Bien qu'étant sorti sept
ans après le premier opus, Cabin Fever 2 : Spring Fever
débute directement après la fin du long-métrage réalisé en 2002
par Eli Roth. Cette fois-ci, c'est le réalisateur Ti West qui s'y
colle. Consacrant quasiment toute sa carrière au cinéma d'horreur,
ce dernier reprend donc le flambeau en 2009. Mais plutôt que de se
contenter d'un simple copier/coller de l’œuvre d'Eli Roth,
l'auteur de The House of the Devil,
The Innkeepers et
The Sacrament
fait évoluer l'intrigue en la déplaçant vers la ville de
Springfield où doit avoir lieu le soir-même le bal de fin d'année
de l'université. À nouveau long-métrage, nouveau réalisateur,
nouveaux personnages. Désormais il faudra compter sur John, Cassie
et Alex, respectivement interprétés par Noah Segan, Alexi Wasser et
Rusty Kelley. Une fois encore, des étudiants fêtant la fin des
cours mais dans un contexte différent puisque de la cabane on passe
le plus clair du temps dans un lycée.
Ti
West semble moins intéressé par l'horreur que par la comédie trash
et signe une séquelle plutôt réussie si l'on accepte le principe
des dialogues graveleux et du scénario bas du front. Ultra basique
et reprenant l'idée du premier Cabin Fever
cette fois-ci à grande échelle, l’œuvre de Ti West est ponctuée
de répliques et de séquences relativement amusantes. Encore faut-il
être en mesure d'abandonner ses neurones aux portes du lycée. Pas
franchement original, le scénario tourne autour du héros John, un
adolescent amoureux de la jolie Cassie, elle-même petite amie de
Marc, ceinture noire de karaté particulièrement brutal qui sait que
John a des vues sur sur la jeune femme. Alex, lui, est le meilleur
ami de John. Obnubilé par le sexe, il espère retrouver l'étudiante
qui plus tôt dans la journée, lui a fait l'amour dans les toilettes
de l'établissement pour se venger de son compagnon qui vient tout
juste de la quitter. Alors que Cassie vient de se séparer de Marc,
John profite de l'occasion qui lui est donnée pour l'inviter au bal.
Malheureusement pour lui, Cassie refuse son invitation. Loin des
préoccupations de nos adolescents, l'adjoint au shérif Winston
(l'acteur Giuseppe Andrews, qui incarnait déjà le rôle dans le
premier volet) découvre effaré que l'eau du lac vendue en
bouteilles aux habitants de Springfield est contaminée. Alors qu'il
cherche d'abord à avertir les habitant de la ville, débarquent des
hommes vêtus de combinaisons de protection bactériologique. Leurs
intentions sont très claires : il ne s'agit pas de sauver les
habitants de Springfield mais d'éviter que le mal se propage au delà
des frontières de la ville...
''Cassie
au bal du Diable''. Voici à quoi aurait pu ressembler le sous-titre
de Cabin Fever 2 : Spring Fever.
Surtout lors de la séquence du bal de fin d'année, hommage évident
mais carrément raté au classique de Brian de Palma, Carrie
au Bal du Diable.
Ti West va jusqu'à agrémenter la scène d'éclairages écarlates
saturés afin de bien marquer la ressemblance entre les deux films.
En développant une intrigue située désormais dans une petite ville
et non pas dans le cadre exigu d'une cabane dans les bois, on aurait
pu espérer un énorme bain de sang, surtout lors de la séquence du
bal. Malheureusement, cette dernière est une déception en terme
d'horreur. Ti West et les concepteurs en effets-spéciaux ne se sont
pas trop fatigués et ne proposent tout juste que des gerbes de sang.
Fort heureusement, avant et après ce méfait graphiquement
incompatible avec ce que les amateurs de boucherie étaient en droit
d'attendre, le réalisateur mâtine son œuvre de quelques plans
vraiment dégueux ! Au titre desquels sont exposés un type
explosant littéralement lors d'un choc avec un bus rempli
d'écoliers, deux adolescents mourant dans d'atroces circonstances
dans la piscine du lycée, ou encore une étudiante découverte en
train de se vider de son sang dans les toilettes après avoir
accouché (détail sordide : l'enfant finit dans une poubelle).
Rayon humour, le scénario de Joshua Malkin, Randy Pearlstein et du
réalisateur lui-même ne fait pas du tout dans la dentelle. Alex
baisant dans les toilettes du lycée avec une adolescente pourvue
d'un herpès, un employé au ménage pissant dans le bol de sangria
qui sera servi aux étudiants quelques instants plus tard, ou le
directeur de l'établissement homosexuel ultra-caricaturé. C'est gras, oui, mais ça
passe... parfois... si Cabin Fever 2 :
Spring Fever jouit
d'une assez mauvaise réputation, le film de Ti West se laisse
cependant regarder sans réel déplaisir...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire