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dimanche 26 juin 2022

Repo Man d'Alex Cox (1984) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Drôle de carrière que celle du cinéaste américain Alex Cox. Alors qu'il aurait pu laisser tomber le métier de scénariste à force de se voir rejeter plusieurs de ses scripts, il adaptera des années plus tard le roman de Hunter S. Thompson Las Vegas Parano (transposé à l'écran en 1998 par Terry Gilliam). Si l'on met de côté le court-métrage Sleep is for Sissies en 1980, il débutera véritablement le métier de réalisateur quatre ans plus tard avec Repo Man. Basé sur le scénario d'un projet intitulé The Hot Club qui lui-même ne sera jamais adapté sur grand écran sous sa forme initiale, le premier long-métrage d'Alex Cox est également en partie inspiré de son voisin de palier, spécialisé dans la récupération de véhicules endommagés. À l'arrivée, Repo Man fait partie de ces O.F.N.I.s qui parfois débarquent sans crier gare. Originale, cette comédie fantastique évoque parfois le futur Men in black de Barry Sonnenfeld qui verra le jour treize ans plus tard. L’œuvre d'Alex Cox bénéficie moins d'une réputation élogieuse que d'un casting plus ou moins prestigieux. En tête de gondole, Harry ''Alien'' Dean Stanton et Emilio ''Young Guns'' Estevez. Alors que ce dernier s'apprête à tourner l'année suivante dans le chef-d’œuvre de John Hughes, Breakfast Club, le jeune acteur interprète ici le personnage de Otto, un punk qui après s'être fait enrôler dans la rue par un inconnu pour vingt-cinq billets verts va accepter d'intégrer une entreprise de Repo Men. Ce qui tombe bien puisqu'il vient de se faire renvoyer de son précédent emploi et à trouvé sa petite amie dans les bras d'un autre...


Ici, on n'est pas dans le quartier chic de Beverly Hills à Los Angeles. Mais plutôt dans l'un de ceux que l'on évite d'exhumer à l'image. Des trottoirs défoncés, souillés d'immondices et de montagnes de détritus et en arrière-plan, des décharges, des casses de bagnole et des boites de nuit malfamées fréquentées par des bandes de voyous. C'est dans ce contexte un peu délicat qu'Otto va tenter de se fondre dans l'existence apparemment agitée des Repo Men. C'est du moins tout le contraire de ce que l'on ressent devant des péripéties souvent contées sur un mode absurde, décousu, mais aussi parfois léthargique. Le script, qui sûrement devait tenir sur une simple feuille de papier volant, semble abandonner les personnages le plus clair du temps. En roue libre, Harry Dean Stanton, Emilio Estevez, mais également Tracey Walter, Sy Richardson, Vonetta McGee ou la charmante Olivia Barash (laquelle aura profondément marqué les esprits des amoureux de la série La petite maison dans la prairie dans le tragique double épisode intitulé Sylvia) nous emmènent dans leur délire et celui du réalisateur/scénariste, entre réalisme et fantastique. Car si l'existence de ces Repo Men paraît entrer dans un cadre relativement crédible, il en va en revanche de façon contraire avec le personnage du scientifique J. Frank Parnell qu'interprète l'acteur Fox Harris. À bord de son véhicule, l'homme semble traverser le pays en laiss derrière lui des cadavres littéralement atomisés. En effet, son coffre arrière renferme un secret qui dès qu'il est mis à jour provoque la mort instantanée de quiconque a eu la curiosité de l'ouvrir. La police enquête...


Fox Harris incarne une sorte de Henry Chinaski (alter ego de l'écrivain américain Charles Bukowsky) fascinant. Un individu de l'acabit d'un certain Columbo sans sa plaque d'officier de police mais à l'allure parfois aussi dégingandée. L'un des aspects les plus rigoureusement inattendu demeure le montage de Dennis Dolan. Surtout lorsque notre ancien punk se forme au métier de repo man au contact de ses nouveaux collègues, changeant subitement et donc sans prévenir de voiture et d'interlocuteur. Leila travaille quant à elle pour l'agence United Fruitcake Outlet et affirme qu'elle et d'autres agents sont parvenus à extraire d'une base militaire secrète une créature d'origine extraterrestre (l'on suppose qu'il s'agit de cette qui fut découverte lors d'un crash situé à Roswell en 1947 puisque est évoqué la présence non loin du lieu de l'action de cette ville située au sud-est de l'État du Nouveau-Mexique. On notera d'ailleurs une certaine invraisemblance scénaristique vue la distance qui sépare Los Angeles de Roswell). Néanmoins très en dessous mais toutefois comparable au génialissime Miracle Mile de Steve De Jarnatt pour leur originalité respective, Repo Man semble sans cesse chercher sa voie sans jamais vraiment la trouver. Sauvé de justesse pas sa galerie de personnages et son mélange des genres moins indigeste qu'il n'y paraît, le film d'Alex Cox risque cependant de décevoir ceux qui rêvaient d'y découvrir une invasion de petits hommes verts...

 

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