Avant d'écrire du bien
ou du mal de Howl du britannique Paul Hyett, je
voudrais exprimer mon opinion sur le fait que les trains de banlieue
londonien ont ceci d'étonnant qu'ils ressemblent davantage à nos
rames parisiennes qu'à nos propres trains de banlieue. Très peu de
siège en regard de l'espace réservé aux déplacements ce qui
laisse peu de moyens de s'asseoir. D'autant plus qu'il ne semble y
avoir aucune sangle suspendue au plafond à laquelle se raccrocher en
cas de mouvement brutal de l'engin. Pire... ou à vrai dire, mieux :
une hôtesse traverses les wagons et propose aux voyageurs à boire
et à manger. L'intrigue de Howl se déroulant de nuit,
ces quelques spécificités, et notamment la première je suppose,
sont peut-être l’apanage unique des voyages nocturnes. Qui sait...
Bon, pour en revenir au
film lui-même, si le titre rappelle sensiblement The Howling
de Joe Dante, ça n'est pas tout à fait le fruit du hasard
puisque le thème y est similaire quoique abordé dans un cadre qui
lui est totalement différent. Ici, l'intrigue se déroule donc dans
un train de banlieue londonien, vous l'aurez compris. Joe est
contrôleur. Mais alors qu'il a terminé sa journée, le voilà forcé
d'assurer le remplacement d'un collègue absent. Contraint de
rempiler aussitôt, il assure ainsi le contrôle des voyageurs d'un
train de nuit. Méprisé par une partie des voyageurs (la blonde
s'offusquant à l'idée de payer une amande pour défaut de billet,
et la brune à laquelle on donnerait bien une paire de gifles), il
croise en chemin une jolie hôtesse avec laquelle il tente d'obtenir
en rendez-vous, un couple de vieillards propres sur eux, et quelques
voyageurs éparses, très certainement pressés d'arriver à
destination. Mais l'arrivée du train mettra beaucoup plus de temps
que prévu car en chemin, celui-ci stoppe sa courses très
brutalement. A l'extérieur, le conducteur du train vérifie que tout
va bien, mais il est attaqué par une créature qui le tue puis le
dévore...
Voilà pour le début de
cette histoire, vous l'aurez compris, consacré à un cas de
lycanthropie. Et pour les retardataires qui auraient loupé le début
de l'aventure de nos passagers et de nos agents de l'une des
nombreuses compagnies de chemin de fer (contrairement à la SNCF qui
détient, elle, le monopole dans notre pays, la lycanthropie désigne
la transformation d'un homme en loup. Un lycanthrope est donc... un
loup-garou. Comme on peut l'imaginer, l'interruption du train
engendrant un arrêt inopiné constitue pour une grande majorité
des passagers une manœuvre du moins incompréhensible, et en tout
les cas inacceptable. D'où l'énervement de certains d'entre eux.
Dont la brune citée plus haut que l'on désespère cette fois-ci de
voir terminer ses jours entre les crocs acérés de la créature qui
rode alentours. La connerie n'étant pas l'apanage de la jeunesse,
quel que soit l'âge des passagers, tous s'emploient à mettre la
pression sur le pauvre contrôleur. Zen, très professionnel. Un peu
timide et coincé également. Howl quitte l'univers
confiné du train pour envoyer ses passagers suivre les rails jusqu'à
une ville supposée se situer à plusieurs kilomètres de là.
L'image est sombre, on
n'y voit pas grand chose, mais j'imagine que cela est censé
maintenir une certaine tension. Les dialogues sont à l'image du
monde tel qu'il est : navrants ! Mais alors que le cinéaste
aurait pu exploiter les environs, voilà qu'il renvoie ses
personnages dans le train. Les femmes et les enfants d'abord... ou
presque. Le comportement de chacun commence à se préciser.
Courageux pour certains, indigne pour les autres. Maintenant que le
corps du conducteur a été découvert et que l'une des passagères
s'est faite croquer un bout de mollet, on a hâte de voir à quoi
ressemble la créature. Surtout que les hurlements du canidé que
l'on suppose être le responsable ne laisse plus aucun doute sur ses
origines.
Howl est un
petit film sans prétentions. Honorable sans jamais véritablement
faire d'étincelles. Les interprètes jouent plutôt bien mais les
dialogues font défaut. En matière d'horreur, là également, les
effets sanglants pêchent par leur trop grande timidité. La modestie
du projet transpire à chaque plan mais le rythme est suffisant pour
que l'on ne s'ennuie pas. Quelques scènes grotesques font sourires,
telles la transformation de l'une des victimes en loup-garou et le
fait de la voir rester plantée devant son époux encore bien humain,
lui. A voir, une fois seulement...
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