Headshot
est le troisième long-métrage des cinéastes indonésiens Timo
Tjahjanto et Kimo Stamboel. Le troisième et le dernier puisque
depuis, Timo Tjahjanto semble avoir choisi de faire carrière en solo
avec, pour le moment, deux longs-métrages relativement convainquants
(The Night comes for Us
et May the Devil take You).
Headshot
est un pur film d'art martiaux. Autant dire qu'en ce qui concerne le
scénario le spectateur ne risque pas de se perdre dans les limbes
d'un récit alambiqué. Bien au contraire, le scénariste Timo
Tjahjanto propose un scénario ultrabasique tournant autour d'un
personnage amnésique découvert sur une plage et d'un baron de la
drogue qui cherche à l'éliminer. Point ! Maintenant, reste à
savoir si le film de Timo Tjahjanto et Kimo Stamboel doit être
réservé aux fans exclusifs de films d'action ou s'il recèle d'à
côtés convainquant pour que le moins emballé puisse y trouver
malgré tout matière à s'en satisfaire...
Si
Headshot
n'est pas le meilleur de sa catégorie et n'est donc pratiquement
constitué que de scènes de bagarres particulièrement violentes, il
faut reconnaître que la plupart des chorégraphies attirent le
regard. On peut ne pas aimer le genre. Voire même ne lui trouver que
des défauts (exposer tant de violence sans même y adjoindre ne
serait-ce qu'une once de psychologie, quel intérêt ?), mais
s'il demeure une certitude, c'est que l'incroyable maîtrise des
combats qui oppose l'infatigable et indestructible héros incarné
par l'acteur indonésien Iko Uwais, lequel s'est notamment fait
remarquer, on l'aura deviné, dans le diptyque formé par The
Raid 1 &
2
du réalisateur gallois Gareth Evans, laissera des traces. Comme bon
nombre de ses principaux adversaires en la matière. L’Indonésie
semble avoir découvert un filon qu'elle ne paraît pas décidée à
abandonner. Et elle a bien raison car tant que des productions aussi
« couillues »
feront leur apparition et tant que des spectateurs s'y complairont,
les art martiaux, au cinéma, continueront à connaître de beaux
jours.
Bon,
mis à part l'absence d'une véritable histoire, Timo
Tjahjanto et Kimo Stamboel semblent tout de même être attachés au
fait que leurs personnages se doivent de ressentir une certaine gêne
devant certains des actes accomplis. Et là, on revient une fois
encore au personnage principal, un ancien mafieux travaillant pour le
baron Lee (celui-là même qui veut désormais sa peau). Ayant choisi
d'abandonner le métier (et l'on sait ce qui attend ceux qui osent
quitter la « Famille »),
Ishmael (dont le véritable prénom est en réalité Abdi) va devoir
combattre les hommes de Lee, ainsi que le baron lui-même, dans des
combats terriblement efficaces, d'une outrancière violence (c'est
l'époque qui le veut ainsi). Pourtant, il n'est pas rare de
découvrir un ancien tueur s'interrogeant parfois sur l'issue à
donner aux combats. Hésitant à aller jusqu'au meurtre, choix qui le
met parfois en grand danger. Un adoucissement des mœurs qui
s'explique sans doute dans la relation qu'il entretient à sa sortie
de l’hôpital en début de long-métrage avec celle qui l'a veillé
durant sa période de coma, la belle Ailin (Chelsea Islan, que l'on
retrouvera notamment cette année dans le dernier long-métrage de
Timo Tjahjanto).
Si
la plupart des combats possèdent une issue hautement improbable
(tant de coups reçus, et des personnages qui toujours se relèvent
avec peu ou pas de séquelles vraiment visibles), on se délecte
malgré tout de ce spectacle ininterrompu montrant des acteurs
imprégnés par leur personnage. Des duels parfois grotesques (on
s'étonnera toujours de voir des légions de méchants attendre leur
tour pour s’attaquer au gentil de l'histoire), parfois
impressionnants comme celui qui clôt ce Headshot,
bien dans la mouvance du cinéma d'action indonésien actuel...
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