Encore un film dont
l'intrigue se déroule dans une forêt. Ça commence à faire
beaucoup. D'autant plus que l'auteur de ce Man VS, le
cinéaste Adam Massey, décide d'aborder son sujet sous l'angle du
'Found-footage', un procédé lui aussi utilisé dans de
nombreux longs-métrages. La différence se situant ici non pas dans
la mise à disposition de vidéos retrouvées sur les lieux d'une
disparition (à la manière de Cannibal Holocaust, de
Blair Witch Project,
ou des dizaines de succédanés qui s'en sont inspirés),
mais lors du tournage d'une émission diffusée sur le web et dont il
s'agit ici apparemment de la troisième depuis sa création. Man
VS contient
tout ce que le genre laisse supposer d'ennuyeux. Présentation de
personnages dont la psychologie n’intéressera pas grand monde, et
première moitié défavorisée par des scènes incroyablement
inintéressantes mais que le script retiendra tout de même afin
d'installer l'intrigue dans le cadre d'une forêt qui deviendra le
terrain de jeu exclusif de son principal interprète.
Pour
l'occasion, l'acteur canado-grec Chris Diamantopoulos qui depuis ses
débuts n'a pas connu une carrière florissante au cinéma puisqu'à
en juger par sa filmographie, il a surtout été aperçu dans des
séries télévisées. Un grand gaillard, musclé, viril et
charismatique qui pour interpréter le rôle-titre de Doug Woods
s'est laissé poussé une barbe de trois jours tout à fait dans la
mouvance actuelles des baroudeurs survivalistes. Préparé par
l'équipe réduite qui l'accompagne à chaque fois sur les lieux de
tournage avant qu'il ne soit abandonné à son triste sort, un sac à
dos rempli d'objets aussi utiles qu'une canette de soda énergisant,
un couteau, une pomme. Pas de quoi aller bien loin, surtout qu'en
individu n'ayant pas tant d'expérience que cela dans le domaine du
survivalisme en pleine nature, Doug se blesse moins d'une heure après
avoir atterri sur son nouvel (et futur) habitat. Une forêt qui doit
l'accueillir pour cinq jours avant que ne le récupèrent ses
compagnons.
Après
avoir fait la connaissance de l'éternel 'redneck'
de
service (l'acteur Alex Karzis, méconnaissable), le héros se
retrouve donc seul et sans véritable moyen de défense. Il faut dire
que Duncan (le bouseux en question) n'a pas été très rassurant et
a évoqué la possibilité d'une présence animale hostile
(comprendre des ours). Comme on peut aisément l'imaginer, des
événements répétitifs vont se produire lors du séjour de Doug
dans la forêt. Tout commence par des craquements de brindilles, des
hurlements d'animaux, et surtout un curieux événement dont le héros
va pouvoir constater dès le lendemain matin succédant la première
nuit, les conséquences... géologiques. Un séismes d'ampleur (du
moins suffisant pour que Doug émerge de son sommeil au beau milieu
de la nuit) va transformer le paysage qui s'offre à lui. En effet,
du côté opposé de la berge où il se situe, Doug constate qu'une
partie de la colline boisée s'est effondrée sur elle-même. Au pied
de l'effondrement, le survivaliste constate la présence de dizaines
de cadavres de poissons qu'un loup apparemment affamé décide
pourtant d'ignorer. Doug en fera tout autant, préférant chasser en
tendant des pièges aux lapins sauvages. Se nourrir ici n'est donc
pas une question de survie pour lui puisque la nourriture, dans les
parages, semble à profusion. Non, le véritable danger est la
présence sans doute hostile qui, chaque nuit, semble investir de
plus en plus l'endroit où a décidé de monter son camp le héros.
Un
individu qui se joue des peurs de Doug et qui laisse de curieuses
preuves de son passage (vol de trophée de chasse, pièces
d’échiquier déplacées, etc...). Mieux vaut découvrir Man
VS
sans avoir fait l'erreur de contempler l'affiche du film puisqu'en
effet, son concepteur a eut la très mauvaise idée de lâcher une
information cruciale, gâchant ainsi le peu d'intérêt que le
long-métrage pourrait générer chez certains d'entre nous. Le pire
demeure pourtant dans l'évolution du récit
qui pompe allégrement
le
Predator
de John McTiernan sans une once de talent avant de se tourner vers
une vague extraterrestre ayant décimé la population mondiale.
Effets-spéciaux à la ramasse
(la créature est ridicule)
et duel
totalement raté terminent d'achever une œuvre qui, si elle n'avait
pas forcément commencée sous les meilleurs augures, ne méritaient
pas un tel traitement final... Un petit film, bancal, et terriblement
daté malgré son jeune âge...
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