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vendredi 3 mai 2024

Caltiki, le monstre immortel de Riccardo Freda et Mario Bava (1959) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Au démarrage du récit, une voix-off théorise sur la disparition du peuple Maya. Une hypothèse non définitive selon laquelle, après avoir notamment vécu durant des milliers d'années sur le site de Tikal, les mayas quittèrent leurs terres d'origine pour une raison qui demeure inconnue... A moins que la terrible (et imaginaire) déesse Caltiki les ai poussé a les abandonner d'eux-mêmes... ? De nos jours (c'est à dire à la toute fin des années cinquante du siècle dernier si l'on se réfère à l'année de production du long-métrage), une équipe de scientifiques s'est justement regroupée aux abord de l'un des temples de la cité, d'ailleurs plutôt bien reconstitué à l'image. L'un des archéologues de l'équipe revient seul d'une expédition qu'il a mené aux côtés de l'un de ses compagnons. Délirant, Nieto (Arturo Dominici) tente d'expliquer au reste du groupe qu'il est arrivé quelque chose de grave à Ulmer. Le docteur John Fielding (l'acteur canadien John Merivale), son épouse Ellen (l'italienne Didi Perego), Max Gunther (l'allemand Gérard Herter) et sa compagne Linda (la sicilienne Daniela Rocca) partent à leur tour là où s'étaient rendus les deux archéologues afin de retrouver Ulmer et savoir ce qui lui est arrivé. Sur place, il découvrent dans une vaste grotte, une représentation de la déesse Caltiki ainsi qu'un bassin dans lequel lui étaient offerts des hommes en sacrifice. L'un des membres de l'équipe est chargé de plonger dans le bassin afin d'y trouver l'hypothétique présence de leur compagnon disparu. Une fois au fond, l'homme y découvre des restes humains ainsi que de nombreux trésors dont il fait part de la présence à ses compagnons. Bien décidé à y retourner une seconde fois afin de prélever l'or et les bijoux qui reposent au fond du bassin, Bob (l'italien Daniele Vargas) plonge à nouveau. Mais une fois qu'il remonte à la surface, ses compagnons découvrent que son visage est entièrement défiguré comme s'il avait fondu. Pire : à sa suite apparaît à son tour à la surface une créature hideuse qui attrape le bras de Max Gunther. John Fielding lui vient alors en aide et donne un coup de hache à la créature. Emporté d'urgence à l’hôpital, la victime porte encore sur son bras un résidu de la créature... D'un point de vue historico-cinématographique, Caltiki, le monstre immortel est d'une importance que l'on pourrait juger de considérable puisque si le long-métrage est officiellement l’œuvre du célèbre réalisateur italien Riccardo Freda, il est également celui d'un autre illustre cinéaste transalpin qui sur ce projet, l'un de ses premiers en tant que réalisateur pourtant non crédité, a multiplié les casquettes. Tout d'abord embauché comme directeur de la photographie et créateur des effets-spéciaux, Riccardo Freda a offert à Mario Bava un véritable pont d'or en abandonnant le projet et en lui confiant le reste de la mise en scène.


Pourtant, le générique n'évoque que Riccardo Freda à la mise en scène à travers l'usage de son habituel pseudonyme anglo-saxon, Peter Hampton, Mario Bava étant relégué aux tâches pour lesquelles il fut à l'origine employé... Reste aux historiens du septième art de trancher sur la question mais vue l'implication de Mario Bava en terme de plans tournés sous sa direction ainsi que son apport essentiels dans les domaines de l'image et des effets-spéciaux, on peut considérer que Caltiki, le monstre immortel lui appartient en grande partie. Un film qui, si l'on est aussi pointilleux que bon observateur peut être il est vrai, dans d'infimes proportions, considéré comme l'initiateur d'un genre qui fera florès longtemps après et dont les origines officielles remontent à 1980 avec l'effroyable Cannibal Holocaust de cet autre italien qu'est Ruggero Deodato. En effet, la séquence ne dure qu'une poignée de minutes et pourtant, la découverte de la caméra d'Ulmer et son visionnage par ses compagnons à leur retour au camp fait furieusement penser au genre Found-Footage. Mais peut-être me suis-je un peu trop laissé emporté à cette idée... Se pose par contre la question des origines de la créature dont la forme ainsi que les modes d'attaque et d'évolution font étrangement penser à un tout petit classique de la science-fiction américaine sorti un peu moins d'un an auparavant aux États-Unis : Danger planétaire, également connu sous le titre original, The Blob. Difficile de quantifier le degré d'inspiration que généra ce dernier mais si l'on peut supposer que le long-métrage d'Irvin S. Yeaworth Jr. Et de Russell S. Doughten Jr. a pu connaître la même sortie tardive de The Blob en Italie qu'en France, nous supposerons alors que le scénario de Riccardo Freda et Filippo Sanjust n'est rien de plus, rien de moins que le fruit du hasard. Un organisme ici, monocellulaire capable de se propager par division et aux dimensions qui ne cesseront de croître. Revenons sur le travail de Mario Bava qui à l'occasion de ce film a créé un univers remarquablement crédible. Surtout lorsque l'intrigue se situe sur le site de Tikal. Maquettes, matte painting, éclairages et photographie font illusion. Caltiki, le monstre immortel est en outre doté de quelques plans sanguinolents qui pourraient presque permettre à ses auteurs de revendiquer le titre de ''Pères du Gore'' en lieu et place de celui qui est toujours considéré comme le créateur du genre, le réalisateur américain Herschell Gordon Lewis dont le mythique Blood Feast ne sera pourtant réalisé que quatre ans après l’œuvre de Riccardo Freda et Mario Bava... Notons que parmi les principaux interprètes, l'acteur allemand Gérard Herter campe un Max Gunther absolument détestable et dont le comportement préfigure le sort qui lui sera accordé sur le moyen terme. Après une première partie exotique remarquable, la suite perd un peu de son intérêt dès lors que le récit retourne sur des terres plus... occidentales. Le dépaysement disparaît, le charmes des décors également et l'intrigue se veut beaucoup plus académique. Une sympathique surprise malgré tout...

 

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