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jeudi 3 janvier 2019

Retour vers le Futur 2 de Robert Zemeckis (1989) - ★★★★★★★★☆☆




Après le phénoménal succès rencontré par Retour vers le Futur de Robert Zemeckis en 1985 aux Etats-Unis et dans le monde entier, on aurait pu croire qu'une suite allait être directement mise en chantier. Mais Robert Zemeckis étant retenu sur le tournage de Qui veut la Peau de Roger Rabbit, le film ne verra le jour que quatre ans plus tard en 1989. Le scénario couvrait à l'origine les deux épisodes succédant au premier. Mais comme nous le constaterons à la fin du second volet, la partie se déroulant à l'époque du Far West sera finalement réduite à une partie congrue et ne sera finalement développée que dans le troisième et dernier épisode de la trilogie. Pour l'instant, Robert Zemeckis et Bob Gale développent tout d'abord un second chapitre s'étendant très largement au delà des limites qu'ils s'imposèrent dans le premier. Plus encore qu'un voyage entre les années 1985 et 1955, les scénaristes imaginent faire évoluer Marty McFly et le Doc dans ces mêmes périodes, mais également dans le futur, en 2015. Un futur excentrique qui ouvre les nouvelles aventures de nos très attachants personnages comme le laissait présager la fin du premier volet. Un avenir ni utopique, ni dystopique, mais visionnaire. Avec ses voitures et ses skate-board volant. On y découvre cette fois-ci la progéniture de Marty. C'est d'ailleurs pour permettre à la fille et le fils qu'il aura avec sa petite amie actuelle, Jennifer Parker (désormais interprétée par Elisabeth Shue) que le Doc le presse de l'accompagner jusqu'en 2015. C'est à cette époque très précise qu'un élément perturbateur (un almanach regroupant tous les résultats sportifs de 1950 à l'an 2000) va enrailler la machine et créer un présent, celui de 1985, alternatif.

A ce propos, Robert Zemeckis et Bob Gale imaginent cette fois-ci, une année 1985 dystopique troublante puisqu'à l'opposé d'un futur hyper-bariolé et d'années cinquante chaleureuses et idéalisées. Retour vers le Futur 2 se décompose en quatre actes. Et l'on ne peut pas dire que le premier soit vraiment à la hauteur. Car en caricaturant à outrance ses personnages, le film ne semble plus viser les familles mais le jeune public avant tout. Le cinéaste choisit de reprendre les bonnes idées du premier et de les réutiliser tout en en modifiant certains aspects. On prend les mêmes et on recommence. Mais également, on recommence tout en caricaturant l'ensemble paraît nous expliquer Robert Zemeckis qui dans le premier acte semble prendre un (pas très) malin plaisir à trop caricaturer des personnages qui désormais semblent sortir d'une mauvaise comédie. Mais c'était sans compter sur son génie et celui de Bob Gale qui renverseront par la suite la vapeur en nous plongeant tout d'abord dans une année 1985 alternative et dystopique au climat particulièrement lugubre.

Après cette courte virée dans un présent alternatif dont le Doc nous explique les origines dans une excellente séquence éducative, nos deux héros se retrouvent à nouveau en 1955 au moment très précis où George et Lorraine s'apprêtent à échanger leur premier baiser. LE coup de génie de cette suite. En effet, Robert Zemeckis demande à son équipe technique de retourner à l'identique plusieurs séquences emblématiques se situant lors du bal de fin d'année afin que nos deux héros puissent récupérer l'almanach que Biff a volé dans le futur pour le remettre à son double de 1955, permettant ainsi à ce dernier de faire fortune en pariant sur des matchs dont il possède désormais les résultats à l'avance. Une action dont les dégâts se projetteront dans le présent alternatif présenté dans l'acte suivant. Si Retour vers le Futur 2 est à la hauteur de son prédécesseur, c'est bien évidemment grâce à ce troisième acte qui en terme de mise en scène se révèle en tout point exemplaire. Le spectateur y revit certains des moments-clé du premier volet, mais filmés cette fois-ci sous des angles différents puisqu'un élément qui était absent de l’œuvre originale vient changer l'approche du récit : la présence de Marty en double exemplaire. Celui de ces secondes aventures, mais également celui qui quatre ans plus tôt remonta déjà le temps pour assurer la survie de sa sœur, de son frère, ainsi que de la sienne... Le spectacle est total, avec des dizaines de clins d’œil à Retour vers le Futur premier du nom.

La qualité des effets-spéciaux n'a pas changée et même si on a vu mieux depuis, ils demeurent honnêtes. Crispin Glover ayant refusé de reprendre le rôle de George McFly, c'est l'acteur Jeffrey Weissman qui l'interprète désormais dans cette séquelle. A ce sujet, et afin que le spectateur ne soit pas troublé par ce changement d'acteur, Jeffrey Weissman porte un maquillage à l'effigie de l'ancien interprète lors de la séquence se déroulant en 1955. Tout comme la séquence durant laquelle le personnage de George se déplace à l'envers en 2015 s'explique afin de tromper le public qui ne peut par conséquent identifier l'acteur. Lea Thompson est toujours présente, grimée en une Lorraine plus que jamais alcoolique et nantie d'une très forte poitrine, fruit d'une chirurgie esthétique imposée par son époux... Biff Tanen (toujours incarné par l'excellent Thomas F. Wilson)... !!! Michael J. Fox et Christopher Lloyd sont bien entendu toujours au rendez-vous. Devant l'ampleur du projet initial et du succès rencontré de part le monde, il était inévitable de voir débarquer l'année suivante un troisième volet sobrement intitulé Retour vers le Futur 3 et reprenant l'exposition finale du second se situant en 1885...

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