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mercredi 2 janvier 2019

Retour vers le Futur de Robert Zemeckis (1985) - (Anna et Lolo : ★★★★★★★★☆☆)




Que partagent E.T. L'Extraterrestre, Le Secret de la Pyramide, L'Aventure Intérieure ou encore Sur la Route de Madison et la saga Jurassic Park ? Ces longs-métrages et beaucoup d'autres furent produits par Amblin Entertainment, la société de production américaine qui a été créée par Steven Spielberg, Kathleen Kennedy et Frank Marshall en 1981 et qui est également à l'origine de la saga Retour vers le Futur de Robert Zemeckis. Sixième long-métrage de la société et premier volet de la trilogie initiée par le cinéaste ainsi que par le réalisateur, scénariste et producteur Bob Gale, Retour vers le Futur est véritablement emblématique de la société tirant son nom d'un court-métrage de Steven Spielberg, une entreprise située au Mexique. Dès ses débuts en 1981, les créateurs de Amblin produisent des œuvres à l'attention des familles, qu'il s'agisse d'aventure, de science-fiction, de fantastique ou d'adaptation d’œuvres littéraires historiques (L'Empire du Soleil).

Alors que sans l'appui de Steven Spielberg Retour vers le Futur aurait pu ne jamais voir le jour, le quatrième long-métrage de Robert Zemeckis faillit avoir une allure bien différente. En effet, le personnage de Marty McFly, qui fut pourtant le choix initial du cinéaste, faillit ne pas faire partie de l'aventure, le jeune acteur étant déjà occupé sur le tournage de la série télévisée sacrée Famille. Deux choix s'imposèrent alors à la production, dont un Eric Stoltz ayant impressionné les producteurs pour son interprétation dans le très émouvant Mask de Peter Bogdanovich dans lequel le jeune acteur incarnait Rocky, un gamin atteint de dysplasie craniométaphysaire, une maladie génétique rare. Instable sur le tournage de Retour vers le Futur, Eric Stoltz est remercié et en janvier 1985, Michael J. Fox réapparaît finalement dans le planning. Celle qui devait à l'origine camper sa petite amie sera également remplacée. Aux côtés de Michael J. Fox, le spectateur retrouve l'acteur Christopher Lloyd qui fit forte impression lors de son interprétation dans le chef-d’œuvre de Milos Forman en 1975, Vol au Dessus d'un Nid de Coucou. A redécouvrir Retour vers le Futur aujourd'hui, on se demande d'ailleurs qui aurait pu, mieux que lui, incarner le génial Doc 'Emmett' Brown, cet inventeur de génie à l'origine de la machine à voyager dans le temps qui, initialement, devait être un réfrigérateur et non pas la superbe DeLorean DMC-12 qui sert de modèle au bolide du film qui, arrivé à la vitesse de 88 miles, permet de voyager dans le passé, ainsi que dans le futur comme nous le verrons beaucoup plus tard.

Outre Lea Thompson qui interprète le personnage de Lorraine Baines, la mère de Marty dans les années cinquante (et fruit de nombreuses occasions de sourire lorsque le spectateur la compare avec la Lorraine McFly puritaine des année quatre-vingt), celui qui marque également les esprits, c'est l'acteur Crispin Glover qui dans la peau de George McFly, le père de Marty, est un cas typique de lâcheté. Incapable de se défendre face à un Biff tannen (Thomas F. Wilson) et sa bande de voyous bêtes et méchants, le passage de Marty dans les années cinquante crée un paradoxe temporel qui mettra en péril sa propre existence ainsi que celles de son frère Dave et sa sœur Linda.

Car l'histoire du Retour vers le Futur, c'est celle d'un gamin des années quatre-vingt plongé trente ans plus tôt, à l'époque où ses parents, adolescents s'apprêtent à échanger leur premier baiser. Mais l'arrivée de Marty va bouleverser la donne et mettre en jeu son avenir. L’œuvre de Robert Zemeckis est un délicieux et tendre bout de caramel que l'on ne cesse de prendre du plaisir à voir et revoir. Nous replongeant tout d'abord dans les années FM, puis plus loin encore à l'époque où l'existence du rock'n roll n'avait pas encore été officialisée. Le film est l'occasion d'une multitude d'actes de bravoure (la course-poursuite en skate board dans une ville de Hill Valley fictive retranscrivant parfaitement l'atmosphère idéaliste des années cinquante) et de séquences cultes (on pourrait citer tous les passages opposant Marty McFly au Doc). Les références sont nombreuses (à la série originale Star Trek notamment) et le spectacle permanent. Impossible de s'ennuyer devant un scénario écrit à quatre mains par Robert Zemeckis et Bob Gale qui se penche aussi bien sur le paradoxe temporel créé par la présence de leur jeune héros dans la vie de ses futurs parents que sur la problématique liée à son retour dans les années quatre-vingt. Œuvre familiale par excellence, toutes les réticences évoquées à l'époque par certains qui voyaient d'un mauvais œil l'étonnante relation entre Marty et sa future mère Lorraine sont ainsi balayées. Mêlant comédie est science-fiction, Retour vers le Futur est tout simplement culte. Une œuvre générationnelle comme le furent et le sont d'ailleurs toujours Breakfast Club de John Hugues, Gremlins de Joe Dante, et bien d'autres encore... A noter que la partition musicale est l’œuvre du compositeur Alan Sivestri (dont l'une des créations semble l'avoir inspiré pour le Predator de John McTiernan qu'il mit lui-même en musique deux ans plus tard). Quant à Huey Lewis (et son groupe Huey Lewis and the News), il est à l'origine de deux titres dont le fameux The Power of Love qui ouvre le film est demeure un standard des ondes FM...

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