Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mardi 17 mars 2020

Cabin Fever d'Eli Roth (2002) - ★★★★★★★☆☆☆



Avant de se lancer dans une carrière de cinéaste, le réalisateur américain Eli Roth tourna dès l'âge de onze ans une cinquantaine de courts-métrage en mettant à profit les membres de sa famille. À trente ans, le futur auteur des deux premiers volets de la saga Hostel, de The Green Inferno et de Death Wish tournait son premier long-métrage, Cabin Fever. Une sorte de Evil Dead sans démons, lui aussi situé dans une cabane au fond d'un bois, mais dans lequel ses protagonistes seront confrontés à un mal tout aussi puissant et invisible. Paul, Karen, Bert, Marcy et Jeff ont en effet décidé de fêter la fins des cours en louant une vieille bicoque en bois située non loin d'un lac servant de source à un réseau d'eau potable. Lorsque nos cinq adeptes de sexe et d'alcool sont confrontés à un clochard qui leur demande de l'aide après que l'un d'eux l'ai blessé un peu plus tôt dans la journée, la situation vire au cauchemar. Prenant feu, l'homme s'enfuit dans les bois pour aller mourir dans le lac. Atteint d'un mal inconnu, celui-ci contamine alors la source en eau potable, mettant directement en danger nos jeunes héros qui ne se doutent pas que la plomberie de la cabane est directement connectée à l'eau du lac. Karen est la première à être victime d'une terrible maladie de peau. Isolée du reste du groupe dans un réduit attenant à la cabane, les autres ne sont pas pour autant à l'abri de tomber eux-même malades, ne se doutant pas un seul instant que le virus se promène à l'intérieur des canalisations...

Chers amis hypocondriaques, bienvenue à vous. Eli Roth s'inspirant d'un mal dont il est atteint lui-même (le psoriasis), il imagine aux côtés du scénariste Randy Pearlstein un sujet qui risque de rendre inconfortable l'expérience auprès de celles et ceux qui éprouvent un malaise à l'évocation de la moindre petite maladie. Dans le cas présent, Eli Roth n'emploie pas vraiment l'utilisation d'effet gore outranciers mais titille la sensibilité des spectateurs en évoquant un mal dont les répercussions physiques s'avèrent particulièrement affreuses. L'épiderme est la principale partie du corps touché par un virus dont les origines demeurent troubles. Si nos protagonistes sont certainement caractérisés de manière à ce que le jeune public américain s'y identifie, le comportement insupportable de certains ne cependant pas le poids face à une description de la maladie qui s'avère quelque peu dérangeante. Eli Roth évoque en effet un mal touchant tout d'abord les parties intimes de ses victimes, dévorant les organismes et provoquant des fièvres hémorragiques à l'image de l'infâme virus Ebola qui sévit en Afrique de l'ouest

Le résultat à l'écran ne se fait pas longtemps attendre. L'épiderme se dégrade, les peaux rougissent jusqu'à devenir luisantes, sanglantes et collantes. Les victimes vomissent des flots de sang dans de grandes gerbes écarlates. Mais Cabin Fever va bien au delà de cette simple épidémie et s'intéresse de très près à la réaction de ses personnages face à la maladie. L'instinct de survie pousse en effet certains à se comporter de manière tout à fait inappropriée. L’œuvre d'Eli Roth décrit aussi une certaine frange de l'Amérique profonde avec un sens aigu de la dérision. Les autochtones ne sont ici que des rednecks stupides, à l'image de ce jeune policier dont l'étrange comportement peut s'avérer inquiétant (lequel est incarné par l'acteur Giuseppe Andrews). Si le sujet est au départ déjà relativement troublant, Eli Roth en rajoute une couche dans le morbide à travers le score de Nathan Barr et d'Angelo Badalamenti et le cadre dans lequel évoluent les acteurs Rider Strong, James DeBello, Jordan Ladd, Cerina Vincent et Joey Kern. Qu'il s'agisse de la cabane, du lac (dans lequel on n'oserait même pas tremper un orteil) ou du seul commerce disponible dans le coin, le réalisateur cultive un sentiment de malaise qui perdure jusqu'à la fin. Nihiliste, Cabin Fever n’épargnera d'ailleurs personne et le final d'une ironie absolue laisse évidemment présager d'une séquelle qui verra le jour six ans plus tard sous la houlette de Ti West. À noter qu'un troisième épisode réalisé par Kaare Andrews verra le jour en 2014 et que le réalisateur Travis Nicholas Zariwny réalisera un remake éponyme du premier épisode deux ans plus tard en 2016...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...