De tous les reboot, de
toutes les séquelles ou de tous les remakes possible et imaginables,
rares sont les classiques de l'épouvante à avoir connu plus néfaste
punition que la saga Cabin Fever.
Le premier et meilleur réalisé par Eli Roth fut suivi d'une
séquelle en 2009 qui méritait mieux que les critiques négatives
dont elle bénéficia. Par contre, le troisième, en forme de
préquelle, est une engeance qui défie toute cohérence avec les
deux premiers. À dire vrai, Cabin Fever: Patient
Zero
à tout l'air d'un avant-propos tournant autour du phénomène des
infectés (ces pseudo-zombies qui cavalent après leurs proies) plus
qu'autour de celui sur lequel s'étaient penchés Eli Roth puis Ti
West. Cette daube, on la doit au réalisateur canadien Kaare Andrews
auquel on ne doit pas grand chose d'autre à part une poignée de
courts-métrages, d'épisodes de séries télévisées et avant ce
Cabin Fever
du pauvre, d'un unique long-métrage (Altitude,
en 2010).
Pour
bien comprendre le principe, ce Cabin Fever:
Patient Zero est
la première partie d'un diptyque dont la suite est sortie deux ans
plus tard en 2016 Cabin Fever-The New Outbreak,
ce dernier ayant été renommé sous le sobre titre de Cabin
Fever),
transformant cette œuvre réalisée par Travis Nicholas Zariwny en
remake de l'original. Vous suivez ? Maintenant, revenons sur le
troisième opus. Si l’œuvre de Kaare Andrews n'est sans doute pas
aussi mauvais que le remake éponyme du Jour des
Morts-Vivants
de George Romero signé Steve Miner (oui, oui, le réalisateur du
pourtant réjouissant House
en 1986), il n'empêche que le canadien accouche d'un véritable
navet qui fait honte à la saga. En comparaison, la séquelle de Ti
West est un authentique chef-d’œuvre. C'est pour dire...
Terminée
la cabane dans les bois. Fini le lycée de Springfield. Désormais,
la saga prend un virage à ciel ouvert dans des proportions jusqu'ici
inégalées puisque se déroulant sur une île réputée déserte.
C'est là que choisissent Josh, Penny et Dobbs d'attirer leur ami
Marcus pour fêter son enterrement de vie de garçon. Le jeune homme
doit effectivement épouser une fille de bonne famille le lendemain.
Au menu, sexe, alcool et marijuana. Mais ce qu'ils n'avaient pas
prévu, c'est la présence d'un laboratoire dans lequel sont menées
des recherches sur le patient zéro d'une maladie particulièrement
virulente qui s'attaque aux tissus organiques. Virulente et très
contagieuse. C'est là qu'opère le docteur Edward. Son patient se
prénomme Porter et supporte mal l'idée d'être enfermé et de subir
tout un tas d'examens...
Sean
Astin incarne le patient zéro du titre. On peut se demander ce
qu'est venu foutre ce transfuge de l'excellente saga de Peter Jackson
Le Seigneur des Anneaux
dans lequel il incarnait le hobbit Sam, compagnon de Frodon Sacquet.
Dialogues débiles, effets-gore à peine convenables, interprétation
tout juste acceptable, mise en scène plate et décors kitschissimes,
Cabin Fever: Patient Zero accumule
les tares. Les séquences se déroulant dans le laboratoires sont
visuellement repoussantes et rappellent quelque peu ces minables
petits films de science-fiction fauchés comme les blés et ayant
pour cadre un laboratoire scientifique. Seule chose rassurante :
Kaare Andrews a quitté le navire à l'issue de cette véritable
catastrophe artistique au profit du réalisateur américain Travis
Nicholas Zariwny, lequel sera quatre ans plus tard chargé de sauver
les meubles. Y est-il parvenu ? Réponse dans le prochain
article...
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