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samedi 7 avril 2018

Jungle de Greg McLean (2017) - ★★★★★★★☆☆☆



Le cinéaste australien Greg McLean a toujours été plus à l'aise dans le survival que dans n'importe quel autre domaine. Auteur des excellents Wolf Creek 1 & 2, de Rogue ou encore du piètre The Darkness en 2016, il revenait l'année passée en abordant une fois de plus son thème de prédilection tout en abandonnant relativement le côté horrifique de ses précédentes réalisations. Il s'attaque dans son dernier long-métrage à l'adaptation de la biographie « Back From Tuichi: the Harrowing Life-and-Death Story of Survival In The Amazon Rainforest » de l'aventurier d'origine israélienne Yossi Ghinsberg qui vécu pendant trois semaines en 1981, une aventure hors du commun qui faillit cependant lui coûter la vie. Alors en voyage en Bolivie, cet aventurier qui dans l’œuvre de l'australien est admirablement interprété par l'acteur britannique Daniel Radcliffe y fit la connaissance de deux autres baroudeurs habitués à voyager à travers la planète.
Kevin Gale et Marcus Stamm se connaissent et s'apprécient depuis bon nombre d'années. Lorsque Yossi leur parle de Karl Ruchprecter dont il vient tout juste de faire la connaissance, il tente d'intéresser ses nouveaux amis en leur évoquant la proposition que vient de lui faire Karl de l'emmener faire la connaissance d'une tribu demeurée inconnue et vivant au fin fond de la jungle amazonienne bolivienne. En insistant un peu, Yossi parvient à convaincre Kevin et Marcus de faire le voyage en compagnie de Karl. Si dans un premier temps tout se passe bien, les premières difficultés font très vite leur apparition. Marcus paraît malheureusement bien moins préparé que les autres à cette expédition. Il rencontre très rapidement des problèmes aux pieds qui ralentissent l'évolution du groupe. Après avoir passé quelques jours dans la forêt amazonienne, après y avoir construit un radeau afin de descendre le fleuve, enfin, après avoir décidé de scinder le groupe en deux, l'aventure va se concentrer sur le personnage de Yossi Ghinsberg. Et autant dire que l'on va avoir droit à un véritable dépaysement. Mais pas de ceux qui donnent envie de quitter son chez soit. Mieux vaut porter des gants si vous avez fait un détour chez la manucure avant de vous plonger dans cette aventure de presque cent-vingt minutes car sinon, vous risquez de vous ronger les doigts.

Même s'il demeure un je ne sais quoi qui empêche le spectateur d'être totalement imprégné des événements qui se déroulent à l'écran (certaines scènes sont trop longues ou inutiles, et les plans larges rendant compte de l'immensité de la forêt amazonienne, pas assez nombreux à mon goût), le résultat n'est tout de même pas si mal. Le long-métrage de Greg McLean semble rendre assez fidèlement le calvaire qu'a dû endurer Yossi Ghinsberg en 1981. Jungle rend compte des difficultés liées à un manque évident de préparation (les héros se jettent dans l'aventure sans jamais savoir ce qui les attend vraiment et ce, tout en laissant les guider un homme qu'il ne connaissent que depuis moins de vingt-quatre heures). Le film démontre aussi et surtout que face à la nature, et même avec des années de pratique derrière soit, rien ne préserve l'homme d'un quelconque danger. Jungle entretient d'une certaine manière un rapport concret avec l'étouffant et remarquable Vinyan que le belge Fabrice Du Welz réalisa en 2008. l'exploration d'un monde demeuré jusqu'ici inconnu, recelant ses mystères et une forme d'évocation nous renvoyant aux origines de l'humanité. Personnages à part entière, les paysages servant de décors au long-métrage sont parfois saisissants. Entre le Mont Tamborine, un plateau de vingt-huit kilomètres carré situé dans la région de la Scenic Rim en Australie, et le Parc national Madidi en Bolivie, le tournage a donc eu lieu dans des décors naturels sur une durée de six semaines.
Jungle offre à ses interprètes, Daniel Radcliffe donc, mais également Alex Russel, Thomas Kretschmann et Joel Jackson l'opportunité de donner toute la mesure de l'âme humaine lorsqu'elle est confrontée aux dangers d'une nature hostile et indomptable. L'amitié s'y délit, se décomposant au grès des échecs. Chacun y fait alors montre de sa véritable personnalité. Les plus forts, comme dans n'importe quel lieu géographique, l'emportant sur les plus faibles. Il manque cependant une chose qui dans ce genre d'hommage à la Mère Nature et à ce type de témoignage paraît essentiel. C'est l'aspect initiatique que revêt l'expérience. Si l'on sent bien que le héros, à la fin, s'en sort avec un regain d'humilité, il manque une certaine profondeur qui empêche le film de s'extraire parfois du simple survival. Malgré tout, l'expérience vaut le coup d'être vécue. Ne serait-ce que pour la beauté de certaines séquences (les rapides), des paysages, ou plus simplement pour son interprétation...

vendredi 6 avril 2018

Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (11)

Plus c'est long, plus c'est bon paraît-il. Mais cela, bien évidemment, dépend aussi de certaines conditions. Heureusement, les dix-sept minutes qui manquaient à la version proposée en 1986 d'un Aliens, le Retour déjà fort intéressant vinrent combler les attentes des fans lors de l'édition d'un laser disc en 1992, une version Director'sCut du classique de James Cameron. Moins oppressant que l'original de Ridley Scott mais proposant une relecture du mythe en mode 'film de guerre', le second épisode de la saga Alien est parfois considéré comme le meilleur d'entre eux. Un avis pas forcément objectif et à traiter au cas par cas. L'un des principaux défauts de James Cameron demeure dans cette fâcheuse habitude qu'à le cinéaste de caractériser certains de ses personnages de manière outrancière (le Schwarzenegger de Terminator 2 en est un bon exemple), voire grandiloquente, ne les voyant jamais 'grandit'. Caricaturaux, et dans une majorité des cas, particulièrement agaçants, les militaires présentés ici n'ont plus rien à voir avec les personnages créés par Ridley Scott. La maturité a laissé place à une bande de gamins armés jusqu'aux dents, jouant des coudes, posant fièrement devant la caméra, sans jamais livrer le moindre message brillant par son intelligence. Mais de toute manière, quand on pense que les militaires sont incapables de différencier une souris d'un hamster, le spectateur peut déjà se poser des questions sur leurs hypothétiques chances de survivre aux péripéties qu'ils vont connaître à la surface de la planète LV-4-26. Dans cette version longue, beaucoup de scènes absentes dans la version de 1986 si l'on tient compte du fait que le film passe alors de cent-trente sept à cent cinquante-quatre minutes. L'une des plus marquantes d'entre elle demeure la longue séquence durant laquelle la famille de la jeune Newt est décimée lors d'une sortie sur LV-4-26, planète d'origine des aliens. Une scène intéressante, certes, mais qui dans le contexte de la version proposée en premier lieu pouvait demeurer invisible. Car sa présence, qui pourra plus ou moins être appréciée, ôte tout effet de surprise quant à la découverte de la gamine un peu plus tard dans le récit. D'autant plus que la disparition de ses parents se fond dans celle des colons installés sur l'austère planète, foyer de milliers d’œufs aperçus dans le premier volet de la saga. Il était donc fort judicieux de la couper, ce passage se révélant fort inutile dans la compréhension des événements, et son absence permettant de conserver une certaine part de mystère entourant le silence radio des colons ne répondant plus aux appels effectués par la station orbitale Gateway... Des scènes complétant cette version Director'sCut, Aliens, le Retour en contient plus d'une quinzaine. Le long-métrage ne perd heureusement pas de son dynamisme en cours de route et permet d'assister à un spectacle encore plus dense. Une version indispensable pour tout fan de l’œuvre originale...

Le second long-métrage abordé ici n'aura sans doute pas bénéficié d'un budget aussi important que celui de James Cameron, toujours est-il qu'il n'en demeure pour autant, pas moins intéressant à découvrir. Œuvre signée Jack Starrett auquel l'un des rédacteurs du numéro 14 du fanzine Vidéotopsie rendit un hommage imposant, Race with the Devil est une sympathique petite pellicule, poussiéreuse à souhait et renvoyant au meilleur du cinéma bis des année soixante-dix. C'est vrai qu'en découvrant l’œuvre de Jack Starrett, y plane sur les cendres d'un générique de fin surgissant de manière plutôt abrupte et inattendue, ce parfum tenace qui donne envie de reprendre certaines idées afin de se les réapproprier. Connu chez nous sous le titre Course Contre l'Enfer, le long-métrage semble avoir inspiré tout un pan du septième art. Du moins, m'a-t-il immédiatement évoqué quelques saillies cinématographiques et télévisuelles. Bien avant leur heure, le film de Jack Starrett m'a fait pensé à un mix entre La Colline a des yeux de Wes Craven (la caravane, les décors naturel arides, les adeptes d'une secte sanguinaire prenant le relais des anthropophages) et l'épisode Sorcellerie de la toujours excellente série Starsky et Hutch et réalisé par Nicholas Sgarro. Sauf que, ben oui, l'auteur de Race with the Devil a eu l'idée quelques années avant les autres.
Petit film mais grandes vedettes puisque Race with the Devil accueille tout de même en son sein les acteurs Peter Fonda et Warren Oates, ainsi que les actrices Loretta Switt et Lara Parker qui à cette occasion incarneront leurs épouses. Un quatuor formant deux couples qui en plein mois de janvier décident de prendre le large en s'accordant quelques froides vacances dans le trou du cul du monde. Destination : Amarillo, ville américaine du nord du Texas, et sur la route de laquelle nos quatre personnages vont connaître quelques soucis lorsque passablement ivres, les deux mâles en questions vont êtres les témoins d'un sabbat nocturne particulièrement sordide puisque débouchant sur le meurtre d'une des disciple d'un groupuscule satanique. Le scénario ne s'embarrasse jamais d'une écriture complexe. Jack Starrett sait exactement où il veut emmener les spectateurs. Sur les routes d'une Amérique qui semble avoir abandonné sa foi en Dieu pour se retourner vers le Diable. Sur un scénario de Wes Bishop et Lee Frost, le cinéaste (qui fait ici une jolie apparition dans la peau d'un pompiste) installe une ambiance particulièrement anxiogène. Quels que soient les individus croisés sur leur chemin (indigènes, touristes et autorités), tous ont l'air d'avoir en commun d'appartenir à cette même secte qui va durant presque quatre vingt-dix minutes, pourrir l'existence de nos paisibles vacanciers. La paranoïa finit par s'installer et le moindre regard peut être perçu comme une menace. En cela, Race with the Devil est une totale réussite. Bien que le film démarre assez mollement, l'action prend finalement le relais assez rapidement et l'on ne s'ennuie alors, pas un instant. Bien interprété, malicieux dans sa manière d'optimiser l'angoisse relative au dépaysement, l’œuvre de Jack Starrett ménage un suspens régulier et dresse un portrait de l'Amérique et de ses ploucs assez saisissant. Race with the Devil, c'est deux couples d'amis contre 'le reste du monde'. Une excellente série B...

Mick Taylor is back !!! Le plus grand tueur en série de fiction d'Australie, lui-même inspiré des méfaits du meurtrier Bradley John Murdoch, coupable d'avoir tenté d'assassiner le couple de touristes britanniques formé par Peter Falconio et Joanne Lee (cette dernière ayant survécu), revenait en 2015, soit dix ans après le premier Wolf Creek. Cette suite, sobrement intitulée Wolf Creek 2 n'a absolument rien à envier à son prédécesseur. Démarrant sur les chapeaux de roues lors d'une introduction 'Mad Maxienne', l'acteur australien John Jarratt cabotine toujours autant, pour le bonheur d'un public qui aura droit à un met de choix de plus de cent minutes. Dans le décor aride du désert australien où les touristes et les indigènes se comptent sur les doigts d'une seule main, débarquent deux jeunes allemands en vadrouille aux abord du cratère de Wolfe Creek situé en plein cœur du parc national de l'État d'Australie-Occidentale. Ils boivent, ils fument de l'herbe, baisent sous la tente... bref, le parfait cliché que l'on offre à une jeunesse provenant habituellement d'Amérique. Mais que Katarina Schmidt et Rutger Enqvist soient d'origine germanique n'y change rien. Le seul fait que ces touristes étrangers foulent le sol du pays natal de Mick Taylor suffit à ce dernier pour entrer dans une rage folle et les dessouder de la plus belle et plus violente façon. Égorgement, têtes explosées, décapitations, doigts tranchés à la meuleuse et éviscérations sont au programme d'un films couillu aux effets-spéciaux remarquablement réussis.
L'acteur John Jarratt qui sous les traits de Mick Taylor incarne pour la seconde fois le tueur en série est impeccable. Cynique, misogyne, raciste, et prenant un plaisir malsain à torturer moralement ses victimes en leur faisant miroiter l'espoir de les relâcher ou en leur décrivant de quelle atroce manière elles vont passer de vie à trépas, Taylor paraîtrait presque sympathique aux yeux des téléspectateurs à force d'user d'un humour féroce et d'arborer aussi fréquemment son inquiétant sourire. Pour ce second volet, on a droit à un spectacle se diversifiant davantage que par le passé. Outre la séance de torture prenant des allures de jeu sanglant entre Mick Taylor et sa dernière victime, Paul Hammersmith (l'acteur australien Ryan Corr), à la manière d'un Hostel, le cinéaste Greg McLean, déjà auteur du premier volet, s'offre sa version du Duel de Steven Spielberg et va même jusqu'à évoquer certains aspects du western à travers la poursuite à cheval ou les coups de fouets. Wolf Creek 2 est hautement divertissant, gratiné en matière d'effets gore, amusant, parfois angoissant, et l'on ne s'y ennuie pas un seul instant. On pourra même se ranger du côté du monstre lorsqu'en préambule, deux flics ripoux l'humilient sans réelle justification, avant d'être eux-même les premières victimes de cet anti-héros éminemment charismatique. A noter qu'un troisième épisode à été confirmé par Greg McLean en fin d'année dernière. Reste à espérer que le projet soit maintenu et qu'il nous parvienne dans les plus brefs délais...

lundi 12 mars 2018

The Belko Experiment de Greg McLean (2016) - ★★★★★★★☆☆☆



J'adoooore le cinéma de l'australien Greg Mc Lean. Des quelques projections auxquelles j'ai pu assister, une seule m'a déçu jusqu'à maintenant. Qu'il s'agisse d'agression animalière (Rogue), de serial killer/survival inspiré d'un fait divers authentique (Wolf Creek), ou de paranormal et de fantastique (le décevant The Darkness), le cinéaste propose à chaque fois, un spectacle différent. C'est également le cas avec The Belko Experiment qu'il a réalisé en 2016. C'est la seconde fois que Greg Mc Lean quitte son pays natal pour livrer une œuvre 100% américaine. Il situe son intrigue à Bogotá, en Colombie. C'est là-bas que sont installés les locaux de l'entreprise Belko dont les employés, au fond, ne savent pas vraiment la raison pour laquelle ils y ont été embauchés. Tous ont en revanche un point en commun. Ils portent tous à l'arrière du crâne un traceur censé les protéger des risques d'enlèvement qui polluent la planète.

Ce matin là, quatre-vingt d'entre seulement vont intégrer leur bureau. Les autres seront renvoyés chez eux. La raison ? Ces dizaines d'hommes et de femmes, d'âge, d'origine et de confession religieuse différentes vont être les cobayes d'une expérience pour le moins extra-ordinaire. Dans l'incapacité de fuir l'immeuble recouvert de plaques fondues dans un métal ultra résistant, ces quatre-vingt individus, dont font partie Mike Mitch, Leandra Florez, Wendell Dukes, et leur directeur général Barry Norris vont tous être l'objet d'un ultimatum lancé par une voix diffusée par des hauts-parleurs installés un peu partout dans le bâtiment.

Mike, Leandra et les autres ont exactement deux heures, cent-vingt minutes, pour choisir parmi les quatre-vingt employés, les trente qui devront mourir. Si passé ce délai, la demande n'a pas été remplie, ce ne sont plus trente personnes qui seront tuées mais le double. Afin de convaincre tout le monde qu'il ne s'agit pas d'une mauvaise blague, quatre d'entre eux sont tués. Mais alors que les soixante-dix sept autre employés de Belko sont persuadés qu'ils ont été abattus une balle en pleine tête par un tireur à l’affût, l'un d'eux réalise que leur crâne a explosé de l'intérieur. En fait de traceur, on leur a implanté une micro-bombe déclenchable à distance. Devant le danger, le comportement d'une partie des employés devient alors incontrôlable...

The Belko Experiment demeure d'un point de vue scénaristique, d'une simplicité exemplaire. Le twist final lui-même ne permettra pas de réévaluer à la hausse ce récit des plus basique déjà rencontré ailleurs et voulant qu'un groupe d'individus se décime pour une question de survie. Il va donc falloir à Greg Mc Lean jouer sur un autre tableau s'il veut que son œuvre ne tombe pas dans une platitude absolue. Mêlant thriller, action, et horreur, The Belko Experiment n'est pratiquement qu'une succession de meurtres dont certains se révèlent d'une très grande sauvagerie. Armes à feu, couteaux, hachoirs, clavier d'ordinateur (!!!), etc... tout est bon pour mettre la main sur une arme contondante. Qui pour faire le plus de victimes, qui pour se protéger des attaques d'un minuscule groupe formé de plusieurs dirigeants. D'où une certaine critique acerbe de la société et une vision outrée du management. Apparemment, Greg Mc Lean s'éclate, et le spectateur avec lui. Bien que parfois très sanglant, il n'est pas rare que l'on se mette à rire involontairement devant l’invraisemblance du propos. La violence et la décadence nées de la peur de mourir y sont tellement démultipliées que le spectateur ne peut faire autrement que rire devant un tel étalage de barbarie.

The Belko Experiment étale sur grand écran toutes les formes de comportement et les prises de positions disponibles dans ce genre d'événement. Du tueur involontaire qui ne pense qu'à sa propre survie, jusqu'au pervers qui trouve dans le meurtre une source d'inspiration éternelle (John C. McGinley et Tony Goldwyn, totalement givrés dans les rôles de Wendell Dukes et de Barry Norris), en passant par quelques rares cas d'individus conservant leur humanité face au choix cornélien qui suppose de prendre trente de ses collègues et amis pour les sacrifier. Tout le monde en prend pour son grade: Musulmane, black, jeunes, vieux, héros et anti-héros. Greg Mc Lean ne signe pas un film intelligent, ne donne pas dans la sobriété, mais offre à l'amateur de sensations, un spectacle rouge-sang fort réjouissant. Carrément pas le film de la décennie, ni de l'année 2016, mais une œuvre juste... bandante !

samedi 29 juillet 2017

The Darkness de Greg McLean (2016) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Greg McLean fait partie de ces cinéastes dont j'aime suivre la carrière même si je ne m'attache pas forcément à écrire un article chaque fois que l'une de ses œuvres sort sur les écrans. Depuis le diptyque Wolf Creek 1&2 et Solitaire, j'avais hâte de voir qu'elle évolution allait connaître sa carrière, d'autant plus que l'australien tourne très peu (depuis son premier long-métrage en 2005, Greg McLean n'a en effet réalisé que cinq films). Évidemment, l'Amérique s'est emparée du phénomène et les producteurs Jason Blum, Matthew Kaplan et Bianca Martino se sont empressés de participer au financement de l'un de ses derniers bébés. Alors que The Belko Experiment devrait, espérons-le, sortir prochainement sur nos écrans, The Darkness a investit la VOD fin 2016. Une histoire somme toute assez commune puisque l'intrigue tourne autour d'une famille victime de phénomènes paranormaux. D'autre bien avant Greg McLean se sont lancés dans ce type d'aventures, au hasard Steven Spielberg et Tobe Hooper avec Poltergeist ou plus récemment, Conjuring : les Dossiers Waren de James Wan. Deux exemples parmi tant d'autres.
Le film de Greg McLean offre-t-il pour autant une réelle nouveauté au genre encombré des entités maléfiques. Et bien, pas vraiment. En réalité, The Darkness ne fait que reprendre les mêmes idées, sans même y ajouter la moindre originalité. Le thème de l'autiste ayant un impact fondamental sur les événements n'est pas un cas nouveau. Même l'introduction ne fait que s'inspirer de la superbe ouverture de L'Exorciste de William Friedkin. Quant à l'intervention d'une spécialiste, la scène renvoie aux exemples cités plus haut.

Greg McLean a beau être un talentueux cinéaste qui habituellement transforme en or tout ce qu'il touche, ici, le résultat se révèle navrant. Surtout pour un réalisateur de sa trempe. The Darkness ne dure que quatre-vingt douze minutes et pourtant, on s'y ennuie ferme. A tel point que l'on a l'impression qu'il dure au moins une demi-heure de plus, si ce n'est même une heure complète. Marre également de ces bandes-originales qui ne font que d'aller plagier des compositions déjà existantes. Ayant eu jusqu'à maintenant une confiance aveugle en Greg McLean, j'ai supposé un peu trop rapidement qu'il userait de techniques particulières et personnelles pour nous faire sursauter. Sauf qu'il use, et abuse, des Jump-scares. A tel point que les scènes censées nous faire sursauter finissent par devenir risibles. Le principe fonctionnera sans doute une fois. Peut-être deux. Mais sûrement pas trois.

En terme d'effets-spéciaux, The Darkness est relativement sobre. Quelques jolis effets, d'autres un peu ridicules (le jeune Michael disparaissant aux bras d'une tribu indienne), une musique envahissante qui cherche inefficacement à faire atteindre un haut degré d'effroi chez le spectateur, et une structure narrative un peu brouillonne. Qu'a donc été foutre le cinéaste australien chez les gars de Blumhouse Productions ? L’appât du gain ? Une reconnaissance mondiale ? L'opportunité de travailler aux côtés de la star Kevin Bacon ? Pour terminer, je dirais que le film vaut son pesant d'or lors de la scène finale qui terme de ridicule dépasse sans doute tout ce qui a été fait jusqu'à maintenant. Certainement un grand moment de solitude pour l'auteur des géniaux Wolf Creek 1&2 et Solitaire. Certains penseront sans doute que je suis un peu dur avec la note que j'ai accordée à The Darkness. Mais j'ai bien envie d'affirmer qu'elle demeure, peut-être pour la toute première fois depuis la naissance de Cinémart, d'une totale objectivité.Un conseil Greg, retourne en Australie. C'est là-bas que tu as su donner le meilleur de toi-même...


jeudi 30 juin 2016

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Bradley John Murdoch "Wolf Creek" de Greg McLean (2005)




De la fiction...

Massacre à la Tronçonneuse, La Colline a des Yeux, La dernière Maison sur la Gauche, Délivrance, Sans Retour... cinq des plus grands classiques du survival, réalisés entre 1972 et 1981. Qu'il s'agisse de familles de dégénérés touchées par le chômage ou les indigènes de contrées perdues au fin fond de marécages, chacune de ces œuvres a su marquer de leur présence un cinéma sans concession, brutal et définitf. Beaucoup se sont essayés depuis à cet exercice de style avec plus ou moins de succès. Wolf Creek est de ceux-ci...

L'américain Ben Mitchell, et les deux anglaises Liz Hunter et Kristy Earl quittent leur petit coin de paradis pour une promenade de trois semaines du coté du bush australien. A bord d'une voiture de location, ils filent tout droit vers Wolf Creek et son célèbre cratère. Un soir, à la belle étoile et autour d'un feu de camp, les deux filles écoutent le récit que leur fait Ben d'un voyageur qui aurait rencontré par une belle nuit, des extraterrestres. S'endormant sur cette histoire, le trio se réveille le lendemain et part à la recherche du fameux cratère. Après plusieurs heures de route, ils arrivent enfin à destination. Ils abandonnent la voiture pour une marche de trois heures qui les amènera sur la crête du cratère.

Les trois jeunes gens profitent du panorama et après s'être reposés un long moment, ils rebroussent chemin vers la voiture. Curieusement, les montres de Ben et de l'une de ses camarades sont tombées en panne. Pire : la voiture refuse de démarrer. Le trio ne sait pas quoi faire et le soleil finit par disparaître derrière l'horizon. Heureusement pour eux, une voiture approche avec à son bord un homme du coin qui propose de leur venir en aide...

C'est en 2005 que sort Wolf Creek, énième survival dont on attend rien de plus que les dizaines qui naissent à travers les décennies. Sauf que le cinéaste Greg McLean semble avoir potassé son sujet suffisamment longtemps pour nous offrir un véritable petit bijou en la matière. N'ayons pas peur des mots : le film est sans doute le plus illustre représentant à avoir vu le jour depuis l'apparition des classiques cités plus haut. Bâtit sur le même principe que ses aînés, l'évolution de l'intrigue et du destin de ses personnages relance indéniablement l'intérêt du genre. 


Violent, brutal, primaire et pessimiste, Wolf Creek est un chef-d’œuvre du genre qui ne souffre d'aucune comparaison. Tiré d'un fait divers réel, nombreux sont les aspects qui donnent à cette œuvre une dimension effroyable. Vous verrez le Bush australien et ses habitants d'un œil nouveau...

...A la réalité

Le film de Greg McLean s'inspire d'un fait divers bien réel étant survenu en Australie. Bradley John Murdoch fut en effet reconnu coupable du meurtre de Peter Falconio sur la route menant dans les territoires nordique d'Australie. La compagne de la victime eut quand à elle beaucoup de chance puisqu'elle parvint à prendre la fuite. Il purge depuis 2003 d'une peine de prison de 28 ans...

lundi 7 septembre 2015

Rogue de Greg McLean (2007)



A l'origine prévu dans le cycle "Crocodiles-alligator" du site parallèle L'Idiot Électrique, Rogue devait ouvrir une nouvelle voie à une série d’œuvres portées sur les agressions animalières initiées par le cycle "Requins-mutants". Soit un conglomérat de ce que le septième art est capable de produire de plus indigent. Mais à la vision de cette œuvre signée du cinéaste australien Greg McLean, déjà responsable d'un diptyque efficace basé sur un fait divers réel (Wolf Creek 1&2), il était inenvisageable de le faire disparaître au milieu de titres aussi grotesques que Black Water et Alligator Alley (deux films très prochainement chroniqués sur L'Idiot Électrique). Car oui, Rogue demeure peut-être à ce jour comme l'un des tout meilleurs exemples d'agression animale au cinéma.

A chaque plan, le film transpire l'amour de son réalisateur pour ce magnifique pays qu'est l'Australie. Des terres sauvages extraordinairement mises en scène, de jour comme de nuit. Accentuant l'aspect crépusculaire d'un tel environnement lorsque le soleil se couche, et après une première demi-heure décrivant l'expédition à laquelle est conviée une dizaine de personnes, le film s'enfonce dans l'horreur pure avec cette menace gigantesque qui revêt l’apparence d'un crocodile au dimensions spectaculaires.

L'histoire est au fond, toute bête. Un journaliste venu tout droit de Chicago vient exercer le métier pour lequel il est payé : visiter l'Australie, ses hôtels miteux, ses autochtones crasseux et primaires, pour en faire un compte-rendu. Mais le carnet de voyage du reporter va bientôt être rempli de pages rouge-sang. Parmi les voyageurs ayant embarqué à bord du petit bateau de croisière piloté par la guide touristique Kate, se trouve un couple et leur enfant et dont la mère a survécu à un cancer. Un homme est venu photographier l'extraordinaire site qu'ils vont bientôt tous découvrir. Un autre est venu disperser les cendres de sa défunte épouse. Autour d'eux et des autres voyageurs, un étang deux fois plus grand que le Texas et au fond duquel attendent patiemment d'énormes crocodiles. Évidemment, l'un d'eux va percuter l'embarcation au moment même où celle-ci va oser pénétrer son territoire.


C'est ainsi que l'on passe d'un décor idyllique époustouflant à une vision beaucoup plus angoissante d'un pays qui demeure pour nous totalement inconnu. Et l'on ne parle pas ici uniquement de l'Australie elle-même mais de cet étang immense entouré d'une végétation touffue qui n'autorise aucun écart de conduite. Greg McLean a l'idée judicieuse de développer la personnalité de ses personnages afin de nous les rendre tantôt attachants, tantôt agaçants. Un choix qui passe forcément par une étape rendant le rythme du film pesant. Mais ce manque d'efficacité inhérent à cette seule demi-heure qui ouvre le bal permet par sa lenteur (pour certains spectateurs, visiblement déconcertante), à rendre plus impressionnante encore l'heure qui va suivre.
Le paradis terrestre est alors définitivement éclipsé par une nuit sans Lune simplement éclairée par les torches de l'embarcation et les appareils dont sont munis les voyageurs. Le climat devient à nouveau pesant, mais cette fois-ci d'une manière totalement différente.

L'un des aspects les plus bluffant de Rogue est la présence de l'immense crocodile qui rode autour de nos personnages. Greg McLean a réfléchi durant de longs mois à sa conception. Celle-ci ne se cantonnant pas seulement à son apparence mais à la manière dont la bête surgit hors de l'eau. En fait, ce qui marque les esprits plus que dans toute autre œuvre du genre, c'est le réalisme avec lequel les effets-spéciaux donnent vie au crocodile. C'est bien simple, on a réellement l'impression qu'il s'agit d'un véritable animal alors qu'il demeure en réalité un mélange d'effets visuels numérique et d'animatronic.

On peut alors considérer Rogue comme un petit chef-d’œuvre du genre "agressions animales" et Greg McLean comme une valeur sûre du cinéma australien, lui qui avec Wolf Creek avait déjà réalisé une vraie perle du genre "serial killer". Espérons juste que personne n'aura la mauvaise idée de tourner une suite à Rogue . On sait combien la majeure partie de celles-ci font du tort aux œuvres originales...




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