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dimanche 8 avril 2018

The Beguiled de Sofia Coppola (2017) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Les Proies, 2017. A aucun moment de ma courte existence je ne m'étais imaginé qu'un jour je verrais (subirais ?) le remake d'un si grand moment de cinéma. Quand un cinéaste touche au génie, à la perfection, comme ce fut le cas en 1971 avec The Beguiled de Don Siegel avec Clint Eastwood. Jamais dans ma petite vie de passionné du septième art je n'aurai conçu l'idée de l'aborder. Pourtant, après avoir subit les affres d'une gastro-entérite particulièrement violente tout en essayant de faire abstraction du bruit que font les ouvrier au bas de l'immeuble et dont l'intensité me laisse à penser qu'ils détruisent petit à petit la résidence où je vis, il a bien fallut que je me fasse une raison : Sofia Coppola, dont je n'ai jamais rien vu et dont la paternité et l'engouement d'une certaine presse ont fini de me convaincre de fuire son cinéma sans faire le moindre bruit, a osé ! The Beguiled version 2017 sera donc ma première incursion dans l'univers de la quadragénaire. Ou plutôt celui dont elle osa s'emparer pour faire sien, avec ou pas de respect et de la dignité, pour l’œuvre de l'auteur de Invasion of the Body Snatchers, premier long-métrage me venant à l'esprit.

Ce qu'il faut garder en tête, c'est que si la version de 1971 est bien celle d'une vision livrée par un homme, celle de 2017 est définitivement l’œuvre d'une femme. Les deux points de vue d'un même récit étant traités de manière fort différente, la seconde, n'en déplaise aux démagogues de tous poils, s'inscrit dans une forme d'aseptisation de très mauvais goût. Pour commencer, et au risque de provoquer un horrifiant malentendu, nous noterons l'absence du personnage incarné en 1971 par l'actrice noire Mae Mercer. Hallie, la servante "black", dont la présence coïncidait avec le recensement américain de 1860 et faisant état de quatre millions d'esclave dans le pays. Faut-il y voir désormais l'hypocrisie d'un monde voulant se racheter une conduite en effaçant certaines de ses erreurs passées ? Paranoïa ou constat avisé ? D'autres faits semblent étayer l'hypothèse selon laquelle Sofia Coppola aura voulu atténuer les aspects les plus dérangeants de l’œuvre originale en omettant de les inclure dans la sienne. Nous passons ainsi de l’œuvre gonflée aux testostérones au long-métrage de jeune pucelle ne prenant aucun risque avec le bien pensant américain. Nicole Kidman a beau être une très belle femme et une bonne actrice, la pauvre ne fait pas le poids face à une Geraldine Page ayant davantage de « bouteille » qu'elle.

Une Geraldine Page dont le personnage incarnait une certaine forme de perversité incestueuse envers un frère disparu, une facette de sa personnalité que Sofia Coppola a choisi, en 2017, de simplement éliminer. Le caractère dérangeant du personnage ayant été purement et simplement dégagé de l'intrigue, The Beguiled version 2017 n'est plus qu'un vague mélodrame romantique un brin déviant en costumes d'époque qui n'entreprend rien de bien courageux si ce n'est d'investir des terres cultivées longtemps avant par un artisan autrement plus talentueux. Il n'y aura guère que les jeunes jouvencelles intimement affolées par la présence de Colin Farrell au générique pour trouver matière à s'extasier devant cette navrante représentation du machisme qui, là encore, est tristement célébré. L'une des forces qui caractérisait également l’œuvre de Don Siegel et qui semble avoir été volontairement atténuée ici demeure dans l'apparente normalité de la plupart des pensionnaires tandis qu'en 1971, la plupart des jeunes femmes n'avaient finalement pas d'autre préoccupations que de s'accaparer l'intention de leur premier 'visiteur' mâle.
Certains auraient-ils constaté le puéril résultat d'une œuvre dont l'existence n'apporte rien de neuf ? Toujours est-il que The Beguiled version 2017 aurait, depuis, changé de statut pour n'être plus le remake de l'oeuvre datant de 1971, mais simplement une nouvelle adaptation du roman original Les Proies, de l'écrivain Thomas P. Cullinan. Un moyen simple et pas forcément habile pour éviter toute comparaison avec le chef-d’œuvre indétrônable de Don Siegel... Encore un remake inutile...

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