Ils sont jeunes, ils sont
beaux, mais mon Dieu, c'qu'ils sont cons. Obnubilés par leur
consommation d'herbe ou par le sexe, ils sont tombés une nuit d'été
1980 sur la mère de Jason Voorhees, un gamin ayant perdu la vie en
se noyant tandis que les moniteurs de la colonie de vacances de
Crystal Lake faisaient l'amour. En 1980, le réalisateur Sean S.
Cunningham et le scénariste Victor Miller donnaient naissance au
célèbre mythe de Friday the 13th
(Vendredi
13).
Vingt-neuf ans et onze épisodes plus tard, rien n'a vraiment changé.
Les protagonistes sont toujours aussi charmants, toujours aussi
jeunes, toujours aussi stupides. C'est donc sans une once de pitié
que l'on assiste à leur mort. Réalisé par l'allemand Marcus
Nispel, auteur six ans auparavant du remake de Massacre
à la Tronçonneuse
et deux ans plus tard de celui de Conan le
Barbare,
sa relecture du classique de Sean S. Cunningham est forcément plus
violente et graphiquement plus sanglante. Surtout, le long-métrage
se différencie moins d'un Massacre
ou d'une Colline à des Yeux
pour son atmosphère puisque Marcus Nispel semble tout
particulièrement apprécier les ambiances et les décors morbides.
Si
les effets-spéciaux sont plus réalistes aujourd'hui qu'il ne
l'étaient au tout début des années quatre-vingt, quelque chose n'a
cependant pas changé d'un iota : Filles et garçons y sont
toujours décrits comme de parfaits abrutis dont l'intérêt
principal est de baiser et fumer de l'herbe. Friday
the 13th version
2009 s'ouvre sur l'un des plus longs prologues de l'histoire du
septième art. Vingt-trois minutes environs avant que ne s'affiche le
titre du film. Un prologue grouillant de poncifs et de codes
inhérents au genre et que l'on espère voir disparaître à
l'arrivée des véritables héros de ce nouvel opus. Le réalisateur
allemand nous convie dans une campagne américaine où ont élu
domicile des spécimens de rednecks particulièrement gratinés. Mais
pas forcément plus cons que ceux de la ville qui bientôt vont
s'inviter dans la région pour servir de cibles à Jason Voorhees. Un
Jason qui n'arbore pas encore tout de suite le célèbre masque de
hockey mais un bout de chiffon comme cela fut le cas lors du second
opus Friday the 13th
2 - Le Tueur du Vendredi
réalisé en 1981 par Steve Miner.
Plus
survival que simple slasher, Friday the 13th
s'avère très brutal et les meurtres très nombreux. Ce qui
satisfera les amateurs du genre mais découragera ceux qui
considèrent qu'un film sans scénario n'offre que peu d'intérêt.
Si le remake cultive quelques rares mais bonnes surprises, pour le
reste, nous sommes en terrain connu. Certains individus paraissent à
ce point si imbus de leur personne qu'on rêve déjà de la séquence
qui montrera Jason Voorhees nous en débarrasser une bonne fois pour
toute (Travis Van Winkle y incarne notamment l'insupportable Trent
Sutton). Bien évidemment, le spectateur à droit aux sempiternelles
scènes de sexe mais ne se finissant pourtant pas forcément tel que
cela semblait être écrit dans le marbre. L'atmosphère est lourde,
putride, sombre et humide. Entre adolescents décérébrés, filles
joliment fichues et shérif très, très con (l'acteur Richard Burgi
pour qui être ''con'' semble être une habitude), Friday
the 13th fait
le taff et Jason le vide autour de lui et comble ceux qui fantasment
en secret sur le décès de tous ceux qui leur firent subir les pires
outrages au collège ou au lycée. Par contre, inutile d'espérer
sursauter. Il y a bien longtemps que ce type de machinerie pourtant
parfaitement huilée ne fonctionne plus. Et ça ne sont certes pas
les dizaines de Jump
Scares
qui y changeront quoi que ce soit... Autant revoir l'original, voire
le quatrième et meilleur opus Friday the 13th:
The Final Chapter
que réalisa Josepn Zito en 1984...
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