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lundi 27 mars 2023

Le deal de Jean-Pierre Mocky (2006) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Sacré Jean-Pierre Mocky, capable du ''meilleur'' (Un drôle de paroissien en 1963, La Cité de l'indicible peur en 1964, La Grande lessive (!) en 1968) comme du pire (Dossier Toroto en 2011 ou Agafia en 2015) et qui signait avec Le deal, l'un de ses plus mauvais films. Et donc, l'un de ses plus essentiels. Du moins, parmi ceux qui sont marqués de l'empreinte du Z (des séries, s'entend, et non pas du célèbre Zorro) et du nanar ou bien encore du sceau de l’inénarrable amateurisme (malgré une carrière longue de dizaines d'années et d'autant de longs-métrages). Le genre de film que l'on n'oserait pas offrir à son pire ennemi ou montrer à celui ou celle que l'on aimerait convaincre du bien fondé de l'entreprise ''Jean-Pierre Mocky''. Nombreuses sont les fin de carrières chez les cinéastes qui se terminent dans des conditions quasi désastreuses tandis que chez notre réalisateur français, c'est presque une marque de fabrique. Un coup de tampon sur toute une partie défaillante de l'aspect technique qui se retrouve généralement dans son œuvre. Que ses fidèles interprètes soient toujours aussi mauvais est un fait. S'acharnant à recourir aux mêmes gueules cassées, difformes et plus généralement admises comme détonnant avec l'image que l'on peut se faire d'une vedette ou d'une star du cinéma, Jean-Pierre Mocky convoque à nouveau Jean Abeillé, Dominique Zardi, Christian Chauvaud ou l'ancienne reine de beauté Patricia Barzyk (et sa fille Sarah). Qu'importe que sa troupe hésite entre deux phrases puisqu'en post-synchronisation, les interprètes de ce Deal commettent de toute manière une véritable boucherie en accordant mal leur doublage avec les images d'origine. C'est aussi ça la ''Jean-Pierre Mocky's touch !''. Même lorsque l'un ou l'autre de ses interprètes bafouille, le réalisateur et scénariste (ici aux côtés du romancier André Ruellan) ne se pose pas la question de savoir si retourner tel ou tel plan serait une idée judicieuse. Que ça passe ou que ça casse, entre les mains d'un autre la chose aurait été impardonnable mais chez notre trublion du cinéma indépendant hexagonal, ça passe crème...


Le deal met notamment en scène quelques vedettes toutes plus bigarrées les unes que les autres mais se revendiquant malgré tout de par leur jeu ou par leur attitude de ce cinéma transgenres. Visionnaire et précédant sans doute bien involontairement l'avenir du cinéma, Jean-Pierre Mocky convoque un couple de lesbiennes, histoire plus d'une décennie en avance sur la concurrence de se conformer à ce que nous dictera la bien-pensance dans le courant des années 2010 et 2020 ! D'autres fidèles du réalisateur aux carrières nettement plus confortables répondent à l'appel. Jean-Claude Dreyfus, Jean-François Stévenin, Jackie Berroyer et, plus étonnant, l'actrice américaine Alison Arngrim qui, comme son nom ne l'indique peut-être pas, interpréta la peste Nellie Oleson dans la série culte La petite maison dans la prairie entre 1974 et 1981. Dans la langue de Molière qu'elle ne maîtrise pas forcément, Alison et son immense regard happent tout d'abord l'objectif de la caméra, nous ensorcelle, avant d'agacer nos oreilles, de nous vriller les tympans d'un rire qui ne s’asséchera que dans les derniers instants. Il faudra d'ailleurs sans doute se munir d'un décodeur, surtout dans la première partie durant laquelle il sera difficile de déchiffrer des lignes de dialogues étouffées sous l'accent fort prononcé de l'actrice américaine. Elle incarne Édith, l'épouse de Victor Anselme (Jean-François Stévenin), lequel se la joue John Travolta période Blow Out de Brian de Palma en photographiant une altercation entre le député Hervé Radius (Jean-Claude Dreyfus) et sa maîtresse Priscilla (Patricia Barzyk) se terminant par la mort de celle-ci. Tout d'abord victime d'un chantage de la part du photographe, radius se retrouve avec sur les bras, le cadavre de Victor après que celui-ci se soit électrocuté dans la baignoire du député ! S'ensuit un imbroglio lors duquel Radius tente de se constituer un alibi pour le jour de la disparition de sa maîtresse tandis que l'inspecteur Castang (Jackie Berroyer dans l'un de ses meilleurs rôles) enquête auprès de lui et de son entourage. Malgré le concept, Le deal est terriblement raté. Mal joué, mal dirigé, techniquement et artistiquement à la ramasse, le film est typique de ce cinéma ''Mockyéen'' qui se la joue un peu trop modeste et foutraques dans ses aptitudes. Les fans seront ravis. Les autres pourront passer leur chemin...

 

1 commentaire:

  1. Franchement, tourner en dérision l'Eglise en 2006 (!) et se croire subversif...

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