Lorsqu'Édouard Molinaro
s'accapare le scénario d'Albert Simonin et Jacques Emmanuel,
finalement peu inspiré, c'est aidé du dialoguiste Michel Audiard
malgré la présence des assistants réalisateurs Philippe Monnier et
Patrick Saglio qu'il met en boite son dixième long-métrage (si l'on
excepte sa participation au film à sketchs Les Sept Péchés
capitaux).
Quand Passent les Faisans
est dans la grande tradition des longs-métrages ayant vu le jour
dans les années 1960 : Georges Lautner, Henri Verneuil et ici
Édouard Molinaro à la mise en scène et Michel Audiard à
l'écriture des dialogues. Cette époque signe également la présence
d'un panel d'interprètes qui émergent plus ou moins et que l'on
reverra alors très régulièrement durant les décennies suivantes.
Lino ventura, Francis Blanche, Claude Rich, Maurice Biraud, Mireille
Darc. Dans le cas présent, aucun d'entre eux, mais Bernard Blier,
Paul Meurisse, Michel Serrault et Jean Lefebvre. Le carré idéal
pour une histoire d'arnaque dont l'efficience humoristique tournera
malheureusement court...
En
effet, est-ce la présence d'un Michel Audiard en soutient à la mise
en scène, mais Quand Passent les Faisans
s'avère relativement décevant. Si la première demi-heure est fort
sympathique, le récit s'étiole, s'allonge dans des proportions
irraisonnées et ce, sans qu'aucune séquence mémorable ne vienne
relancer son intérêt. C'est pourtant avec un certain sens de la
mise en scène qu'Édouard Molinaro fait évoluer ses personnages au
centre d'une arnaque dont va être la victime un entrepreneur en
travaux publics interprété par Michel Serrault. Si la victime c'est
lui, l'équipe d'escrocs et donc quant à elle réunie autour de
Bernard Blier et Jean Lefebvre qui après avoir tenté d'arnaquer le
personnage incarné par Paul Meurisse, lui-même une canaille,
collaborent avec ce dernier pour monter un coup fumant...
C'est
avec une certaine mollesse que Quand Passent les
Faisans
déroule son intrigue. Non pas que l'on s'y ennuie (quoique), mais
l'intérêt pour son histoire s'efface au profit de personnages qui
cabotinent et de scènes parfois proprement ubuesques dont le cinéma
français avait à l'époque le secret. En dehors de quelques
soubresauts, trop rares pour que l’œuvre d'Édouard Molinaro et
les dialogues de Michel Audiard suffisent à satisfaire les amateurs
de comédies françaises, Quand Passent les
Faisans
est une comédie mineure, que pas même Bernard Blier, (pourtant
habituellement capable d'élever le pire nanar au rang de film culte
grâce à sa seule présence) ne parvient à justifier du moindre
intérêt. Bien qu'aidé dans la réalisation, Édouard Molinaro
signe ici l'un de ses plus faibles longs-métrages. Pas vraiment à
l'aise avec le script, l'auteur de Oscar,
L'Emmerdeur,
Pour cent Briques, t'as plus Rien
ou de Beaumarchais, l'Insolent déçoit...
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