Bushwick
part d'un principe fort intéressant. Du moins le suppose-t-on durant
les cinquante premières minutes qui ne nous éclairent pas vraiment
sur ce qui se déroule en ville. Les cinéastes américains Jonathan
Milott et Cary Murnion semblent préférer mettre en scène un récit
tournant autour de ce qui pourrait éventuellement ressembler aux
prémices d'un monde post-apocalyptique en devenir. Il est vrai qu'en
temps normal, le septième art a tendance à offrir aux spectateurs
quelques rares explications concernant l'éradication de toute forme
de civilisation et par la même, de toute espèce d'humanité chez
les rares survivants. Plongeant ainsi ces héros d'un monde nouveau
dévasté par une guerre nucléaire, une invasion extraterrestre ou
un virus, directement au cœur de terres dévastées où le seul but
n'est plus que de survivre à la barbarie environnante et à la
famine. D'un conflit, il s'agit ici, comme nous l'apprendra plus tard
le soldat d'une armée qui tue sans distinction d'âge, de sexe ou
d'origine quiconque se trouve sur son chemin. Serait-ce l'armée de
l'ancienne URSS ? Ou celle d'un état islamiste ? Peut-être
encore un contingent de soldats venus d'on ne sait quel pays qui
jusqu'ici sommeillait en attendant le meilleur moment pour s'attaquer
aux États-Unis ? Non, le combattant vient en réalité de
beaucoup moins loin. En effet, le Texas a décidé de faire sécession
avec les États-Unis par ordre des Pères
Fondateurs de la Nouvelle Coalition Américaine.
En bref, ce que veut le peuple du Texas, c'est son indépendance,
loin de toute tyrannie gouvernementale. Un message éminemment
emprunt de paranoïa. N'empêche, dans les rues, le massacre prend
une ampleur catastrophique. Surtout qu'armés jusqu'aux dents, les
habitants du coin se défendent contre l'armée des envahisseurs. La
guerre civile étant déclarée, certains en profitent même pour
perpétrer des vols et des assassinats en toute impunité. C'est au
cœur de cette violence qu'interviennent Stupe et Lucy, les deux
principaux personnages de Bushwick.
Techniquement,
le film est construit autour d'une série de très longs
plans-séquences qui parfois, ont malheureusement beaucoup de mal à
cacher les raccords. Car en effet, ces dits plans-séquences
sont tous truqués et révèlent les limites du procédé.
Apparemment très inspiré par l'un des fabuleux plans-séquences de
l'excellent film d'anticipation de Alfonso Cuarón, Les
Fils de l'Homme,
c'est au niveau de l'intrigue que Bushwick
montre
surtout ses limites. Car à part la traversée d'une ville assiégée
par des tirs de mitraillettes nourris et des explosions fréquentes,
il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Alors bien sûr,
le film en jette plein la vue visuellement. La mise en scène et le
montage sont aux petits oignons, mais à part la prouesse technique,
le film de Jonathan Milott et Cary Murnion manque cruellement
d'émotion... ❤❤❤❤💔💔💔💔💔💔
Silent Hill,
c'est au départ un jeu vidéo créé par le concepteur
japonais Keiichiro Toyama. L'idée d'une adaptation au cinéma
pouvait autant faire frissonner de méfiance les fans du jeu qu'elle
pouvait laisser imaginer un univers aussi effroyable que le jeu vidéo
lui-même. Méfiance tout d'abord car jusqu'en 2006, les adaptations
de jeux vidéos avaient donné naissance à de redoutables navets
(Street Fighter
et Mortal Kombat pour
ne citer que parmi les plus connus). Mais aussi, quelque part, un
certain intérêt puisque
Silent Hill,
le jeu, ce fut des millions d'exemplaires écoulés, plusieurs suites
sur différents supports et surtout, des heures et des heures de jeu
terrifiantes dans un univers cauchemardesque. Un univers que
parviendra pourtant à retranscrire sur grand écran et ce, avec
brio, le cinéaste français Christopher Gans. Pas seulement une
grande adaptation d'un monde au départ strictement vidéoludique,
mais un grand film tout court. Une œuvre de plus de deux heures
faisant la nique à la plupart des films d'épouvante toutes
générations confondues et cela grâce à une esthétique et une
vision de l'Enfer tout à faits inédits. Avec un luxe de détail,
Christopher Gans plonge son héroïne incarnée par l'actrice
australienne Radha Mitchell dans un dédale tortueux procurant une
sensation d'étouffement démultiplié grâce à la sensation que
rien ne peut permettre à cette jeune femme lancée à la recherche
de sa petite fille, de pouvoir quitter les lieux. Une ville
sinistrée, plongée dans un brouillard opaque, recouvert d'une
épaisse couche de cendre. Outre des décors qui se désagrègent au
son d'une sirène dont le retentissement laisse forcément son
empreinte sur la santé mentale du spectateur, l'un des atouts de
Silent Hill demeure
dans son bestiaire fantastique, parmi lequel on trouve de
terrifiantes et hyper-charismatiques créatures des Enfers. Qui parmi
ceux qui ont vu le film de Christopher Gans peut aujourd'hui encore
oublier les Bubble
Head Nurses,
le Janitor,
ou le pire de tous, le Pyramid
Head
et son immense hachoir ? Pas ceux qui ont plongé tête baissée
dans l'un des meilleurs films sur le sujet. Une œuvre que l'on
rangera aux côtés du Hellraiser
de Clive Barker pour ses visions torturées et ses âmes damnées.
Une œuvre qui de plus, apporte un certain nombre de réponses aux
interrogations que l'on pouvait se poser à l'époque de la sortie du
jeu. Six ans plus tard une suite tardive arrivera sur les écrans en
2012. Un Silent Hill Révélation 3D
de piètre réputation, réalisé par le cinéaste britannique
Michael J. Basset (Christopher Gans étant lui-même malheureusement
retenu sur un autre projet). Malgré le bide retentissant de cette
suite et la majeure partie des critiques l'ayant purement et
simplement assassiné, un troisième opus est toujours prévu, avec,
à la réalisation Michael J. Basset lui-même... ❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔
Pour
terminer, je voudrais revenir sur un long-métrage que je n'avais
vraiment pas apprécié à sa juste valeur lors de sa découverte alors que la
seconde et très récente vision allait m'être bénéfique. Terminée cette
impression d'assister à un spectacle pro-adolescents, de ces œuvres
qui érigent des gamins en nouveaux et incohérents sauveurs d'une
humanité en perdition. Contrairement à ce que j'avais pu supposer
la première fois, Hunger Games est
beaucoup mature qu'il n'en a l'air. Basé sur le premier volet de la
trilogie éponyme écrite par la romancière américaine Suzanne
Collins, ce premier long-métrage installe un univers dystopique qui
n'est pas loin de rappeler des œuvres cinématographiques telles que
Logan's Run,
Running Man
ou plus près de chez nous, Le Prix du Danger.
Un futur immédiat s'appropriant certains codes du péplum, du
survival, tout en traitant sous l'angle de la science-fiction, des
faits-divers, eux, bien réels (les émeutes raciales). Ce que cite
le film comme districts n'est rien d'autres qu'une somme de quartiers
concentrationnaires cultivant le communautarisme régit par une Haute
Société ne mélangeant pas les torchons et les serviettes. Sous un
prétexte aussi fallacieux que celui qui voudrait que la descendances
d'individus ayant accompli des actes répréhensibles paient pour ces
derniers, Hunger Games est
l'occasion de maintenir une certaine cohésion entre les populations
défavorisées en jouant sur leurs peurs. Mais c'est aussi un moyen
efficace de divertir dans une certaine allégresse, les nantis, qui
sous couvert du spectacle, peuvent sans honte se repaître de la mort
d'individus dont la survie n'a aucune espèce d'importance de toute
manière.
Ce
premier volet de la quadrilogie Hunger Games
assure le spectacle dans des environnements aussi divers qu'une cité
où l'abondance règne, tandis que dans les Districts, la moindre
bouchée de pain se monnaie. Arrive alors la seconde partie,
énergisant un scénario déjà fort passionnant, jetant vingt-quatre
adolescents âgés de douze à dix-huit ans dans une arène sauvage
où tous les coups sont permis. A ce titre, on comparera le film de
Gary Ross (qui abandonnera la réalisation du second volet au profit
de Francis Lawrence) au Battle Royale du
japonais Kinji Fukasaku. Le Japon y étant en proie à une
adolescence violente et désobéissante, le gouvernement s'en
débarrasse en lui laissant libre cours pour assouvir son désir de
mort sur une île sauvage. Hunger Games, sous ses allures de
blockbuster (ce qu'il demeure d'ailleurs, au passage), est un grand
film d'aventure où la violence n'épargne même pas des gamins âgés d'à
peine douze ans. Le rythme est soutenu (surtout dans sa deuxième
partie). L'un des points positifs du long-métrage de Gary Ross est
d'éviter toute surenchère en matière d'effets-spéciaux, offrant
ainsi à son œuvre, une certaine crédibilité. Jennifer Lawrence et
Josh Hutcherson y forment un couple épatant, tandis que l'on croise
en chemin, la route des excellents Woody Harrelson et Donald
Sutherland. Au passage, on notera la présence du chanteur Lenny
Kravitz dans le rôle de Cinna. Une opportunité habituellement
agaçante qui loin d'être casse-gueule se révèle ici être un
atout majeur. Le film, superbement mis en musique par les compositeurs James Newton Howard et T-Bone Burnett, à sa sortie dans les salles, sera un immense
(et mérité) succès. En deux jours seulement, et ce, sur le
seul territoire américain, le film remportera soixante-dix millions de
dollars de recettes. Soit pratiquement le budget du film se montant,
lui, à soixante-dix huit millions de dollars. Après cet immense
succès, trois suites verront le jour : Hunger
Games : L'Embrasement
en 2013, Hunger Games : La Révolte, partie 1
en 2014 et enfin, Hunger Games : La Révolte,
partie 2
en 2015... ❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔
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