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vendredi 23 novembre 2018

Dédales de René Manzor (2003) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Le cinéma de René Manzor, c'est souvent une histoire de famille.. L'occasion d'y embaucher son frère, le compositeur Jean-Félix Lalanne, avec lequel il partage une même fraternité. Celle de Francis Lalanne, le chanteur aux cuissardes et à la longue et brune chevelure. Davantage productif à la télévision sur des séries et des téléfilms que sur grand écran, René Manzor, ou René Lalanne à la ville, donc, n'a réalisé dans sa carrière de cinéaste qui remonte tout de même à plus de trente ans, que quatre longs-métrages pour le cinéma. S'il est une chose qu'on ne pourra pas lui reprocher, c'est d'avoir essayé d'apporter sa pierre à l'immense édifice du cinéma de genre puisque dès 1986, avec Le Passage, le réalisateur s'est penché sur des genres que beaucoup de cinéastes français évitèrent d'évoquer à l'époque. Le fantastique, pour commencer, puis l'horreur et l'épouvante quatre ans plus tard avec 3615 code Père Noël. Après une incartade du côté de la comédie romantique, toujours teintée de fantastique, en 1997, le français s'attaque à un genre périlleux dans l'hexagone : le thriller. Un genre qui n'a pas connu chez nous que le bonheur même si certains cinéastes se sont penchés dessus par le passé en signant de véritables chefs-d’œuvre (au hasard, Henri-Georges Clouzot avec Les Diaboliques en 1954). Avec Dédales, René Manzor semble vouloir mettre en scène un sous-Seven (David Fincher, 1995) à la française, dont il tente d'emprunter la moiteur en laissant de côté l'ingénieux scénario, mais a le malheur de sortir son film la même année que l'excellent Identity de James Mangold qui (fruit du hasard?) sort la même année, en 2003. En effet, alors que le film de René Manzor sort sur les écrans de cinéma le 17 mai 2003, celui de James Mangold sort quatre mois plus tard. Encore une chance pour le français que son film ait connu les honneurs d'une sortie antérieure au vu de l'inévitable comparaison qu'allaient générer deux récits abordant chacun à leur manière, le sujet de la schizophrénie.

Essentiellement incarné par Sylvie Testud, Lambert Wilson (épaulé par un Michel Duchaussoy effacé) et par Frédéric Dienfenthal, le sujet de Dédales tourne autour de Claude, une jeune femme enfermée dans un hôpital psychiatrique et accusée d'avoir fait de nombreuses victimes. Sur demande de son ami et collègue, le psychiatre Karl Freud (!!!), le docteur Brennac accepte d'étudier la jeune femme, atteinte de troubles dissociatifs de la personnalité. Le long-métrage est découpé en diverses sections, passant du présent (l'étude de la personnalité de Claude) au passé (l'enquête menée par l'inspecteur Matthias les six jours précédant l'arrestation de la jeune femme), le cinéaste tentant d'explorer la personnalité de la malade avec, malheureusement, toutes les difficultés du monde. Certains interprètes ont beau avoir du talent, et là, je veux bien évidemment parler de Sylvie Testud et de Lambert Wilson, l'intervention de Frédéric Dienfenthal et le scénario que René manzor a lui même conçu ruinent tout l'intérêt du film. Tout d'abord, Frédéric Dienfenthal y est proprement ridicule. Authentiquement improbable dans son personnage de flic écorché vif (auquel le cinéaste offre toute une galerie de stéréotypes allant du complet noir, l’œil glauque, le visage blafard dévoré par une barbe sombre, et peintre de la Noirceur à ses heures). Aucun charisme, se mouvant avec le talent d'un interpréte pioché au hasard dans une foule de badauds, l'acteur semblait plus à l'aise dans les Taxi que dans le thriller. Un rôle qui ne lui sied à aucun moment.

Quand au scénario, auquel on peut également joindre la mise en scène, difficile de lui accorder un semblant d'intérêt tant le cinéaste s'embrouille avec une intrigue poussive qui tente d'allier le thriller à l'américaine avec la sensibilité du cinéma hexagonal. En clair, on s'fait chier. Trop de blablas, une action qui manque de vigueur, et des seconds rôles parfois aussi agaçants qu'inutiles (Edouard Montoute et surtout Tomer Sisley). Heureusement, en terme de thrillers, le cinéma français à fait, depuis, de très grands progrès...

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