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jeudi 6 octobre 2016

Children Shouldn't Play with Dead Things de Bob Clark (1972)



Si l'on pouvait graver sur l'une des façades de la tour Montparnasse, de bas en haut, en partant de la base, et à l'aide d'une taille de police de caractère de douze la totalité des œuvres consacrées aux morts-vivants, la surface contiendrait sans doute TOUT JUSTE la place suffisante à les référencer toutes. C'est vrai, le film de zombies et devenu le sujet de tellement de longs-métrages que l'on ne sait plus vraiment où donner de la tête. Entre les chefs-d’œuvre du genre (La Nuit des Morts-Vivants et Zombie en tête) et l'effrayante quantité de nanars (trop nombreux à lister), beaucoup ont choisi de s'engouffrer dans la brèche. Avec plus ou moins de bonheur. Et notamment un cinéaste bien connu des amateurs de films d'horreur et de fantastique. L'américain Bob Clark, qui perdit la vie lors d'un accident de voiture en compagnie de son fils en avril 2007, a signé durant sa carrière, quelques films devenus avec le temps, des classiques. Considéré comme le père du Slasher avec son Black Christmas signé en 1974, il a confronté Sherlock Holmes à Jack L’éventreur dans Meurtre par Décret en 1979. Mais si le cinéaste nous intéresse aujourd'hui, c'est pour deux de ses premiers films. Dans l'ordre chronologique, le troisième et le quatrième. Deux films de zombies donc. Mais surtout deux œuvres totalement en marge du genre. Pour commencer, Children Shouldn't Play with Dead Things daté de 1972 (chouette! L'année de ma naissance).

Bob Clark s'inspire du classique en noir et blanc de George Romero cité plus haut. Une œuvre indémodable, inattaquable, intemporelle. J'avoue que sans le générique égrainant le nom des interprètes, de l'équipe technique et du réalisateur (ici BenJAMIN Clark), j'aurai pu croire à une œuvre du cinéaste José Mojica Marins, l'auteur du cultissime À minuit, je possèderai ton âme. Un cimetière, de nuit, plongé dans la brume, et surtout une silhouette, vêtue d'un haut de forme et d'une cape.

Alors, Children Shouldn't Play with Dead Things, film culte ou pas film culte ? Oui... et non. Mais non... et oui. En fait, on peut distinguer deux étapes dans cette bande qui fleure bon l'amateurisme. La première, et malheureusement la plus longue, n'apporte absolument rien en terme d'intrigue. Pourtant, si on se réfère au synopsis, Children Shouldn't Play with Dead Things a l'air plutôt sympa. Une troupe de théâtre (en fait, une bande d'allumés apparemment sous acide) débarque sur une île afin d'y répéter une pièce dont l'un des moments clés est la résurrection de cadavres enterrés non loin de là dans un cimetière. Incantations et dialogue stériles sont au menu. Ces derniers étant proprement chiants et déblatérés par la plupart des acteurs (amateurs) sur un rythme terriblement lent. Seule l'une des actrices semble habitée par son personnage (une descente d'acide?). Dans la peau d'une comédienne jouant dans un registre shakespearien, elle en fait des tonnes, exprimant physiquement la douleur psychologique éprouvée par son personnage. Si dans ce contexte amateur elle n'avait pas l'air si navrante, elle serait demeurée touchante. Durant une heure, Children Shouldn't Play with Dead Things n'est que dialogues roboratifs MAIS aussi et surtout, redondants. Ça sent l'improvisation. Le jeu des interprètes est vraiment poussif et l'on n'est pas loin d'avoir envie de mettre un terme à cette mascarade.

Une heure que cela dure jusqu'au moment où le miracle agit enfin. C'est ainsi que la seconde partie du film de Ben Clark débute. Ceux que l'on attendait arrivent enfin. Et l'on se dit que le calvaire que l'on vient de vivre valait vraiment le coup. Le cinéaste transforme un long-métrage inintéressant en un monument gothique, d'une stupéfiante noirceur. Mais ne vous affolez pas, cela ne va pas durer très longtemps. Alors profitons de ces quelques moments de grâce durant lesquels, travelling après travelling, tous entrecoupés de scènes toujours aussi démesurément chiantes, Ben Clark filme dans une brume inquiétante ses morts sortant de terre. C'est beau, sombre, morbide et filmé avec une telle efficacité, qu'on en oublierait PRESQUE tout ce qui a précédé et ce qui va suivre. En réalité, Children Shouldn't Play with Dead Things n'est culte que pour ces quelques trop courtes séquences. L’œuvre de Bob Clark n'aurait dû voir le jour que sous la forme d'un court-métrage. Alors culte ou pas ? Le film étant parasité par tellement de scènes inutiles et par si peu de réussies que je dirais...non, pas culte. Juste étonnant...

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