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lundi 25 octobre 2021

L’Exorciste selon William Friedkin d'Alexandre O. Philippe (2019) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Le Diable et William Friedkin est une histoire qui remonte très loin dans le passé. Du point de vue du seul réalisateur et non pas de l'enfant ou de l'adolescent qu'il fut sans doute, le Mal semble s’être insinué dans nombres d’œuvres qu'il mit en scène durant sa carrière. Mais si la drogue (French Connection), le meurtre (Rampage et Cruising) ou la nature elle-même (Sorcerer) peuvent être révélateurs d'une présence diabolique globale réunissant sur un même plan végétal, minéral et animal, le réalisateur américain révéla de manière particulièrement concrète le caractère pourtant nébuleux de la possession diabolique un jour de 1973. Le 26 décembre lorsque arriva sur les écrans américains The Exorcist, le parangon d'un genre que nul autre cinéaste ne parviendra jamais à égaler. Quarante-six ans plus tard, le réalisateur revient sur l'un des films de terreurs les plus marquants de l'histoire du cinéma et s'installe devant la caméra du réalisateur et scénariste suisse Alexandre O. Philippe qui réalisa notamment un documentaire sur le phénomène des zombies (Doc of the Dead) et un essai sur les origines méconnues du chef-d’œuvre de Ridley Scott, Alien. L’Exorciste selon William Friedkin remonte lentement le fil du temps. De la petite enfance de William Friedkin et sa découverte des salles obscures. L'occasion pour lui de parler de sa passion pour le cinéma et d'évoquer ainsi le cinéma de Carl Theodor Dreyer (Ordet), Orson Wells (Citizen Kane), ou encore ceux de Fritz Lang, Stanley Kubrick ou Alfred Hitchcock. Des lieux sans doute communs mais qui ont imprimé de leur empreinte la future carrière de l'auteur de The Exorcist dont il s'agit ici d'analyser pour William Friedkin les fondements...


Sobre mais accompagné de nombreux extraits de films et surtout d'innombrables anecdotes de tournage, L’Exorciste selon William Friedkin est un documentaire passionnant, et même une longue interview d'un réalisateur que l'on découvrira peut-être sous un jour étonnant. Exigeant mais doté d'un humour qui ne saute pourtant pas directement aux yeux, William Friedkin est le témoin direct et privilégié d'une histoire qui a débuté il y a bien longtemps. Bien avant que le projet ne se concrétise puisque c'est sur son impulsion indirecte que le scénariste, écrivain et réalisateur américano-libanais William Peter Blatty se lance tout d'abord dans l'écriture du roman, William Friedkin s'intéressant alors de très près au phénomène de possession diabolique. Plusieurs réalisateurs refuseront le projet d'adapter le roman au cinéma et c'est finalement William Friedkin qui se voit offrir la réalisation de l'adaptation cinématographique sur conseil de l'écrivain. Si le nom de William Peter Blatty semble éternellement lié au projet ainsi qu'à sa conception, le documentaire d'Alexandre O. Philippe nous révèle en fait que le scénario ainsi écrit par l'écrivain ne convenait absolument pas au réalisateur. William Peter Blatty y trahissait ainsi effectivement quelque peu son propre roman. Une anecdote parmi les nombreuses qui suivront et qui montrent combien William Friedkin eut une maîtrise totale sur son film.


Outre ses passions pour la peinture dont il montre à plusieurs reprises le rapport qu'entretiennent certains tableaux de maîtres et la plupart des idées qu'il eut en tête pour mettre en scène certaines séquences, William Friedkin évoque également l'inquiétant doublage de la jeune actrice Linda Blair qui fut à l'occasion doublée par l'actrice Mercedes McCambridge et ce, dans des conditions très particulières... Anecdotes encore lorsque le réalisateur évoque ses rencontres avec les compositeurs Bernard Hermann (Psychose) ou Lalo Schifrin (Dirty Harry) auxquels il demande de bien vouloir composer la musique de son film avant de rejeter leur travail. Et l'on comprend avec force images et montage combien William Friedkin savait déjà à quoi devait ressembler la bande musicale de son oeuvre. Intransigeant au point de couper les ponts avec son ami Lalo Schiffrin durant au moins les quarante-six années à venir, le cinéaste aborde tous les aspects de son oeuvre pour le plaisir de ses fans et des autres d'ailleurs puisque désormais, il faudra compter sur cet Exorciste selon William Friedkin, bourré d'anecdotes et parfait complément à l'un des film d'épouvante les plus traumatisants de l'histoire du septième art...

 

1 commentaire:

  1. Merci pour ce superbe blog consacré au 7ème art ! Je suis très admiratif de votre travail pour chaque film et chaque réalisateur . Ici William Friedkin et son célèbre "Exorciste " qui a tant fait flipper les spectateurs est fort bien raconté par le menu, à savoir que la présence du Malin chez Friedkin est inerrante à ses longs métrage . J'ai envie de voir ce documentaire avec curiosité.

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