Commençons ce nouveau
chapitre de Cinémart avec l'un des plus grands réalisateurs
de films d'horreur. L'épouvante est un genre que le cinéaste
américain John Carpenter connaît sur le bout des doigts. Depuis
1978, date de sortie de son troisième long-métrage Halloween,
la Nuit des Masques, il n'a en effet jamais cessé de nous
plonger dans des univers cauchemardesques. Du tueur masqué Michael
Myers, jusqu'à ses Vampires datant de la fin du
vingtième siècle, ce spécialiste de la série B nous a offert de
savoureux spectacles. Des divertissements presque à l'attention de
tous. Signant ainsi quelques chef-d'oeuvres. De l'anticipation avec
New-York 1997 en 1981, Le fantastico-horrifique
The Thing en 1982, la crépusculaire adaptation éponyme du
roman Christine de Stephen King, la très belle et
émouvante histoire de science-fiction de Starman.
Science-fiction encore avec le paranoïaque et très ludique
Invasion Los Angeles,
le très angoissant Prince des Ténèbres,
ou encore le remake éponyme lui aussi du classique des années
cinquante Le Village des Damnés.
John Carpenter n'est pas que l'auteur d'une filmographie mêlant sans
complexe fantastique, science-fiction, aventure, épouvante et
horreur. Il s'est essayé plusieurs fois à la télévision. D'abord
en 1978 avec Meurtre au 43ème Étage,
puis l'année suivante avec l'excellent biopic Le
Roman d'Elvis
consacré à Elvis Presley.
En
1995, il s’attelle à un projet très particulier dont le scénario
original est l’œuvre du scénariste Michael De Luca. John
Carpenter's In the Mouth of Madness
(chez
nous, L'Antre de la Folie)
est effectivement une œuvre étrange. Définitive dirait-on
puisqu'au moins aussi importante que Prince des
Ténèbres qui
abordait déjà l'arrivée du malin parmi nous. Si cette fois encore,
l’Église apparaît comme le lieu de refuge idéal à cette
créature en gestation, l'intrigue s'inscrit désormais autant dans
la réalité que dans la fiction. Le dernier roman d'un auteur dont
son éditeur n'a plus de nouvelles depuis un moment apparaît comme
la Porte devant permettre au Mal de franchir la barrière invisible
séparant l'Enfer de notre univers. L'idée de départ date de la fin
des années quatre-vingt. Et si John Carpenter a accepté d'en
prendre les rennes, la New Line avait à l'origine prévu d'offrir la
réalisation du film à Tony Randel, puis à Mary Lambert, laquelle
connut un beau succès avec l'adaptation du roman de Stephen King,
Simetierre.
John Carpenter's In the Mouth of Madness
est
un long flash-back débutant après que le docteur Wrenn vienne
consulter l'enquêteur en assurance John Trent, enfermé dans la
chambre capitonnée d'un hôpital psychiatrique après avoir tenu des
propos incohérents. Trent remonte le court d'un récit hallucinant
l'ayant transporté jusqu'à la petite communauté de Hobb's End où
est censé se trouver l'écrivain Sutter Cane dont les romans sont
réputés pour semer des troubles psychiatriques chez une grande
partie de ses lecteurs. Accompagné de l'éditrice de l'écrivain,
Linda Styles, Trent se retrouve plongé dans un univers dans lequel
il va perdre tous ses repaires. Tant et si bien qu'il ne saura pas
(et nous non plus) délier le vrai du faux.
Comme
cela est généralement le cas chez John Carpenter, John
Carpenter's In the Mouth of Madness
nous
propose un spectacle divertissant, qui ne souffre d'aucun temps mort.
Parfois amusant et souvent très macabre, le film est un hommage à
deux célèbres auteurs de romans d'épouvante. Tout d'abord Howard Phillips Lovecraft et ses créatures de cauchemar, ainsi que Stephen King dont le nom
sonne à peu de chose près comme celui du machiavélique auteur des
romans du film, Sutter Cane. Il est d'ailleurs fait référence au
célèbre écrivain américain vers le début du film. Comme cela
arrive régulièrement, John Carpenter compose une fois de plus la
musique du film s'aidant cette fois-ci du compositeur Jim Lang.
John Carpenter's In
the Mouth of Madness est
cauchemardesque tout en demeurant fort ludique. Sam Neill est
impeccable, Julie Carmen séduisante, Jurgen Prochnow diabolique et
Frances Bay vraiment inquiétante. Nous avons même droit à la
présence du célèbre acteur Charlton Heston dans le rôle de
l'éditeur Jackson Harglow. John Carpenter joue avec le faciès
parfois très inquiétant de certains de ses interprètes. Les rires
et sourires y sont terriblement flippants. Ses créatures sont
hideuses et le comportement de certains habitants effrayants. Une
œuvre véritablement... infernale... !
... une oeuvre infernale... et aussi indispensable ! :)
RépondreSupprimerJe n'avais pas fait le lien entre "Sutter Kane" et "Stephen King", 'faut dire que j'entends rarement les jeux de mots.
Au fait, je ne sais pas si tu es au courant mais les commentaires qu'on te laisse n'apparaissent plus depuis quelques mois.
Merci pour ce chef d'oeuvre
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