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lundi 25 octobre 2021

Rampage de William Friedkin (1987) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Dix ans déjà... dix ans que j'ai débuté l'écriture d'un article consacré à Rampage de William Friedkin et auquel je m'était promis de donner une suite. Mais à quoi bon puisque cette première partie, depuis jetées aux ordures, était d'une confondante médiocrité. Comme lâcher dans la nature une chose aussi péniblement écrite, sans inspiration, comme si j'avais été l'un de ces modestes critiques nourris à l'école Allociné. Dix ans plus tard, j'espère avoir fait quelques progrès et c'est à l'issue d'une nouvelle projection du long-métrage de l'auteur de Cruising, de Killer Joe et de Bug que je me décide enfin à en parler à nouveau. Une œuvre à la réputation sulfureuse sortie chez nous sous le titre Le sang du châtiment puisqu'elle est traitée ici comme s'il s'agissait d'un récit basé sur un fait divers authentique. Vrai ou faux, qu'elle importance puisqu'il suffit de citer nombre de serial killers américains pour trouver de quelconques similitudes entre leurs méfaits et l'histoire de Charles Reece, tueur en série ayant commis plusieurs meurtres atroces avant d'être arrêté par la police et d'être condamné à la peine de mort. À dire vrai, l'intrigue repose en partie sur le cas de Richard Chase, auteur de six meurtres qui entre le 29 décembre 1977 et le 27 janvier 1979 tua, bu le sang et pratiqua des actes de cannibalisme sur ses six victimes, la presse finissant ainsi par le surnommer Le Vampire de Sacramento... Rampage a la réputation de posséder deux fins bien distinctes. En effet, le long-métrage abordant le thème de la peine de mort, il existe une version dans laquelle le tueur est condamné et une seconde où il est plus ''simplement'' condamné à la prison à vie. Mais il paraît évident à l'époque que William Friedkin est pour même si depuis, il semble s'être ravisé et a été jusqu'à renier le film...


Si l'on retrouve certains gimmicks chers à William Friedkin (la poupée de l'enfant du héros tout juste décédé tombant au sol. Un symbole que l'on retrouve notamment dans L'exorciste lorsque un médaillon tombe après le décès de la mère du prêtre Damien Karras), on a bien du mal à imaginer que ce qui ne s'apparente au fond qu'à un téléfilm très moyen, format qui cependant parvient parfois à donner vie à d'excellentes surprises dans un genre similaire (on pense notamment au génial The deliberate stranger réalisé par Marvin J. Chomsky en 1986 et basé sur les horreurs commises par l'un des plus célèbres tueurs en série américains, Ted Bundy), soit l’œuvre de William Friedkin. Un film dont le musicien Ennio Morricone n'est lui-même pas parvenu à rehausser le niveau puisqu'à cette occasion il a produit parmi ses pires compositions. De la soupe auditive indigne du maître italien et une mise en scène inconcevable de la part du réalisateur américain... Contrairement à The Hunted qu'il réalisera seize ans plus tard en 2003, William Friedkin ne s'intéresse non pas majoritairement à la traque du tueur par un district attorney fraîchement débarqué (l'acteur Michael Biehn que l'on a pu notamment voir dans Terminator et Abyss de James Cameron) mais davantage au cas de conscience que suscite la question de la peine de mort. Un sujet évoqué bien avant que le tueur soit derrière les barreaux et plus précisément évoqué lors de son procès. Une prise de position de la part du réalisateur ? Peut-être, oui, mais le contraire est possible puisque l'on peut se demander si son approche ici du sujet en font forcément un fervent défenseur de la peine de mort...


Il n'est pas rare, surtout à l'époque, que des œuvres cinématographiques soient en partie ruinées par le doublage approximatif qui résulte comme dans le cas présent d'une traduction parfois piteuse. Et celle notamment de l'acteur Michael Biehn qui interprète le district attorney Anthony Fraser. Le timbre de voix français ne collant absolument pas à la physionomie du personnage, il sera donc conseillé, comme d'une manière générale d'ailleurs, de découvrir Rampage dans sa version originale sous-titrée en français (pour les anglophobes !). Inspiré par le cas Richard Chase, le tueur incarné par l'acteur Alex McArthur rappelle en fait surtout celui de Richard Ramirez, condamné à mort pour avoir violé et tué à de nombreuses reprises. À l'issue de la projection, on se rend bien compte d'une chose : que si le film entretient une telle réputation, ça n'est pas pour ses qualités visuelles ou esthétiques (hein ? Où ça ? Et, surtout, lesquelles ?) ou son sens de l'imagination et de l'observation (y'a tellement d'écho dans la boite à idées qu'elle est forcément vide!). Ni même pour ce travail de sape que représente le doublage en français réalisé par quoi... deux ou trois acteurs qui en changeant de timbre semblent avoir doublé chacun à leur tour deux ou trois personnages différents (l'épouse du héros et l'une des témoins du procès sont très clairement doublées par la même actrice). Non... plutôt parce que William Friedkin a choisi de faire de son personnage principal un fervent défenseur de la peine de mort. Ce qui dans l'esprit des gens veut forcément dire que le réalisateur lui-même EST pour la peine capitale. Malgré la puissance évocatrice du thème, malgré quelques séquences plutôt ''saignantes'', l'enquête policière de Rampage ne vaut même pas celle d'un épisode de New York section criminelle et le jugement n'égale pas celui d'un procès mené par Perry Mason. À dire vrai, l’œuvre de William Friedkin ressemble davantage à une entreprise d'auto-destruction comme le prouvent également la mise en scène ''plan-plan'', la partition musicale d'Ennio Morricone ou l'incarnation de Michael Biehn qui personnifie un Anthony Fraser bien trop lisse ou en tout cas, bien moins charismatique qu'un Kyle Reese ou un Hiram Coffey. Une déception...

 

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