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dimanche 19 mai 2024

Le choc des titans de Desmond Davis (1981) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Parmi toutes les œuvres cinématographiques évoquant la mythologie grecque, deux marquèrent en particulier les esprits des spectateurs dans le courant du siècle dernier. Jason et les argonautes de Don Chaffey ainsi que Le choc des titans de Desmond Davis. En 1963, le premier se pencha sur le mythe de Jason et de la Toison d'or. Quant au second, il s'intéressa à Persée, fils de Danaé et du Dieu Zeus. Jetés à la mer par le roi d'Argos, Acrisios, la mère et l'enfant seront malgré tout sauvés de la noyade et arriveront jusqu'au rivage de l'île de Sérifos où grandira Persée jusqu'à ses vingt ans. Deux décennies plus tard, le fils de Thétis, Calibos, était jusqu'à maintenant voué à épouser la princesse Andromède, fille de la reine Cassiopée. Mais ayant fait tuer le troupeau de chevaux volants de Zeus, massacre dont seul Pégase survécu, le Dieu transforma Calibos en une créature hideuse afin d’empêcher son mariage avec la magnifique princesse. Depuis, chaque prétendant au trône doit résoudre une énigme s'il veut prendre la main d'Andromède. À défaut de quoi, il mourra sur le bûcher. Lorsqu'après un long voyage Persée arrive en ville, il se présente devant la reine en affirmant vouloir relever le défi. Le jeune homme parvient à résoudre l'énigme et gagne donc les faveurs de la reine et de sa fille. Mais alors que durant la cérémonie Cassiopée ose comparer la beauté de sa fille à celle de la déesse Thétis, une représentation de celle-ci ordonne à ce qu'Andromède soit offerte en sacrifice au Kraken d'ici les trente prochains jours. Persée va alors se lancer dans une longue et périlleuse aventure afin de sauver la vie de celle qu'il vient tout juste de faire sienne... Si l'on ne devait comparer les deux longs-métrages que sur un seul point, nous évoquerions sans doute la difficulté qu'a le second a conserver son impact visuel de nos jours. Pourtant plus récent de dix-huit ans que Jason et les argonautes, certains effets-spéciaux du Choc des titans ont malheureusement pris un sacré coup de vieux. Tandis qu'en 1963 l'on pouvait critiquer l'aspect relativement kitsch des décors mettant en scène les divinités grecques, en 1981, la désuétude semble s'être généralisée avec ceux des différentes cités où se déroule l'action.


Des colonnes aux bâtisses en passant par les grottes, tout ou presque semble provenir de chutes de la série originale Star Trek réalisée entre 1966 et 1969. De ce point de vue là, Le choc des titans s'avère donc plutôt cheap, voire carrément ringard. Fort heureusement, le film de Desmond Davis possède d'autres qualités qui permettent de passer outre son visuel architectural souvent irréaliste. À commencer bien entendu par l'immense apport des effets visuels créés par Ray Harryhausen. Car tout comme pour Jason et les argonautes, ce spécialiste de la Stop Motion fut l'auteur de quelques mémorables séquences pour ce qui s'avérera son dernier long-métrage en tant que concepteur d'effets-spéciaux (il ne demeurera en effet que consultant sur Mighty Joe Young de Ron Underwood en 1998). Pourtant, si l'on devait une fois de plus comparer les deux œuvres, c'est bien Jason et les argonautes qui remporterais le combat. Et ce, malgré des animations qui dans le cas du Choc des titans s'avèrent en général quasiment parfaites (Pégase, Calibos (incarné par Meil McCarthy) ou encore la superbe confrontation entre Persée et la Gorgone Médusa) tandis que d'autres font peine à voir (le Kraken). Mais alors, que ressort-il de ce mythique Choc des titans si dans des domaines aussi fondamentaux que ceux des effets-spéciaux d'animation ou des décors le film reste critiquable ? Et bien, son histoire. Car dans ce domaine, le récit du choc des titans dépasse de loin celui de Jason et les argonautes. Si l'un comme dans l'autre nous convient à des aventures pleines de péripéties fantastiques, il faut reconnaître que le script de Beverley Cross dépasse de très loin celui que le scénariste avait déjà eu la charge d'écrire aux côtés de Jan Read dix-huit ans auparavant. Si le déroulement des aventures mettant en scène le personnage de Jason s'avérait somme toute assez linéaire, la combinaison de sous-intrigues dans le cas du choc des titans permet à ce dernier de livrer un récit beaucoup plus riche. En 2010 sortira sur les écrans Le choc des titans version Louis Leterrier. Preuve que les effets-spéciaux ne font pas tout. Une œuvre d'ailleurs très inférieure à son ancêtre...

 

dimanche 2 octobre 2022

Le limier (Sleuth) de Joseph L. Mankiewicz (1972) - ★★★★★★★★☆☆

 


En vingt-six ans de carrière, le réalisateur, scénariste et producteur américain Joseph L. Mankiewicz aura réalisé vingt et un longs-métrages pour le grand écran. Une assez bonne moyenne comptant quelques grands chefs-d’œuvre du septième art. À lui seul, Cléopâtre étant représentatif de son génie. C'est en 1972 que Joseph L. Mankiewicz met un point final à sa carrière en adaptant pour le cinéma la pièce de théâtre Sleuth du romancier et dramaturge britannique Anthony Shaffler. À l'écran, Le limier reprend le concept en mettant en scène deux personnages. Celui d'Andrew Wyke, richissime écrivain de romans policiers qui convoque chez lui l'amant de sa femme Milo Tindle. Vouant une passion pour le jeu et pour les automates qui recouvrent l'intégrale de sa demeure, Andrew Wyke entame alors une conversation avec son rival et lui propose de se rendre mutuellement service. Possédant un coffre renfermant des bijoux pour une valeur se montant à plusieurs centaines de milliers de livres, l'écrivain propose au costumier de les lui dérober et de les revendre à un receleur de sa connaissance. Le méfait accompli permettra à Andrew Wyke d'empocher l'argent de l'assurance et à Milo Tindle d'assurer le confortable train de vie auquel est habituée la future ex-épouse de l'écrivain. Après mûre réflexion, le jeune amant accepte sans malheureusement se rendre compte qu'il s'agit d'un piège. Déguisé en clown, il comprend que tout n'est que stratagème de la part de Wyke qui pour rendre crédible le cambriolage décide finalement de tuer Tindle... Deux jours ont passé et alors que l'écrivain s'apprête à s'offrir des toasts tartinés de caviar, sonne à la porte l'inspecteur Doppler. Celui-ci enquête sur la disparition supposée du jeune costumier. Son principal suspect : le célèbre écrivain Andrew Wyke lui-même...


Divisé en deux parties, Le limier est l'un de ces films pernicieux qui établissent une manœuvre visant à tromper les spectateurs au même titre que l'un des personnages. Brillamment campés par Laurence Olivier et Michael Caine, les deux principaux protagonistes du récit se jaugent à grands coups de phrases judicieusement choisies. C'est bien là l'un des points fondamentaux d'un récit situant son action presque exclusivement au cœur de la luxueuse demeure d'un génie de la littérature policière dont l'intérieur décrit parfaitement son état d'esprit. Un décor riche et passablement enfantin dans lequel l'homme affiche son statut ainsi que son goût pour l'exubérance. Face à lui, un artisan, simple, mais dont l'un des plus grands défauts, du moins aux yeux du romancier, est d'être l'amant de sa femme. Viennent alors des propos blessant qui participeront de l'élaboration d'une seconde partie incroyablement diabolique. Entre vengeance et rancœur, l'élève semble avoir dépassé le maître au point d'avoir haussé le principe à des hauteurs vertigineuses. Les deux interprètes se révèlent formidables, aidés en cela par des dialogues savoureux, entre cynisme et sérieux. Abordant le mépris des basses classes et l'esprit de vengeance, Le limier est un grand film qui reprend peu ou prou l'esprit théâtral de la pièce d'origine. Personnage à part entière, le décor fourmille de détails participant directement à l'intrigue. Bien que le sujet du film semble avoir été traité avec une certaine légèreté, la cruauté incarnée par Laurence Olivier noirci drastiquement un tableau originellement divertissant. Et si ce dernier aspect perdure, c'est parfois avec une certaine gêne que l'on assiste aux suppliques éplorées d'un Michael Caine/Milo Tindle humilié. Le caractère dérangeant de certaines situations perdure d'ailleurs durant le second acte et ira même jusqu'à se prolonger jusqu'à cette conclusion amèrement vécue par nos deux protagonistes. Notons que Michael Caine revivra dix ans plus tard le même genre d'expérience avec l'adaptation sur grand écran de la pièce d'Ira Levin, Deathtrap, sous le titre Piège Mortel face à l'acteur Christopher Reeve. Son rôle sera cependant inversé...

 

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