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samedi 7 avril 2018

Jungle de Greg McLean (2017) - ★★★★★★★☆☆☆



Le cinéaste australien Greg McLean a toujours été plus à l'aise dans le survival que dans n'importe quel autre domaine. Auteur des excellents Wolf Creek 1 & 2, de Rogue ou encore du piètre The Darkness en 2016, il revenait l'année passée en abordant une fois de plus son thème de prédilection tout en abandonnant relativement le côté horrifique de ses précédentes réalisations. Il s'attaque dans son dernier long-métrage à l'adaptation de la biographie « Back From Tuichi: the Harrowing Life-and-Death Story of Survival In The Amazon Rainforest » de l'aventurier d'origine israélienne Yossi Ghinsberg qui vécu pendant trois semaines en 1981, une aventure hors du commun qui faillit cependant lui coûter la vie. Alors en voyage en Bolivie, cet aventurier qui dans l’œuvre de l'australien est admirablement interprété par l'acteur britannique Daniel Radcliffe y fit la connaissance de deux autres baroudeurs habitués à voyager à travers la planète.
Kevin Gale et Marcus Stamm se connaissent et s'apprécient depuis bon nombre d'années. Lorsque Yossi leur parle de Karl Ruchprecter dont il vient tout juste de faire la connaissance, il tente d'intéresser ses nouveaux amis en leur évoquant la proposition que vient de lui faire Karl de l'emmener faire la connaissance d'une tribu demeurée inconnue et vivant au fin fond de la jungle amazonienne bolivienne. En insistant un peu, Yossi parvient à convaincre Kevin et Marcus de faire le voyage en compagnie de Karl. Si dans un premier temps tout se passe bien, les premières difficultés font très vite leur apparition. Marcus paraît malheureusement bien moins préparé que les autres à cette expédition. Il rencontre très rapidement des problèmes aux pieds qui ralentissent l'évolution du groupe. Après avoir passé quelques jours dans la forêt amazonienne, après y avoir construit un radeau afin de descendre le fleuve, enfin, après avoir décidé de scinder le groupe en deux, l'aventure va se concentrer sur le personnage de Yossi Ghinsberg. Et autant dire que l'on va avoir droit à un véritable dépaysement. Mais pas de ceux qui donnent envie de quitter son chez soit. Mieux vaut porter des gants si vous avez fait un détour chez la manucure avant de vous plonger dans cette aventure de presque cent-vingt minutes car sinon, vous risquez de vous ronger les doigts.

Même s'il demeure un je ne sais quoi qui empêche le spectateur d'être totalement imprégné des événements qui se déroulent à l'écran (certaines scènes sont trop longues ou inutiles, et les plans larges rendant compte de l'immensité de la forêt amazonienne, pas assez nombreux à mon goût), le résultat n'est tout de même pas si mal. Le long-métrage de Greg McLean semble rendre assez fidèlement le calvaire qu'a dû endurer Yossi Ghinsberg en 1981. Jungle rend compte des difficultés liées à un manque évident de préparation (les héros se jettent dans l'aventure sans jamais savoir ce qui les attend vraiment et ce, tout en laissant les guider un homme qu'il ne connaissent que depuis moins de vingt-quatre heures). Le film démontre aussi et surtout que face à la nature, et même avec des années de pratique derrière soit, rien ne préserve l'homme d'un quelconque danger. Jungle entretient d'une certaine manière un rapport concret avec l'étouffant et remarquable Vinyan que le belge Fabrice Du Welz réalisa en 2008. l'exploration d'un monde demeuré jusqu'ici inconnu, recelant ses mystères et une forme d'évocation nous renvoyant aux origines de l'humanité. Personnages à part entière, les paysages servant de décors au long-métrage sont parfois saisissants. Entre le Mont Tamborine, un plateau de vingt-huit kilomètres carré situé dans la région de la Scenic Rim en Australie, et le Parc national Madidi en Bolivie, le tournage a donc eu lieu dans des décors naturels sur une durée de six semaines.
Jungle offre à ses interprètes, Daniel Radcliffe donc, mais également Alex Russel, Thomas Kretschmann et Joel Jackson l'opportunité de donner toute la mesure de l'âme humaine lorsqu'elle est confrontée aux dangers d'une nature hostile et indomptable. L'amitié s'y délit, se décomposant au grès des échecs. Chacun y fait alors montre de sa véritable personnalité. Les plus forts, comme dans n'importe quel lieu géographique, l'emportant sur les plus faibles. Il manque cependant une chose qui dans ce genre d'hommage à la Mère Nature et à ce type de témoignage paraît essentiel. C'est l'aspect initiatique que revêt l'expérience. Si l'on sent bien que le héros, à la fin, s'en sort avec un regain d'humilité, il manque une certaine profondeur qui empêche le film de s'extraire parfois du simple survival. Malgré tout, l'expérience vaut le coup d'être vécue. Ne serait-ce que pour la beauté de certaines séquences (les rapides), des paysages, ou plus simplement pour son interprétation...

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