
Mais pour cela, faudra-t-il encore que le doux dingue enfermé dans la grande pièce blanche parvienne à apprendre assez pour comprendre pleinement la mécanique des lieux. Car c'est là que se joue véritablement le destin de notre catcheur. Le sien, et peut-être même celui de l'humanité toute entière...
Symbol de Hitoshi Matsumoto n'est définitivement pas un film comme les autres. Affublé d'une esthétique minimaliste et séduisante, il porte effectivement en lui toute une série de symboles qu'il serait sans doute vain de capter dès la première projection. Si l’œuvre est différente de tout ce que nous avons pu voir jusqu'à maintenant, il ne faut pas avoir peur de se lancer dans l'aventure. Car même s'il peut arriver que l'on craigne un éventuel ennui devant des scènes dont la paresse peut redouter, c'est au fil de ce jeu de réflexion dont est le principal (et le seul) joueur cet homme que l'on finira par découvrir ce qui se trame véritablement derrière une histoire quelque peu alambiquée. Les plus réticents devront sans doute passer le cap du quart d'heure (voire de la demi-heure) pour saisir enfin le sens de cette fable poétique. L'apprentissage et l'entraînement sont les bases de l'enseignement que devra acquérir cet homme pour que les espoirs mis en lui aient une chance d'aboutir.
Symbol n'est pas qu'une œuvre philosophique. C'est aussi une comédie diablement amusante. Alors qu'il apprend l'obéissance et la patience durant la scène de repas de tofu, on devine assez nettement le but de ceux qui le guettent d'en haut. Le voir réclamer comme un enfant de la sauce-soja pour accompagner ses tofus et être exaucé seulement après les avoir tous englouti est drôle, assurément. Et que dire de cette scène à rallonge terriblement ludique durant laquelle l'homme fait preuve d'une jugeote acquise durant son apprentissage , et qui le voit réfléchir sur un moyen de passer la porte de sortie avant qu'elle ne se referme sur lui ? Un vrai jeu de réflexion s'engage entre ces vicieux petits anges qui "pètent" devant certains échecs et cet homme convaincu de devoir trouver une issue lui permettant de quitter cette cage dorée dans laquelle il est enfermé depuis bien trop de temps. On aime ou pas le décor épuré des passages qui le mettent en scène et qui tranche avec le quotidien presque banal du catcheur et de sa famille.
On apprécie également la folle montée en puissance de la fin du film (que l'on gardera secrète pour n'en dévoiler aucun secret), d'un point de vue visuel, et qui rappellera (vaguement) l'extraordinaire beauté de la fin de l'excellent The Fountain de David Aronovski.
Symbol est donc un film stupéfiant (dans tous les sens du terme), visuellement irréprochable (effets-spéciaux numériques minimalistes mais néanmoins remarquables) et doté d'idées fameuses. A voir pour découvrir. A revoir pour en saisir toutes les subtilités.
Tu vends très bien le film en tout cas : j'ai bien envie de me le visionner... :D
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