J'adoooore le cinéma de
l'australien Greg Mc Lean. Des quelques projections auxquelles j'ai
pu assister, une seule m'a déçu jusqu'à maintenant. Qu'il
s'agisse d'agression animalière (Rogue), de serial
killer/survival inspiré d'un fait divers authentique (Wolf
Creek), ou de paranormal et de fantastique (le décevant The
Darkness), le cinéaste propose à chaque fois, un spectacle
différent. C'est également le cas avec The Belko Experiment
qu'il a réalisé en 2016. C'est la seconde fois que Greg Mc Lean
quitte son pays natal pour livrer une œuvre 100% américaine. Il
situe son intrigue à Bogotá, en Colombie. C'est là-bas que sont
installés les locaux de l'entreprise Belko dont les employés, au
fond, ne savent pas vraiment la raison pour laquelle ils y ont été
embauchés. Tous ont en revanche un point en commun. Ils portent tous
à l'arrière du crâne un traceur censé les protéger des risques
d'enlèvement qui polluent la planète.
Ce matin là,
quatre-vingt d'entre seulement vont intégrer leur bureau. Les autres
seront renvoyés chez eux. La raison ? Ces dizaines d'hommes et
de femmes, d'âge, d'origine et de confession religieuse différentes
vont être les cobayes d'une expérience pour le moins
extra-ordinaire. Dans l'incapacité de fuir l'immeuble recouvert de
plaques fondues dans un métal ultra résistant, ces quatre-vingt
individus, dont font partie Mike Mitch, Leandra Florez, Wendell
Dukes, et leur directeur général Barry Norris vont tous être
l'objet d'un ultimatum lancé par une voix diffusée par des
hauts-parleurs installés un peu partout dans le bâtiment.
Mike, Leandra et les
autres ont exactement deux heures, cent-vingt minutes, pour choisir
parmi les quatre-vingt employés, les trente qui devront mourir. Si
passé ce délai, la demande n'a pas été remplie, ce ne sont plus
trente personnes qui seront tuées mais le double. Afin de convaincre
tout le monde qu'il ne s'agit pas d'une mauvaise blague, quatre
d'entre eux sont tués. Mais alors que les soixante-dix sept autre
employés de Belko sont persuadés qu'ils ont été abattus une balle
en pleine tête par un tireur à l’affût, l'un d'eux réalise que
leur crâne a explosé de l'intérieur. En fait de traceur, on leur a
implanté une micro-bombe déclenchable à distance. Devant le
danger, le comportement d'une partie des employés devient alors
incontrôlable...
The Belko
Experiment
demeure d'un point de vue scénaristique, d'une simplicité
exemplaire. Le twist final lui-même ne permettra pas de réévaluer
à la hausse ce récit des plus basique déjà rencontré ailleurs et
voulant qu'un groupe d'individus se décime pour une question de
survie. Il va donc falloir à Greg Mc Lean jouer sur un autre tableau
s'il veut que son œuvre ne tombe pas dans une platitude absolue.
Mêlant thriller, action, et horreur, The Belko
Experiment
n'est pratiquement qu'une succession de meurtres dont certains se
révèlent d'une très grande sauvagerie. Armes à feu, couteaux,
hachoirs, clavier d'ordinateur (!!!), etc... tout est bon pour mettre
la main sur une arme contondante. Qui pour faire le plus de victimes,
qui pour se protéger des attaques d'un minuscule groupe formé de
plusieurs dirigeants. D'où une certaine critique acerbe de la
société et une vision outrée du management. Apparemment, Greg Mc
Lean s'éclate, et le spectateur avec lui. Bien que parfois très
sanglant, il n'est pas rare que l'on se mette à rire
involontairement devant l’invraisemblance du propos. La violence et
la décadence nées de la peur de mourir y sont tellement
démultipliées que le spectateur ne peut faire autrement que rire
devant un tel étalage de barbarie.
The Belko
Experiment étale
sur grand écran toutes les formes de comportement et les prises de
positions disponibles dans ce genre d'événement. Du tueur
involontaire qui ne pense qu'à sa propre survie, jusqu'au pervers
qui trouve dans le meurtre une source d'inspiration éternelle (John
C. McGinley et Tony Goldwyn, totalement givrés dans les rôles de
Wendell Dukes et de Barry Norris), en passant par quelques rares cas
d'individus conservant leur humanité face au choix cornélien qui
suppose de prendre trente de ses collègues et amis pour les
sacrifier. Tout le monde en prend pour son grade: Musulmane, black, jeunes, vieux, héros et anti-héros. Greg Mc Lean ne signe pas un film intelligent, ne donne
pas dans la sobriété, mais offre à l'amateur de sensations, un
spectacle rouge-sang fort réjouissant. Carrément pas le film de la
décennie, ni de l'année 2016, mais une œuvre juste... bandante !
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