Greg McLean fait partie
de ces cinéastes dont j'aime suivre la carrière même si je ne
m'attache pas forcément à écrire un article chaque fois que l'une
de ses œuvres sort sur les écrans. Depuis le diptyque Wolf
Creek 1&2 et Solitaire,
j'avais hâte de voir qu'elle évolution allait connaître sa
carrière, d'autant plus que l'australien tourne très peu (depuis
son premier long-métrage en 2005, Greg McLean n'a en effet réalisé
que cinq films). Évidemment, l'Amérique s'est emparée du phénomène
et les producteurs Jason Blum, Matthew Kaplan et Bianca Martino se
sont empressés de participer au financement de l'un de ses derniers
bébés. Alors que The Belko Experiment devrait,
espérons-le, sortir prochainement sur nos écrans, The
Darkness a investit la VOD fin 2016. Une histoire somme toute
assez commune puisque l'intrigue tourne autour d'une famille victime
de phénomènes paranormaux. D'autre bien avant Greg McLean se sont
lancés dans ce type d'aventures, au hasard Steven Spielberg et Tobe
Hooper avec Poltergeist ou plus récemment, Conjuring :
les Dossiers Waren de James Wan. Deux exemples parmi tant
d'autres.
Le film de Greg McLean
offre-t-il pour autant une réelle nouveauté au genre encombré des
entités maléfiques. Et bien, pas vraiment. En réalité, The
Darkness ne fait que reprendre les mêmes idées, sans même
y ajouter la moindre originalité. Le thème de l'autiste ayant un
impact fondamental sur les événements n'est pas un cas nouveau.
Même l'introduction ne fait que s'inspirer de la superbe ouverture
de L'Exorciste de William Friedkin. Quant à
l'intervention d'une spécialiste, la scène renvoie aux exemples
cités plus haut.
Greg McLean a beau être
un talentueux cinéaste qui habituellement transforme en or tout ce
qu'il touche, ici, le résultat se révèle navrant. Surtout pour un
réalisateur de sa trempe. The Darkness ne dure que
quatre-vingt douze minutes et pourtant, on s'y ennuie ferme. A tel
point que l'on a l'impression qu'il dure au moins une demi-heure de
plus, si ce n'est même une heure complète. Marre également de ces
bandes-originales qui ne font que d'aller plagier des compositions
déjà existantes. Ayant eu jusqu'à maintenant une confiance aveugle
en Greg McLean, j'ai supposé un peu trop rapidement qu'il userait de
techniques particulières et personnelles pour nous faire sursauter.
Sauf qu'il use, et abuse, des Jump-scares. A tel point que les scènes
censées nous faire sursauter finissent par devenir risibles. Le
principe fonctionnera sans doute une fois. Peut-être deux. Mais
sûrement pas trois.
En terme d'effets-spéciaux,
The Darkness est
relativement sobre. Quelques jolis effets, d'autres un peu ridicules
(le jeune Michael disparaissant aux bras d'une tribu indienne), une
musique envahissante qui cherche inefficacement à faire atteindre un
haut degré d'effroi chez le spectateur, et une structure narrative
un peu brouillonne. Qu'a donc été foutre le cinéaste australien
chez les gars de Blumhouse Productions ?
L’appât du gain ? Une reconnaissance mondiale ?
L'opportunité de travailler aux côtés de la star Kevin Bacon ?
Pour terminer, je dirais que le film vaut son pesant d'or lors de la
scène finale qui terme de ridicule dépasse sans doute tout ce qui a
été fait jusqu'à maintenant. Certainement un grand moment de
solitude pour l'auteur des géniaux Wolf
Creek 1&2
et Solitaire.
Certains penseront sans doute que je suis un peu dur avec la note que
j'ai accordée à The
Darkness.
Mais j'ai bien envie d'affirmer qu'elle demeure, peut-être pour la
toute première fois depuis la naissance de Cinémart, d'une totale
objectivité.Un conseil Greg, retourne en Australie. C'est là-bas
que tu as su donner le meilleur de toi-même...
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