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vendredi 21 juin 2024

Cortex de Nicolas Boukhrief (2008) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Commençons donc par un peu de science : Le cortex cérébral, celui auquel se réfère objectivement le quatrième long-métrage mis en scène par le réalisateur et scénariste français Nicolas Boukhrief, est la couche externe du cerveau et implique un nombre important de fonctions cognitives. Les protéines Tau sembleraient entrer en contact directe avec la maladie d'Alzheimer. Pathologie dont est atteint le héros de Cortex, du nom donné à l'ancien policier désormais à la retraite, Charles Boyer, par ses anciens collègues. Une ambiguïté qui survient en toute fin de long-métrage si l'on prend en compte qu'une telle désignation puisse avoir un rapport avec ses qualités d'enquêteur tandis que les spectateurs font sa connaissance alors même qu'il est gravement malade. Touchant un individu dont les compétences sont non seulement justifiées à travers ce surnom mais également par l'entremise d'investigations ayant directement lieu dans l'enceinte d'une clinique où désormais il est admis, on peut admettre les efforts surhumains qu'il va devoir s'employer de mettre en place s'il veut pouvoir résoudre cette série de morts qui semble directement toucher certains résidents de la clinique. Considérant l'importance des personnages secondaires entourant l'admirable André Dussollier, Nicolas Boukhrief intègre au drame qui touche le principal protagoniste une trame nébuleuse que l'on pourrait raccorder à certains classiques du thriller américain. Dans Memento de Christopher Nolan, un homme atteint d'amnésie antérograde portait sur lui des tatouages tous relatifs à l'enquête qu'il menait afin de ne rien perdre des éléments qu'il avait jusqu'ici regroupé. Plus loin, un journaliste se faisait passer pour fou et intégrait un hôpital psychiatrique afin d'enquêter de son côté sur un meurtre dans l'excellent Shock Corridor de Samuel Fuller. Troubles de la mémoire d'un côté, immersion dans l'univers psychiatrique de l'autre.


Le réalisateur et scénariste consomme et digère ces deux approches de la science liée aux maladies ''mentales'' afin de décrire tout d'abord le combat éternel d'un homme contre la maladie qui s'attaque en partie à sa mémoire en cherchant à conserver les éléments de preuves et les indices dans un cahier. L'un des ressorts de l'intrigue se situe sur la réalité ou non de ce que perçoit Charles Boyer. Rapportant les faits auprès d'un fils incrédule (Julien Boisselier), persuadé que son père est victime d'hallucinations liées à la maladie d'Azheimer et questionnant des membres hospitaliers sur la cause des décès que l'on finit par trouver beaucoup trop bienveillants pour être tout à fait honnête. Nicolas Boukhrief nous emporte ainsi dans un dédale psychologiquement tendu, représentation physique de l'esprit délité d'un personnage seul face aux autres. Cortex cultive ainsi les soupçons sans jamais vraiment remettre en question les convictions de l'ancien flic. le directeur de la photographie Dominique Colin et le responsable du sound design Nicolas Becker exploitent un personnel et un cadre théoriquement sains qui pourtant prennent un visage souvent inquiétant. Surtout lorsque les lumières s'éteignent et que les intérieurs de la clinique se nimbent de teintes aussi sobres qu'étouffantes et anxiogènes. Porté par un André Dussollier personnalisant très efficacement cet ancien flic atteint d'une maladie dégénérative et par l'ensemble du casting au sein duquel nous reconnaîtront notamment Marthe Keller, Aurore Clément, Philippe Laudenbach ou encore Gilles Gaston-Dreyfus dans le rôle des principaux patients ainsi que Pascal Elbé, Claude Perron, Claire Nebout ou Chantal Neuwirth dans celui du médecins et des infirmières de la clinique, le long-métrage de Nicolas Boukhrief est plutôt une bonne surprise malgré une résolution quant à la réalité ou non des faits, un peu légère...

 

mardi 1 décembre 2020

Comme un Chef de Daniel Cohen (2011) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Pauvre Daniel Cohen, qui depuis Les Deux Mondes avec Benoît Poelvoorde ne cherche sans doute pas à acquérir plus d'étoiles que celles que les critiques lui ont octroyé mais mériterait sans doute quand même davantage de considération. Car cette comédie qui sort des sentiers battus méritait probablement plus que les trop rares louanges que certains eurent la gentillesse et l'intelligence de lui accorder. Tout comme son œuvre suivante, Comme un Chef, qui unit à l'écran Jean Réno et Michael Youn. Un petit film certes, mais après La Cuisine au Beurre de Gilles Grangier en 1963, L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi en 1976 ou encore Cuisine Américaine en 1998, que pouvions nous attendre du cinéma comique hexagonal du vingt et unième siècle lorsqu'il celui-ci s'intéresse de près à ce phénomène qui depuis des années a même ses entrées sur nos postes de télévision ? La grande cuisine. La gastronomie. Ses chefs étoilés. Ses commis, ses couverts, ses clients, ses coups de feu et surtout, ses recettes. C'est dans ce contexte que se rencontrent donc deux générations d'interprètes. Jean Réno, cette force de la nature campe ici le grand chef étoilé du Cargo-Lagarde, Alexandre Lagarde. Niant l'intérêt de faire évoluer ses recettes vers la cuisine moléculaire, stagnant depuis que son épouse et lui sont séparés, le voilà menacé par Stanislas Matter, un actionnaire du Cargo-Lagarde, d'être purement et simplement renvoyé s'il perd une étoile lors de la prochaine course aux étoiles...


Heureusement, le destin va lui faire croiser la route de Jacky Bonno, un jeune cuisinier plein de talent qui connaît sur le bout des doigts la carrière et les recettes de son aîné. Alors qu'il cumule les petits boulots sans lendemains, Alexandre Lagarde lui propose un stage dans ses cuisines, ce que Jacky s'empresse d'accepter. Ensemble, ils vont devoir composer avec leur caractère respectif et surtout avec la fâcheuse manie qu'a le jeune homme de vouloir réinventer les recette du grand chef... Le scénario de Daniel Cohen est on ne peut plus simple. Ce que l'on ne lui reprochera pas puisque Comme un Chef est d'abord et avant tout, une comédie légère. La présence de Michael Youn semble tout d'abord abonder dans ce sens mais l'ancien transfuge de l'émission Le Morning Live et de quelques longs-métrages pas toujours très fins a troqué ses tenues de guignol pour celui de second dans les cuisines d'un grand chef. Autant dire que son attitude se devait d'être à l'aune de celle de l'immense Jean Réno. Loin des bouffonneries passées, Michael Youn s'avère plutôt amusant. D'autant plus que le film réserve quelques situations des plus cocasses durant lesquelles il sera difficile de se retenir de rire (la séquence dans le restaurant de cuisine moléculaire en est un bon exemple)...


Face aux deux cuisiniers, l'insupportable personnage de service : le fameux actionnaire Stanislas Matter qu'interprète savoureusement Julien Boisselier de sa voix toujours suave. À noter la présence de l'acteur Pierre Vernier que l'on a notamment beaucoup vu auprès de Jean-Paul Belmondo dans les années quatre-vingt et qui dans le film de Daniel Cohen interprète le rôle de Paul Matter, le père du scélérat... Léger, frais et vif, Comme un Chef est une comédie vraiment sympathique qui offre quelques savoureuses séquences auxquelles participent également parfois le trio d'acteurs Serge Larivière, Issa Doumbia et Bun Hay Mean. Tout juste le film manque-t-il de cette personnalité qui lui aurait été propre et l'aurait sans doute élevé au niveau de L'Aile ou la Cuisse, œuvre qui parmi les trois citées plus haut lui ressemble sans doute le plus. Entre nominations et distinctions, le film a remporté quelques prix, parmi lesquels un triste Gérard du Désespoir Masculin remis à Jean Réno pour son interprétation lors de la septième cérémonie des Gérard du Cinéma. Mieux vaut en rire qu'en pleurer. Ce prix pas très raisonnable n'enlève en rien les qualités du film si petites soient elles...

 

lundi 14 septembre 2020

Jamais le Premier Soir de Melissa Drigeard (2013) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Julie vient de se faire plaquer. Pire, son ancien compagnon l'a quittée en faisant lâchement intervenir un coursier. Pour la trentenaire, c'est la tuile et bientôt le célibat. Mais heureusement pour elle, Julie peut compter sur sa mère, et surtout sur ses deux meilleures amies Louise et Rose. Mais c'est en réalité grâce à l'ouvrage Le Bonheur, ça s'apprend du très populaire écrivain Viktor Bells que la jeune femme va s'épanouir dans un registre différent de celui qu'elle a connu jusqu'à maintenant. Grâce à ce livre qui se vend comme des petits pains, elle va s'attacher à suivre les préceptes qui y sont érigés au grand dam de Louise et Rose qui pensent un instant que leur amie a perdu la tête. Julie fera notamment la connaissance Charles, d'Ange et même de Marc, propriétaire d'une librairie dont elle dévore le rayon consacré à l'épanouissement personnel. Tandis que ses deux amies tentent de faire bonne figure face au nouveau mode de vie de Julie, celle-ci les convie à un séjour très particulier lors duquel elles devront elle-même se révéler...

Jamais le Premier Soir est le premier long-métrage de la réalisatrice française Melissa Drigeard. Un film réalisé par une femme, avec en vedette, des femmes, et privilégiant sans aucun doute avant tout un public féminin. C'est à peu près ce que doit ressentir le public masculin qui dès les premières secondes assiste à la scrupuleuse démolition de l'appartement du conjoint de l'une des trois héroïnes interprétées par Alexandra Lamy, Mélanie Doutey et Julie Ferrier. Trois amies pour trois visions différentes des rapports entre hommes et femmes. Alexandra Lamy incarne celle qui tente à avoir une relation amoureuse des plus stable et des plus conventionnelle même si pour cela, elle doit passer par des aventures sans lendemains. Mélanie Doutey incarne une Louise qui couche avec son boss (excellent Pascal Demolon) et n'a pas froid aux yeux lorsqu'il s'agit de faire de nouvelles rencontres. La relation la plus délicate est celle que porte sur les épaules Rose qu'interprète Julie Ferrier. Avec son compagnon, il y a bien longtemps qu'ils n'ont plus eu de rapports sexuels. Ce qui la pousse à se demander si elle l'aime encore...

Face aux trois interprètes féminines, la réalisatrice leur oppose tout un panel de spécimens du sexe opposé eux aussi, ayant des comportements qui divergent les uns des autres. Avec son look de baroudeur, sa barbe de trois jours et sa philosophie qui colle parfaitement avec celle de Julie, Grégory Fitoussi incarne un Ange séduisant mais cachant bien son jeu. Julien Boisselier interprète le rôle de Charles, l'un des hommes que rencontrera Julie à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'il dévoile son véritable visage. C'est peut-être en fin de compte Jean-Paul Rouve/Marc qui saura trouver le ton juste pour séduire une Julie dont il n'est cependant pas forcément le genre d'homme. Sans être irrésistiblement drôle, Jamais le Premier Soir se laisse regarder comme une comédie tendre et fraîche sur les relations entre les hommes et les femmes. Pour autant, le film de Melissa Drigeard n'atteint pas vraiment, voire pas du tout ses objectifs. À moins qu'il ne s'agisse de ceux des producteurs ou du distributeur qui promettaient à travers l'accroche ''Attention, ce film rend heureux'' une séance qui aurait dû donner la pêche au spectateur. Pourtant, c'est sans être totalement conquis par le résultat qu'on la quitte, persuadé d'avoir passé un moment agréable en compagnie de personnages et d'interprètes attachants sans que l'expérience fut pour autant inoubliable. Une comédie légère mais dispensable donc...

lundi 25 novembre 2019

Quand on Crie au Loup de Marilou Berry (2019) - ★★★★★☆☆☆☆☆



On a du mal à imaginer que l'actrice et réalisatrice Marilou Berry, fille de Josiane Balasko et de Philippe Berry (lui-même frère de l'acteur Richard Berry), ait pu frôler la dépression alors qu'elle était en plein tournage de son second long-métrage Quand on Crie au Loup. Une comédie légère, familiale et surtout, très originale qui échappe quelque peu au tout venant d'un genre sclérosé dans notre pays par des dizaines de films clonés sur un seul et même sujet, tournant toujours autour d'un seul et même thème. Pour autant, Marilou Berry n'a pas réalisé LA comédie de l'année. Et encore moins celle de la décennie. Tout juste propose-t-elle une bande-dessinée live imaginaire autour de son jeune héros Victor Bogomil. Avec un nom pareil, on pourrait croire qu'il sort d'une obscure BD mais il n'en est rien. Ce personnage adolescent sort de l'esprit d'une batterie de scénaristes parmi lesquels, l'actrice/réalisatrice elle-même qui s'offre le costume de la grande méchante du film.

Quand on Crie au Loup est donc l'histoire du jeune Victor Bogomil, dont les parents sont décédés et qui vit désormais auprès de son grand-père, le concierge d'un immeuble de la capitale. Malheureusement pour le vieil homme, son petit-fils a pour habitude de s'alerter pour le moindre bruit ou la plus petite présence suspecte. Si la police en a marre de se déplacer chaque fois que le gamin s'affole et que son grand-père téléphone au commissariat, les voisins indisposés ne supportent carrément plus Victor et Joseph Bogomil. Un jour, le grand-père reçoit un courrier indiquant qu'il risque de perdre son poste de concierge et donc, son appartement. C'est ce jour là que choisissent deux hommes affublés de masques de clowns et ayant braqué une bijouterie dans le quartier pour s'introduire dans l'appartement de Pauline Pividale, l'amie pédiatre de Victor. Témoin de la scène, l'adolescent averti la police qui choisit de ne pas se déplacer. C'est donc armé d'objets hétéroclites (dont un drone à l'effigie d'un pigeon) que Victor va tenter de libérer Pauline, aidé par une jeune amie et camarade de classe...

On ne s'ennuie pas. Il faut dire qu'avec sa durée plutôt serrée n'excédant pas les quatre-vingt trois minutes, Quand on Crie au Loup passe très rapidement. Pratiquement entièrement concentré dans l'immeuble où vivent Victor (Noé Wodecki) et son grand-père Joseph (Gérard Jugnot), l'intrigue s'offre quelques rares incartades en extérieures mais se joue surtout dans l'appartement de Pauline (Bérengère Krief). Survolté et bourré de scène qui s'enchaînent les unes derrière les autres, l’œuvre de Marilou Berry s'offre une ouverture qui promettait à Quand on Crie au Loup d'être le digne descendant du cultissime Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, dans le choix des teintes (en fait, plus proches de celles de La Cité des Enfants Perdus), du montage (la préparation du petit-déjeuner), et de la composition de certains décors. Mais très rapidement l'illusion s'évapore et Quand on Crie au Loup nous offre ensuite un visuel déjà beaucoup plus classique. Pour autant, Marilou Berry et les scénaristes qui l'accompagnent ne chôment pas (vu leur nombre, c'est encore heureux) et nous offrent un long-métrage plein de vigueur et de situations cocasses. On pense vaguement à Home Alone de Chris Columbus et d'ailleurs, Quand on Crie au Loup s'adressera tout d'abord au jeune public tout en n'écartant pas les parents. Outre Noé Wodecki, Gérard Jugnot, Bérengère Krief et Marilou Berry, on retrouve à l'écran Nicolas Wanczycki et Thomas Vandenberghe qui interprètent les deux braqueurs ou Julien Boisselier et Anne Girouard qui eux, incarnent le couple Martin. Si Quand on Crie au Loup n'atteint pas des sommets de drôlerie, on pourra se surprendre à sourire et même rire à certaines occasions. Une œuvre ''bédéesque'' qui a tout de même le bon ton de se vouloir originale tout en évitant d'être aussi misérable que le pathétique Les Aventures de Spirou et Fantasio d'Alexandre Coffre sorti l'an passé...
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