Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 28 août 2015

28 semaines plus tard de Juan Carlos Fresnadillo (2007)



Mince alors ! Non pas 28 jours, 28 semaines ou 28 mois après le premier épisode mais seulement 10 jours, nous découvrons enfin 28 Semaines Plus tard, œuvre signée par le cinéaste espagnol Juan Carlos Fresnadillo faisant directement suite à la bombe 28 Jours Plus tard du talentueux cinéaste britannique Danny Boyle. Nous en attendions beaucoup, et même, peut-être un peu trop de cette suite trouvée dans un vide-grenier pour seulement deux petits euros. Le film vaut ces quelques pièces de monnaies déboursées sans même que nous ayons eu besoin de réfléchir au bien fondé de cette action. Il nous en aurait coûté quelques euros de plus que nous n'aurions sans doute pas été aussi cléments. Indulgents ? Oui, parce que contrairement à la presse et une large partie des critiques du dimanche qui comme nous pullulent sur le net, nous n'avons pas aimé le film de l'espagnol au point de lui octroyer le terme de chef-d’œuvre.

"Dans sa noirceur absolue, 28 Semaines Plus Tard entraine le genre vers des cimes visionnaires."

C'est donc ainsi que décrit le film l'excellent magazine Mad Movies qui, ici, s'emporte quelque peu. Une remarque qui colle en réalité plus au film de Danny Boyle qu'à celui de Juan Carlos Fresnadillo qui ne parvient jamais vraiment à rendre son œuvre aussi sombre et pessimiste que que celle de l'anglais qui œuvre dans le genre horrifique et lui donne de belles lettres de noblesse à travers un visuel remarquable. Fresnadillo et son 28 Semaines Plus Tard, c'est un peu James Cameron et son Aliens. Les deux hommes transforment en effet deux œuvres majeures du fantastique et de la science-fiction pour en faire des films musclés où le "militaire" prend l'ascendant sur tout le reste. D'une œuvre presque intimiste où l'interprétation avait autant d'importance que le scénario, la mise en scène ou les effets-spéciaux, Juan Carlos Fresnadillo ne retient que la substantifique moelle, laquelle se retrouve noyée sous un flot permanents de scènes d'actions orchestrées par une équipe un peu trop souvent atteinte de Parkinson.

La tension est présente, certes. L'espagnol renouvelle l'exceptionnelle noirceur qui recouvrait déjà d'une chape de plomb le film de Danny Boyle. Aussi, oui. Mais alors que 28 Jours Plus tard appartient à une catégorie de films œuvrant dans un registre porté par l'ambition d'une esthétique picturale que l'on retrouve notamment chez certains peintres de la renaissance, 28 Semaines Plus tard est beaucoup trop musclé, beaucoup trop nerveux pour laisser le temps au spectateur de contempler le naufrage dont est victime l'humanité, prise dans l'étau infectés-militaires. La fameuse scène de la ville mise à feu et à sang par l'armée, qui balance sans la moindre gêne des bombes au napalm, est significative de ce montage fait dans l'urgence et qui balaie la poésie morbide de ces humains brûlés par des souffles incendiaires. On aurait aimé que ces vision apocalyptiques durent et qu'elles ne soient pas aussi vite expédiées.

"Le meilleur film de zombies depuis trente ans"

Le magazine Première définie donc ainsi le film de Juan Carlos Fresnadillo. Soit le critique responsable de cette monumentale bévue n'a jamais rien vu d'autre que les derniers volets de ce qui, jusqu'à aujourd'hui, ne demeure encore "que" l'octalogie de George Romero, soit le bonhomme est d'une clairvoyance commune à l'auteur de l'article que vous êtes en train de lire. Car en effet, bien que la frontière entre infectés et zombie est parfois ambiguë dans le film de Danny Boyle, cette fois-ci, certaines morts nous poussent à penser que la limite entre les deux a été franchie. Des corps totalement dévastés capables de se mouvoir, cela ne vous rappelle-t-il rien ?
On retiendra également que le film de l'espagnol ne retient pas de véritable premier rôle. Il se débarrasse très vite Robert Carlyle de son statut de héros pour en faire un zombie décidément prêt à en découvre avec les siens puisqu'il persiste à apparaître chaque fois que l'on ne s'y attend pas. Un tel acharnement finit par devenir risible, décrédibilisant ainsi l’œuvre dans son ensemble. 28 Semaines Plus tard n'est définitivement pas le meilleur film de zombie des trente dernières années. Il n'en demeure pas moins un bon film de genre. Certains semblent même le préférer au premier, ce qui n'est pas le cas ici. Depuis quelques années des bruits courent sur un troisième épisode. Des propos tenus récemment par le scénariste Alex Garland laissent donc présager un troisième volet dont, pour le moment, nous ne détenons aucune information...


1 commentaire:

  1. Que rajouter de plus ? Je suis en accord parfait avec ce que tu as décrit dans ta brillante analyse... !

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...