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vendredi 23 novembre 2018

La Machine de François Dupeyron (1994) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Au départ, une excellente idée. A l'arrivée, un résultat plus que mitigé. Voilà pour la rime. Concernant le contenu de La Machine, film de science-fiction à la française, ou comment partir d'un bon sentiment et échouer sur la ligne d'arrivée, va pas falloir s'emballer même si on louera l'honorable tentative de son auteur d'affranchir son pays d'un genre trop peu représenté au moment de sa sortie. Parce que dans le genre qui intéresse ici le cinéaste français François Dupeyron, notre belle nation avait déjà bien du mal à l'époque à rivaliser avec la plus grande puissance mondiale. On se souvient encore du navrant, mais cultissime, Terminus de Pierre-William Glenn avec Johnny Hallyday. Le post-apo involontairement rigolo sorti sept ans plus tôt. Un sous Mad Max, mais au moins égal à toute la vague de nanars post-apocalyptiques qui virent le jours chez nos amis transalpins dans les années quatre-vingt. A l'époque, en France, on avait soit le choix entre passer du bon temps devant Terminus, donc, soit s'enfermer durant quatre vingt-dix minutes dans l'univers sinistre et froid du tout aussi culte mais rigoriste Bunker Palace Hôtel d'Enki Bilal. D'un côté, de l'anticipation crétinisante et jubilatoire, de l'autre, de la hard science-fiction immobile et pseudo-intellectuelle. Et puis voilà que débarque beaucoup plus tard François Dupeyron et son tout petit cortège de stars françaises. Un triangle improbable (ou presque) formé de Gérard Depardieu, que les américains nous piquèrent suffisamment longtemps pour qu'il perde peu à peu de cet immense charisme qui était le sien (l'interprète d'Uranus et de Danton ira notamment se fourvoyer chez ces voleurs d'idées et de talents en jouant le bouffon dans l'infecte 102 Dalmatiens de Kevin Lima), de la superbe Nathalie Baye de La Balance de Bob Swaim, de Rive Droite, Rive Gauche de Philippe Labro ou du très perturbant Préjudice d'Antoine Cuypers, et de Didier Bourdon, un Inconnu fort célèbre, ancien humoriste auprès de Pascal Légitimus et Bernard Campan avec lesquels il signa d'excellentes comédies (Les Trois Frères, Les Rois Mages), et acteur solo avec, entre autres, Bouquet Final de Michel Delgado.

Pas franchement reluisant, La Machine se découvre et se regarde comme une curiosité dans le paysage français. Un psychiatre (Depardieu), face à un psychopathe particulièrement dangereux (Bourdon). Fasciné par l'esprit humain, Marc Lacroix invente une machine devant lui permettre à l'origine de scruter le cerveau humain. Le psy ne trouve rien de mieux que d'expérimenter son invention en utilisant le dit psychopathe. Connectés ensemble à la machine, Marc va obtenir des résultats dépassant largement ses espérances. En effet, son esprit et celui de Michel Zyto, le psychopathe en question vont changer de corps. L'esprit de Marc ayant été transféré dans le corps de Zyto, et vice versa. D'où des conséquences que l'on devine assez rapidement puisque le psychiatre, coincé dans le corps de Zyto, va se retrouver à la place de son patient, enfermé à l’hôpital psychiatrique tandis que son patient, lui, va pouvoir jouir de sa femme, de leur fils et de sa maîtresse...

Enfin, d'une certaine manière puisque le psychopathe de François Dupeyron manquera l'occasion de se refaire une santé, agissant tel qu'il a toujours été mais dans la peau d'un honorable médecin. Les interprètes ont beau avoir du talent, Depardieu et Bourdon sont tout sauf crédibles. Surtout notre Gérard national, très peu habitué à incarner la psychopathie sur grand écran. Résultat : on passe davantage de temps à pouffer de rire alors que le cinéaste cherche visiblement à susciter la peur, ou du moins l'angoisse chez le spectateur. La seule des trois qui parvient encore à demeurer crédible, c'est Nathalie Baye. Pourtant, La Machine n'est pas totalement dénué d'intérêt. On appréciera la photographie de Dietrich Lohmann et la tentative du cinéaste qui adapte là le roman éponyme de l'écrivain français René Belletto. Pour le reste, La Machine est vraiment très moyen...

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