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dimanche 2 octobre 2022

Le limier (Sleuth) de Joseph L. Mankiewicz (1972) - ★★★★★★★★☆☆

 


En vingt-six ans de carrière, le réalisateur, scénariste et producteur américain Joseph L. Mankiewicz aura réalisé vingt et un longs-métrages pour le grand écran. Une assez bonne moyenne comptant quelques grands chefs-d’œuvre du septième art. À lui seul, Cléopâtre étant représentatif de son génie. C'est en 1972 que Joseph L. Mankiewicz met un point final à sa carrière en adaptant pour le cinéma la pièce de théâtre Sleuth du romancier et dramaturge britannique Anthony Shaffler. À l'écran, Le limier reprend le concept en mettant en scène deux personnages. Celui d'Andrew Wyke, richissime écrivain de romans policiers qui convoque chez lui l'amant de sa femme Milo Tindle. Vouant une passion pour le jeu et pour les automates qui recouvrent l'intégrale de sa demeure, Andrew Wyke entame alors une conversation avec son rival et lui propose de se rendre mutuellement service. Possédant un coffre renfermant des bijoux pour une valeur se montant à plusieurs centaines de milliers de livres, l'écrivain propose au costumier de les lui dérober et de les revendre à un receleur de sa connaissance. Le méfait accompli permettra à Andrew Wyke d'empocher l'argent de l'assurance et à Milo Tindle d'assurer le confortable train de vie auquel est habituée la future ex-épouse de l'écrivain. Après mûre réflexion, le jeune amant accepte sans malheureusement se rendre compte qu'il s'agit d'un piège. Déguisé en clown, il comprend que tout n'est que stratagème de la part de Wyke qui pour rendre crédible le cambriolage décide finalement de tuer Tindle... Deux jours ont passé et alors que l'écrivain s'apprête à s'offrir des toasts tartinés de caviar, sonne à la porte l'inspecteur Doppler. Celui-ci enquête sur la disparition supposée du jeune costumier. Son principal suspect : le célèbre écrivain Andrew Wyke lui-même...


Divisé en deux parties, Le limier est l'un de ces films pernicieux qui établissent une manœuvre visant à tromper les spectateurs au même titre que l'un des personnages. Brillamment campés par Laurence Olivier et Michael Caine, les deux principaux protagonistes du récit se jaugent à grands coups de phrases judicieusement choisies. C'est bien là l'un des points fondamentaux d'un récit situant son action presque exclusivement au cœur de la luxueuse demeure d'un génie de la littérature policière dont l'intérieur décrit parfaitement son état d'esprit. Un décor riche et passablement enfantin dans lequel l'homme affiche son statut ainsi que son goût pour l'exubérance. Face à lui, un artisan, simple, mais dont l'un des plus grands défauts, du moins aux yeux du romancier, est d'être l'amant de sa femme. Viennent alors des propos blessant qui participeront de l'élaboration d'une seconde partie incroyablement diabolique. Entre vengeance et rancœur, l'élève semble avoir dépassé le maître au point d'avoir haussé le principe à des hauteurs vertigineuses. Les deux interprètes se révèlent formidables, aidés en cela par des dialogues savoureux, entre cynisme et sérieux. Abordant le mépris des basses classes et l'esprit de vengeance, Le limier est un grand film qui reprend peu ou prou l'esprit théâtral de la pièce d'origine. Personnage à part entière, le décor fourmille de détails participant directement à l'intrigue. Bien que le sujet du film semble avoir été traité avec une certaine légèreté, la cruauté incarnée par Laurence Olivier noirci drastiquement un tableau originellement divertissant. Et si ce dernier aspect perdure, c'est parfois avec une certaine gêne que l'on assiste aux suppliques éplorées d'un Michael Caine/Milo Tindle humilié. Le caractère dérangeant de certaines situations perdure d'ailleurs durant le second acte et ira même jusqu'à se prolonger jusqu'à cette conclusion amèrement vécue par nos deux protagonistes. Notons que Michael Caine revivra dix ans plus tard le même genre d'expérience avec l'adaptation sur grand écran de la pièce d'Ira Levin, Deathtrap, sous le titre Piège Mortel face à l'acteur Christopher Reeve. Son rôle sera cependant inversé...

 

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