Après le phénoménal
succès rencontré par Retour vers le Futur
de
Robert Zemeckis en 1985 aux Etats-Unis et dans le monde entier, on
aurait pu croire qu'une suite allait être directement mise en
chantier. Mais Robert Zemeckis étant retenu sur le tournage de Qui veut
la Peau de Roger Rabbit,
le film ne verra le jour que quatre ans plus tard en 1989. Le
scénario couvrait à l'origine les deux épisodes succédant au
premier. Mais comme nous le constaterons à la fin du second volet,
la partie se déroulant à l'époque du Far West sera finalement
réduite à une partie congrue et ne sera finalement développée que
dans le troisième et dernier épisode de la trilogie. Pour
l'instant, Robert Zemeckis et Bob Gale développent tout d'abord un
second chapitre s'étendant très largement au delà des limites
qu'ils s'imposèrent dans le premier. Plus encore qu'un voyage entre
les années 1985 et 1955, les scénaristes imaginent faire évoluer
Marty McFly et le Doc dans ces mêmes périodes, mais également dans
le futur, en 2015. Un futur excentrique qui ouvre les
nouvelles aventures de nos très attachants personnages comme le
laissait présager la fin du premier volet. Un avenir ni utopique, ni
dystopique, mais visionnaire. Avec ses voitures et ses skate-board
volant. On y découvre cette fois-ci la progéniture de Marty. C'est
d'ailleurs pour permettre à la fille et le fils qu'il aura avec sa
petite amie actuelle, Jennifer Parker (désormais interprétée par
Elisabeth Shue) que le Doc le presse de l'accompagner jusqu'en 2015.
C'est à cette époque très précise qu'un élément perturbateur
(un almanach regroupant tous les résultats sportifs de 1950 à l'an
2000) va enrailler la machine et créer un présent, celui de 1985,
alternatif.
A
ce propos, Robert Zemeckis et Bob Gale imaginent cette fois-ci, une
année 1985 dystopique troublante puisqu'à l'opposé d'un futur
hyper-bariolé et d'années cinquante chaleureuses et idéalisées.
Retour vers le Futur 2
se décompose en quatre actes. Et l'on ne peut pas dire que le
premier soit vraiment à la hauteur. Car en caricaturant à outrance
ses personnages, le film ne semble plus viser les familles mais le
jeune public avant tout. Le cinéaste choisit de reprendre les bonnes
idées du premier et de les réutiliser tout en en modifiant certains
aspects. On prend les mêmes et on recommence. Mais également, on
recommence tout en caricaturant l'ensemble paraît nous expliquer
Robert Zemeckis qui dans le premier acte semble prendre un (pas très)
malin plaisir à trop caricaturer des personnages qui désormais
semblent sortir d'une mauvaise comédie. Mais c'était sans compter
sur son génie et celui de Bob Gale qui renverseront par la suite la
vapeur en nous plongeant tout d'abord dans une année 1985
alternative et dystopique au climat particulièrement lugubre.
Après
cette courte virée dans un présent alternatif dont le Doc nous
explique les origines dans une excellente séquence éducative, nos
deux héros se retrouvent à nouveau en 1955 au moment très précis
où George et Lorraine s'apprêtent à échanger leur premier baiser.
LE coup de génie de cette suite. En effet, Robert Zemeckis demande à
son équipe technique de retourner à l'identique plusieurs séquences
emblématiques se situant lors du bal de fin d'année afin que nos
deux héros puissent récupérer l'almanach que Biff a volé dans le
futur pour le remettre à son double de 1955, permettant ainsi à ce
dernier de faire fortune en pariant sur des matchs dont il possède désormais les résultats à l'avance. Une action dont les dégâts se
projetteront dans le présent alternatif présenté dans l'acte
suivant. Si Retour vers le Futur 2
est à la hauteur de son prédécesseur, c'est bien évidemment grâce
à ce troisième acte qui en terme de mise en scène se révèle en
tout point exemplaire. Le spectateur y revit certains des moments-clé
du premier volet, mais filmés cette fois-ci sous des angles
différents puisqu'un élément qui était absent de l’œuvre
originale vient changer l'approche du récit : la présence de
Marty en double exemplaire. Celui de ces secondes aventures, mais
également celui qui quatre ans plus tôt remonta déjà le temps
pour assurer la survie de sa sœur, de son frère, ainsi que de la
sienne... Le spectacle est total, avec des dizaines de clins d’œil
à Retour vers le Futur
premier du nom.
La
qualité des effets-spéciaux n'a pas changée et même si on a vu
mieux depuis, ils demeurent honnêtes. Crispin Glover ayant refusé
de reprendre le rôle de George McFly, c'est l'acteur Jeffrey
Weissman qui l'interprète désormais dans cette séquelle. A ce
sujet, et afin que le spectateur ne soit pas troublé par ce
changement d'acteur, Jeffrey Weissman porte un maquillage à
l'effigie de l'ancien interprète lors de la séquence se déroulant
en 1955. Tout comme la séquence durant laquelle le personnage de
George se déplace à l'envers en 2015 s'explique afin de tromper le
public qui ne peut par conséquent identifier l'acteur. Lea Thompson
est toujours présente, grimée en une Lorraine plus que jamais
alcoolique et nantie d'une très forte poitrine, fruit d'une
chirurgie esthétique imposée par son époux... Biff Tanen (toujours
incarné par l'excellent Thomas F. Wilson)... !!! Michael J. Fox
et Christopher Lloyd sont bien entendu toujours au rendez-vous.
Devant l'ampleur du projet initial et du succès rencontré de part
le monde, il était inévitable de voir débarquer l'année suivante
un troisième volet sobrement intitulé Retour
vers le Futur 3
et reprenant l'exposition finale du second se situant en 1885...
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