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lundi 12 mars 2018

The Belko Experiment de Greg McLean (2016) - ★★★★★★★☆☆☆



J'adoooore le cinéma de l'australien Greg Mc Lean. Des quelques projections auxquelles j'ai pu assister, une seule m'a déçu jusqu'à maintenant. Qu'il s'agisse d'agression animalière (Rogue), de serial killer/survival inspiré d'un fait divers authentique (Wolf Creek), ou de paranormal et de fantastique (le décevant The Darkness), le cinéaste propose à chaque fois, un spectacle différent. C'est également le cas avec The Belko Experiment qu'il a réalisé en 2016. C'est la seconde fois que Greg Mc Lean quitte son pays natal pour livrer une œuvre 100% américaine. Il situe son intrigue à Bogotá, en Colombie. C'est là-bas que sont installés les locaux de l'entreprise Belko dont les employés, au fond, ne savent pas vraiment la raison pour laquelle ils y ont été embauchés. Tous ont en revanche un point en commun. Ils portent tous à l'arrière du crâne un traceur censé les protéger des risques d'enlèvement qui polluent la planète.

Ce matin là, quatre-vingt d'entre seulement vont intégrer leur bureau. Les autres seront renvoyés chez eux. La raison ? Ces dizaines d'hommes et de femmes, d'âge, d'origine et de confession religieuse différentes vont être les cobayes d'une expérience pour le moins extra-ordinaire. Dans l'incapacité de fuir l'immeuble recouvert de plaques fondues dans un métal ultra résistant, ces quatre-vingt individus, dont font partie Mike Mitch, Leandra Florez, Wendell Dukes, et leur directeur général Barry Norris vont tous être l'objet d'un ultimatum lancé par une voix diffusée par des hauts-parleurs installés un peu partout dans le bâtiment.

Mike, Leandra et les autres ont exactement deux heures, cent-vingt minutes, pour choisir parmi les quatre-vingt employés, les trente qui devront mourir. Si passé ce délai, la demande n'a pas été remplie, ce ne sont plus trente personnes qui seront tuées mais le double. Afin de convaincre tout le monde qu'il ne s'agit pas d'une mauvaise blague, quatre d'entre eux sont tués. Mais alors que les soixante-dix sept autre employés de Belko sont persuadés qu'ils ont été abattus une balle en pleine tête par un tireur à l’affût, l'un d'eux réalise que leur crâne a explosé de l'intérieur. En fait de traceur, on leur a implanté une micro-bombe déclenchable à distance. Devant le danger, le comportement d'une partie des employés devient alors incontrôlable...

The Belko Experiment demeure d'un point de vue scénaristique, d'une simplicité exemplaire. Le twist final lui-même ne permettra pas de réévaluer à la hausse ce récit des plus basique déjà rencontré ailleurs et voulant qu'un groupe d'individus se décime pour une question de survie. Il va donc falloir à Greg Mc Lean jouer sur un autre tableau s'il veut que son œuvre ne tombe pas dans une platitude absolue. Mêlant thriller, action, et horreur, The Belko Experiment n'est pratiquement qu'une succession de meurtres dont certains se révèlent d'une très grande sauvagerie. Armes à feu, couteaux, hachoirs, clavier d'ordinateur (!!!), etc... tout est bon pour mettre la main sur une arme contondante. Qui pour faire le plus de victimes, qui pour se protéger des attaques d'un minuscule groupe formé de plusieurs dirigeants. D'où une certaine critique acerbe de la société et une vision outrée du management. Apparemment, Greg Mc Lean s'éclate, et le spectateur avec lui. Bien que parfois très sanglant, il n'est pas rare que l'on se mette à rire involontairement devant l’invraisemblance du propos. La violence et la décadence nées de la peur de mourir y sont tellement démultipliées que le spectateur ne peut faire autrement que rire devant un tel étalage de barbarie.

The Belko Experiment étale sur grand écran toutes les formes de comportement et les prises de positions disponibles dans ce genre d'événement. Du tueur involontaire qui ne pense qu'à sa propre survie, jusqu'au pervers qui trouve dans le meurtre une source d'inspiration éternelle (John C. McGinley et Tony Goldwyn, totalement givrés dans les rôles de Wendell Dukes et de Barry Norris), en passant par quelques rares cas d'individus conservant leur humanité face au choix cornélien qui suppose de prendre trente de ses collègues et amis pour les sacrifier. Tout le monde en prend pour son grade: Musulmane, black, jeunes, vieux, héros et anti-héros. Greg Mc Lean ne signe pas un film intelligent, ne donne pas dans la sobriété, mais offre à l'amateur de sensations, un spectacle rouge-sang fort réjouissant. Carrément pas le film de la décennie, ni de l'année 2016, mais une œuvre juste... bandante !

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