Patrice Leconte nous a
d'abord fait hurler de rire dans les années 70 et 80 avec quelques
comédies parmi les plus cultes du cinéma français (Les
Bronzés
et sa suite Les Bronzés font du Ski,
Viens chez Moi, j'Habite chez une Copine,
etc...) avant de nous émouvoir avec Tandem
ou
de nous angoisser avec le saisissant portrait de Monsieur
Hire.
Depuis, le cinéaste français nous a ponctuellement gratifiés de
quelques généreuses productions, pas toujours très drôles il faut
le reconnaître, parfois cyniques (Tango,
Ridicule),
même si certaines certaines d'entre valent encore le détour (Les
Grands Ducs)
alors que d'autres méritent de tomber définitivement dans l'oubli
(la purge Les Bronzés 3: Amis pour la Vie et
le dispensable Une Heure de Tranquillité).
Après Franis Veber en 2005 avec La doublure,
c'est au tour de Patrice Leconte de réunir un an plus tard les
acteurs Daniel Auteuil et Dany Boon pour ce qui demeure une comédie
d'honnête facture.
Sur
un scénario qu'il a écrit en collaboration avec Jérôme Tonnerre,
Patrice Leconte nous raconte l'histoire de François Coste, un
marchand d'art qui malgré un carnet d'adresse bien rempli, n'a pas
le moindre ami. C'est du moins ce qu'affirme son entourage lors d'un
dîner au restaurant durant lequel sa collaboratrice Catherine donne
dix jours à François pour prouver qu'il a un « meilleur
ami ».
Parcourant son carnet d'adresse afin de mettre la main sur celui qui
parviendra à l'incarner, le marchand d'art qui vient d'acquérir une
magnifique poterie pour la modique somme de deux-cent mille euros est
systématiquement refoulé. Qu'il s'agisse d'un marchand concurrent ou d'un ancien camarade de classe, François est contraint de
reconnaître qu'il n'a aucun ami sur lequel compter. Depuis
quelques jours, il parcourt la capitale à bord d'un taxi conduit par
Bruno, un chauffeur dont la compagne l'a quitté au bras de son
meilleur ami, et auquel François se confie énormément. Auprès de
Bruno, François tente de s'attirer les faveurs d'étrangers sans
pour autant y parvenir. C'est alors qu'une idée germe dans l'esprit
de François : Bruno sera ce « meilleur
ami » qu'il
doit à tout pris présenter à ses amis dix jours plus tard s'il
veut gagner son pari...
Si Mon Meilleur Ami s'inscrit dans la tradition des
comédies bien françaises, il en émane cependant un sentiment de
malaise lorsque le héros incarné par Daniel Auteuil est confronté
au jugement impartial de ceux qu'il considérait jusqu'à maintenant
comme ses amis. Sans doute imbu, le personnage que l'acteur incarne
est si préoccupé par sa propre existence qu'il en oublie même
jusqu'à se préoccuper de ses proches. A commencer par sa fille.
Face à lui Dany Boon est Bruno, ce chauffeur de taxi toujours
souriant. Plaqué sans ménagement par sa compagne qui de surcroît
s'est tirée avec son meilleur ami, Dany Boon incarne pourtant un
Bruno optimiste, dont la culture exaspère son entourage. Excité à
l'idée de participer un jour à un jeu télévisé, il est cependant
systématiquement recalé à cause de sa trop grande nervosité.
La bonne idée de Patrice Leconte est d'avoir réuni ce duo étonnant.
Entre un Daniel Auteuil qui tourne déjà sur les plateaux de
tournage depuis plus de trente ans et un Dany Boon dont il s'agit de
l'un des premiers rôles principaux de sa carrière d'acteur après La Maison du Bonheur qu'il réalisa lui-même l'année précédent la sortie de Mon Meilleur Ami. Aussi touchants l'un que l'autre, les deux interprètes apportent la chaleur nécessaire à une histoire au demeurant très simpliste. Les seconds rôles apportent une note d'humour noir parfois bienvenue. L'oeuvre de Patrice est aussi l'occasion de retrouver le cinéaste au mieux de sa forme et même si Mon Meilleur Ami est loin d'atteindre les sommets de ses débuts de carrière, il reste cependant au dessus de certaines productions qu'il mis en scène avant et après. A commencer par le désastreux La Guerre des Miss qu'il réalisera deux ans plus tard en 2008...
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