Tout comme n'importe quel
grand classique de l'horreur, de l'épouvante, de la science-fiction
ou comme ici du fantastique, le Poltergeist
de Tobe Hooper (et Steven Spielberg comme aiment à le rappeler
certains) a eu à son tour, les honneurs d'une relecture en 2015
après avoir connu deux séquelles en 1986 et 1988. Trente-trois ans
après l'original et alors que les effets-spéciaux ont fait depuis
un bon de géant, le réalisateur israélo-britannico-américain Gil
Kenan réalisait donc le remake de l'un des plus fameux films de
fantômes de l'histoire du cinéma. De ces entités que l'on surnomme
esprits frappeurs et qui se manifestent bruyamment en déplaçant des
objets. Comme une grande majorité des films fantastiques considérés
comme intouchables, Poltergeist
n'avait certes pas besoin d'une relecture, ce qui sans doute a
conditionné l'avis de certains critiques et fans de l'original qui
se sont braqués devant le remake et l'on proprement descendu.
Pourtant, loin d'être aussi mauvais que certains l'écrivirent, le
film de Gil Kenan n'aurait sans doute pas subit de telles foudres
s'il avait porté un autre titre et n'avait pas été identifié
comme le remake du long-métrage de Tobe Hooper.
Ici,
le réalisateur change le nom des personnages désormais interprétés
par Sam Rockwell, Rosemarie DeWitt, Saxon Sharbino, Kyle Catlett et
Kennedi Clements. Les Freeling passent la main aux Bowen qui vont
vivre pratiquement les mêmes événements. Installés dans leur
nouvelle demeure, Eric, Amy et leur progéniture découvrent que
certains endroits de la maison sont atteints par la présence d'une
forte charge d'électricité statique. Persuadés que le phénomène
est en rapport direct avec l'existence dans le quartier de lignes à
haute tension, ils sont loin d'imaginer les événements qui vont
très rapidement se produire dans leur nouveau foyer. Portes qui
s'ouvrent toutes seules. Chaises qui se déplacent. Phénomènes
luminescents. Même l'immense saule pleureur qui trône dans le
minuscule carré de jardin de la propriété semble doué d'une vie
propre. Inquiets pour leur famille, Eric et son épouse décident
d'en parler à des chercheurs en paranormal qui débarquent alors
avec leur matériel afin d'aider les Bowen à se débarrasser des
esprits qui hantent la demeure...
Années
2000 oblige, les écrans plats ont remplacés ceux à tube
cathodique, les portables les téléphones fixes et les chasseurs de
fantômes les médiums. C'est d'ailleurs sur ce dernier point que la
version 2015 de Poltergeist
change le plus par rapport à l’œuvre originale. Désormais, le
personnage de Tangina Barrons qu'interprétait l'actrice Zelda
Rubinstein dans le film de Tobe Hooper est remplacé par la vedette
de la télévision (et des réseaux sociaux) Carrigan Burke (l'acteur
Jared Harris), chasseur de fantômes à l'américaine, loin de la
subtilité d'un GussDX
hexagonal.
Poltergeist
version 2015 est une bonne surprise. Que les fans purs et durs de
l'original ne s'offusquent pas. Le réalisateur Gil Kenan s'avère
relativement respectueux du matériau d'origine même s'il choisi de
modifier certaines séquences afin que son œuvre ne soit pas un
simple copier/coller. Si l'alter ego du docteur Marty Casey
(interprété en 1982 par l'acteur Martin Casella) ne vit pas en 2015
l'expérience traumatisante du miroir, c'est pour subir les foudres
d'un esprit frappeur qui a décidé de jouer avec une perceuse. Le
moins que l'on puisse dire est que Gil Kenan ne perd pas de temps.
Plutôt que de passer une demi-heure à tenter de caractériser les
membres de la famille Bowen, le réalisateur s'attaque directement au
nœud du problème. Poltergeist
est un remake plutôt convenable. Et si l'on ne retrouve bien
évidemment pas le charme de l'original, ce n'est pas tant à cause
d'effets-spéciaux réussis mais sensiblement plus ''froids'' que
ceux de 1983, mais en raison de l'absence de la jeune Heather
O'Rourke trop rapidement disparue (à l'âge de douze ans!) et qui à
l'époque portait littéralement le film de Tobe Hooper sur ses
épaules. Si Gil Kenan tente de faire illusion avec la jeune Kennedi
Clements, la gamine ne possède cependant pas le joli et
attendrissant minois de l'interprète de Carol-Anne Freeling. Au
final, on ne s'ennuie pas. Et même si ce reboot n'apporte pas grand
chose de plus à l’œuvre de Tobe Hooper, Poltergeist
version 2015 demeure tout de même un bon divertissement...
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