31 décembre 2018. Alors
que la séance n'a pas encore commencé et que les tickets ne sont pas
encore dans nos poches, nous apprenons qu'il ne reste plus que huit
places dans la salle qui projette Le Gendre de ma Vie.
Contraints de dénicher deux sièges côte à côte si nous ne
voulons pas être séparés, c'est à l’extrémité droite du
second rang que nous nous apprêtons à découvrir le
dernier long-métrage de François Desagnat dont nous avions déjà
découvert sur grand écran en 2014 Le Jeu de la
Vérité,
et deux ans plus tard Adopte un Veuf.
Fils du réalisateur Jean-Pierre Desagnat (Les
Charlots contre Dracula)
et frère de l'acteur Vincent Desagnat (Babysitting),
François Desagnat réalise avec Le Gendre de ma
Vie
une comédie rafraîchissante mais qui au final, risque de connaître
le même sort que la plupart de ses concurrentes en finissant par
tomber très rapidement dans l'oubli. Il n'empêche qu'au moment très
précis où, devant les pitreries de Kad Merad et des interprètes
qui l'accompagnent, il nous est arrivé de sourire, et même, Ô
miracle, de rire, nous nous sommes contentés du spectacle qui nous était proposé. Pourtant, ça n'était pas gagné d'avance car
si la seule évocation de l'acteur Kad Merad suffit parfois à nous
donner envie d'aller voir ce qu'il en retourne sur grand écran, il
est rare qu'on en ressorte totalement éblouis. Il est surtout le
signe d'un moment de bonne humeur fugace qui en ces temps parfois
troubles fait du bien.
Le
récit, lui, est plutôt convenu. Et même s'il reprend un principe
bien connu tout en inversant les rôles des protagonistes, approcher
la chose laisse supposer que le résultat marquera, à défaut
d'originalité, un sentiment de déjà vu. Et dans le fond, c'est ce
que semble être le dernier long-métrage de François Desagnat. Un
conflit tournant autour d'un père et de sa fille concernant la
relation qu'elle entretient tout d'abord avec un joueur de rugby.
Mais là où le réalisateur, aidé de Thomas Ruat et Jérôme
L'Hotsky modifie les habitudes de ce genre d'histoire, c'est dans
l'étrange relation qu'entretient non pas la jeune Alexia
(interprétée par Pauline Étienne) avec son rugbyman, Thomas
Cazenave (Guillaume Labbé), mais son père vis à vis de ce joueur
qu'il rêve déjà d'avoir pour gendre. C'est en cela que Le
Gendre de ma Vie offre
une vision inédite des rapports entre père, fille et petit ami.
Désolé de n'avoir jamais eu de garçon (son épouse lui a donné
trois filles), Stéphane, le père, reporte toute son attention sur Thomas, rendant ainsi la relation entre sa fille et le
rugbyman compliquée.
Si l'idée de départ est relativement intéressante (quoique
convenue penseront sans doute certains), celle-ci montre assez
rapidement ses limites. La vraie valeur du film tient en réalité
dans la présence de plusieurs tiers personnages. Tout d'abord
Christelle, interprétée par la toujours savoureuse Zabou Breitman.
La collègue obstétricienne (et ancienne amante) de Stéphane, mais
aussi et surtout Bertrand, que l'acteur François Deblock parvient à
rendre aussi attachant que maladroit. Un rejet profond de la part du
père de famille contraint de composer avec cet obstétricien
nouvellement débarqué et dont va se servir Alexia pour se venger de
son encombrant géniteur...
Force
est de constater que malgré la grande simplicité du scénario et
des dialogues, Le Gendre de ma Vie
se
révèle plaisant à regarder. Le casting est fort sympathique, avec
une Julie Gayet discrète mais efficace, un Patrick Bosso en invité
surprise et des situations souvent cocasses. Reste que le film de
François Desagnat est beaucoup trop léger pour que l'on en conserve
un souvenir ému. Il n'est donc pas certain que l'on s'y replonge un
de ces jours. Pour terminer, je dirais que sans aller jusqu'à
malmener le film avec ce mauvais jeu de mots émis par un critique de
Première
(Very Kad
Trip!!!),
le complice d'Olivier Baroux semble une fois de plus montrer son
incapacité à donner dans l'émotion. A part ça, Le Gendre de ma Vie déroule une intrigue qui choisit l'option de ne prendre aucun risque. Une comédie pépère...
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