oreille après les avoir
tuées. Dernière Séance de
Laurent Achard est une œuvre véritablement atypique
dans le paysage cinématographique français.
Le film s'attarde sur le
personnage d'un serial killer qu’interprète avec justesse Pascal
Cervo. Si le film fait froid dans le dos, ça n'est pas tant en
raison des agissements du tueur mais plutôt à cause de
l'environnement dans lequel il baigne. L’œuvre est emprunte d'un
sentiment de solitude tellement puissant qu'il finit par mettre mal à
l'aise. Les meurtres eux oscillent entre suggestion et horreur pure.
Les rapports qu'entretiennent Sylvain et sa mère (Karole Rocher)
rappellent vaguement ceux du traumatisant Maniac de
William Lustig tout en demeurant relativement soft en comparaison.
Dernière Séance
est
une œuvre curieuse, pessimiste et talentueusement filmée. A
découvrir...
Un
film qui nous vient d'Irlande n'étant pas chose commune, espérons
que The Canal
va faire preuve d'un intérêt suffisant pour nous donner envie
d'aller voir plus loin ce que cache cette contrée en matière de
cinéma. Un couple, David et Alice, s'installe dans une luxueuse
demeure. Cinq ans plus tard, rien ne va plus. David ne le sait pas
encore mais Alice a l'intention de le quitter et d'emporter avec elle
leur fils Billy. Un soir, alors que David suit son épouse qui est au
bras de celui qu'il suppose être on amant, fait une étrange
rencontre dans des toilettes à la « déco » sordide.
C'est le point de départ d'une aventure extraordinairement sordide.
Alice est retrouvée noyée dans le canal qui jouxte le quartier où
ils vivent. The Canal
aurait pu être un film de fantômes comme les autres, sauf qu'il
joue sur un autre registre également : celui de la culpabilité.
Drame et (ou) film fantastique, The Canal
nous promène où il veut sans qu'à aucun moment on ne sache
définitivement de quoi il retourne.
Le
cinéaste Ivan Kavanagh mèle différents styles pour le bonheur du
cinéphile. Drame, thriller, épouvante, fantastique. On ne sait où
donner de la tête d'autant plus qu'il crée un climat de tension et
de paranoïa extrêmement bien fichu. Rupert Evans campe à merveille
ce père aux abois qui veut connaître la vérité sur la disparition
de son épouse. Antonia Campbell-Hughes joue quand à elle le rôle
de la collègue-amie amoureuse de David qui aimerait débarrasser
celui-ci de son obsession. Comme dans tout bon film du genre, il faut
bien un flic pour coller aux basques du héros. Le rôle est dévolu
ici à l'acteur Steve Oram. The Canal
sort clairement du lot des films de fantômes. Ici rien n'est écrit
d'avance et la fin nous réserve quelques surprises. L'ambiance
cauchemardesque est terriblement bien retranscrite et démontre qu'en
Europe on est capable de faire aussi bien, sinon mieux qu'en
Amérique...
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