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samedi 23 juin 2018

Sans un Bruit de John Krasinski (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



Dans les salles de cinéma, il est logique qu'il y soit interdit de fumer. Comme il est normal d'y payer sa place. Ou de ne surtout pas filmer le film qui y est diffusé à des fins de téléchargement illégal. L'idéal est de s'y rendre à jeun afin de ne pas perturber ses voisins avec des propos incohérents ou une haleine chargée. Autant dire qu'envoyer des sms, jouer à Candy Crush ou tout simplement téléphoner durant la séance est carrément proscrit. On peut encore continuer longtemps à donner des conseils, comme de ne pas uriner contre les murs, ne pas manger comme un porc ou déverser le contenu de son verre de soda sur le siège voisin (idem pour le pop-corn : on évitera d'en jeter devant ou derrière soit ou d'en disséminer sur le sol). Mais s'il demeure un conseil qu'il est fortement conseillé de mettre en application durant la projection du film dont il s'agit dans cet article, c'est de se taire. De fermer sa gueule comme le diront ceux qui ne supportent pas même les soupirs de leurs voisins.
Car Sans un Bruit joue justement sur le bruit. Ou plutôt, l'absence de bruit. Une idée originale invoquant l'un des cinq sens : l’ouïe. Celle de créatures ayant décimé une très grande partie de la population mondiale. Aveugles, et apparemment dénués de tout odorats, ces monstres à la morphologie très vaguement humaine traquent les quelques survivants de notre espèce encore en vie. Et parmi ces derniers, les Abbott. Le père, tout d'abord, prénommé Lee. Puis son épouse Evelyn. Pas encore enceinte, mais c'est pour bientôt. Puis les enfants Marcus, Beau, et enfin Regan. Cette dernière est incarnée à l'écran par la jeune actrice américaine Millicent Simmonds, laquelle perd l'audition à l'âge d'un an après une surdose de médicaments. De l'aveu même du réalisateur John Krasinski dont il s'agit ici du troisième long-métrage, le choix de l'actrice n'est pas le fruit du hasard mais bien un choix volontaire. Il voulait que l'actrice incarnant la sourde Regan le soit elle-même réellement dans la vie.

D'un point de vue scénaristique, l'idée est ingénieuse. Elle explique ainsi comment une famille constituée de cinq membres ont acquis aussi rapidement après l’annihilation de l'espèce humaine, la capacité de communiquer à travers le langage des signes. Car le point crucial quant à la survie des Abbott, c'est le silence. Interdit de prononcer le moindre mot ou de faire le moindre bruit. Marcher pouvant même revêtir un certain danger, les membres de la famille marchent pieds nus et tapissent le sol de sable pour amortir leurs pas.
Le film débute au quatre-vingt neuvième jour suivant le début de l'attaque de créatures dont nous n'apprendrons rien sur les origines. Quelques plans nous montrent une terre dévastée. Abandonnée. La végétation a déjà repris ses droits dans les cités. Il ne subsiste plus que quelques denrées dans les supermarchés, et il n'y a plus âme qui vive. A part les Abbott qui au bout de dix minutes seulement vont connaître leur premier malheur.

Ils sont ensuite projetés un an plus tard. C'est là que l'on découvre Evelyn enceinte. Et l'accouchement est pour bientôt. La famille s'est réfugiée dans une ferme, créant un univers tournant autour du silence. Jusqu'à présent, tout s'est à peu près bien déroulé. Mais la naissance proche de leur futur enfant inquiète Lee et Evelyn. Quant à Regan, depuis un an elle se croit coupable du drame qui a coûté la vie à l'un de ses frères. Bien que les Abbott aient toujours tout mis en œuvre pour éviter de se faire repérer par les créatures à l’affût, on se doute bien que le système de survie qu'ils ont mis au point va tôt ou tard se dérégler...

Déjà considéré comme l'une des grosses surprises de l'année en matière d'épouvante, Sans un Bruit est effectivement une très bonne surprise. Du moins pendant la première moitié. Jusqu'à ce que le bébé arrive au monde. Parce qu'après, ça se gâte. Toutes les bonnes idées ayant été effectivement employées durant, allez, une bonne heure, la dernière demi-heure n'est que redites. Le film finit donc par se mordre la queue et tourne en rond sans plus rien nous proposer d'innovant. Alors oui, on appréciera encore la scène du silo à grains, mais tout le film est en réalité contenu dans la première moitié... et un peu davantage. Le silence pratiquement perpétuel est l'occasion pour John Krasinski d'y intégrer des 'Jump Scares' relativement efficaces et surtout, moins nombreux qu'on aurait pu le craindre. Les interprètes incarnent très honnêtement leur personnage respectif, mais par contre, les créatures, elles, demeurent relativement grotesques. Pas vraiment le genre d'intelligence venue d'ailleurs à laquelle nous aurions pu nous attendre. Le petit budget (dix-sept millions tout de même) démontre que seul le talent de son auteur et de ses interprètes suffisent à faire un bon film. Ici, l'horreur est palpable. Et si les personnages ne sont pas extraordinairement caractérisés, il arrive que l'on éprouve des craintes pour leur existence. Sans un Bruit est surprenant, innovant, peut-être parfois redondant, mais de là à dire qu'il s'agit déjà de l'un des meilleurs films d'horreur de l'année, c'est présager un peu trop vite de la suite. Car n'oublions pas que le mois de juin n'étant pas encore arrivé à son terme, la moitié de l'année ne s'est même pas encore écoulée. Espérons que la seconde nous réservera de belles surprises en matière de frissons...

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