On a du mal à imaginer
que l'actrice et réalisatrice Marilou Berry, fille de Josiane
Balasko et de Philippe Berry (lui-même frère de l'acteur Richard
Berry), ait pu frôler la dépression alors qu'elle était en plein
tournage de son second long-métrage Quand on Crie au Loup.
Une comédie légère, familiale et surtout, très originale qui
échappe quelque peu au tout venant d'un genre sclérosé dans notre
pays par des dizaines de films clonés sur un seul et même sujet,
tournant toujours autour d'un seul et même thème. Pour autant,
Marilou Berry n'a pas réalisé LA comédie de l'année. Et encore
moins celle de la décennie. Tout juste propose-t-elle une
bande-dessinée live imaginaire autour de son jeune héros Victor
Bogomil. Avec un nom pareil, on pourrait croire qu'il sort d'une
obscure BD mais il n'en est rien. Ce personnage adolescent sort de
l'esprit d'une batterie de scénaristes parmi lesquels,
l'actrice/réalisatrice elle-même qui s'offre le costume de la
grande méchante du film.
Quand on Crie au
Loup
est donc l'histoire du jeune Victor Bogomil, dont les parents sont
décédés et qui vit désormais auprès de son grand-père, le
concierge d'un immeuble de la capitale. Malheureusement pour le vieil
homme, son petit-fils a pour habitude de s'alerter pour le moindre
bruit ou la plus petite présence suspecte. Si la police en a marre
de se déplacer chaque fois que le gamin s'affole et que son
grand-père téléphone au commissariat, les voisins indisposés ne
supportent carrément plus Victor et Joseph Bogomil. Un jour, le
grand-père reçoit un courrier indiquant qu'il risque de perdre son
poste de concierge et donc, son appartement. C'est ce jour là que
choisissent deux hommes affublés de masques de clowns et ayant
braqué une bijouterie dans le quartier pour s'introduire dans
l'appartement de Pauline Pividale, l'amie pédiatre de Victor. Témoin
de la scène, l'adolescent averti la police qui choisit de ne pas se
déplacer. C'est donc armé d'objets hétéroclites (dont un drone à
l'effigie d'un pigeon) que Victor va tenter de libérer Pauline, aidé
par une jeune amie et camarade de classe...
On
ne s'ennuie pas. Il faut dire qu'avec sa durée plutôt serrée
n'excédant pas les quatre-vingt trois minutes, Quand
on Crie au Loup
passe très rapidement. Pratiquement entièrement concentré dans
l'immeuble où vivent Victor (Noé Wodecki) et son grand-père Joseph
(Gérard Jugnot), l'intrigue s'offre quelques rares incartades en
extérieures mais se joue surtout dans l'appartement de Pauline
(Bérengère Krief). Survolté et bourré de scène qui s'enchaînent
les unes derrière les autres, l’œuvre de Marilou Berry s'offre
une ouverture qui promettait à Quand on Crie au
Loup
d'être le digne descendant du cultissime Delicatessen
de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, dans le choix des teintes (en
fait, plus proches de celles de La Cité des
Enfants Perdus),
du montage (la préparation du petit-déjeuner), et de la composition
de certains décors. Mais très rapidement l'illusion s'évapore et
Quand on Crie au Loup
nous offre ensuite un visuel déjà beaucoup plus classique. Pour
autant, Marilou Berry et les scénaristes qui l'accompagnent ne
chôment pas (vu leur nombre, c'est encore heureux) et nous offrent
un long-métrage plein de vigueur et de situations cocasses. On pense
vaguement à Home Alone de
Chris Columbus et d'ailleurs, Quand on Crie au
Loup s'adressera
tout d'abord au jeune public tout en n'écartant pas les parents.
Outre Noé Wodecki, Gérard Jugnot, Bérengère Krief et Marilou
Berry, on retrouve à l'écran Nicolas Wanczycki et Thomas
Vandenberghe qui interprètent les deux braqueurs ou Julien
Boisselier et Anne Girouard qui eux, incarnent le couple Martin. Si
Quand on Crie au Loup
n'atteint pas des sommets de drôlerie, on pourra se surprendre à
sourire et même rire à certaines occasions. Une œuvre
''bédéesque''
qui a tout de même le bon ton de se vouloir originale tout en
évitant d'être aussi misérable que le pathétique Les
Aventures de Spirou et Fantasio
d'Alexandre Coffre sorti l'an passé...
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