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vendredi 15 juillet 2022

Zero Hour! de Hall Bartlett (1957) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Si l'on a généralement l'impression que les catastrophes aériennes au cinéma ne remontent que depuis le début des années soixante-dix avec le séminal Airport de George Seaton, lequel est souvent considéré comme à l'origine de la franchise parodique Y a-t-il un pilote dans l'avion ? réalisée par les frères David et Jerry Zucker ainsi que par Jim Abrahams, en réalité, à l'époque cette thématique fait déjà le bonheur des réalisateurs depuis fort longtemps. S'il faut sans doute remonter jusque dans les années trente, nous n'irons pas si loin dans le temps et nous arrêterons en 1957, année où fut produit Zero Hour! de Hall Bartlett. LE film qui fut en réalité à l'origine de la parodie signée des ZAZ contrairement à tout ce qui a pu être dit à ce sujet. Tourné en noir et blanc et prenant pour cadre un avion de ligne, dix années environ après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Lors de laquelle, le lieutenant et pilote d'avion de chasse émérite Ted Stryker (l'acteur Dana Andrews) commis une erreur qui causa la mort de six de ses hommes. Blessé et traumatisé par cette tragédie, il passera un très long séjour en hôpital avant de retrouver son épouse et leur fils. Dans le Canada de 1956, et alors qu'il rentre chez lui, Ted constate que sa femme Ellen (Linda Darnell) a disparu, emportant avec elle leur jeune fils. Dans une lettre, elle annonce à son mari qu'elle le quitte. Ted parvient à retrouver les siens juste avant que le vol qui doit les emporter loin de lui ne décolle. Billet en main, l'homme s'introduit dans l'appareil avant que celui-ci ne prenne son envol et s'approche d'Ellen afin d'avoir une explication avec elle. Durant le vol, des plats à base de poisson et de viande sont proposés aux passagers ainsi qu'aux membres de l'équipage. Bientôt, ceux qui ont choisi de dîner à base de flétan ressentent de terribles crampes d'estomac et la plupart tombent malades les uns après les autres. Malheureusement pour l'avion et ses passagers, le pilote et le co-pilote ont eux aussi mangé du poisson et vont rapidement être victimes d'atroces douleurs au ventre. Le vol 714 est désormais maintenu en l'air par le pilote automatique. Seul à pouvoir faire éventuellement atterrir l'avion sans encombres, Ted Stryker est sommé de prendre la place du pilote malgré ses réticences...


La référence à Y a-t-il un pilote dans l'avion ? est évidente. Le déroulement de l'intrigue est identique. Des passagers et des pilotes qui tombent malades, victimes d'une intoxication alimentaire. Un ancien pilote marqué par une expérience traumatisante, seul à être capable de faire atterrir l'avion. Bien entendu, Zero Hour! est ici débarrassé de tout l'aspect parodique qu'insuffleront les ZAZ à leur Y a-t-il un pilote dans l'avion ? bien des années plus tard. Ici, pas de Ted Stryker épuisant les passagers à grands renforts d'anecdotes ennuyeuses. Pas de pilote automatique en forme de poupée gonflable. Le héros de la parodie reprendra bien des années plus tard le nom de Ted Stryker et sera également épaulé par la tour de contrôle et un spécialiste des vols grandes lignes. Nous ne sommes ici très clairement pas devant une comédie fourmillant de détails en arrière-plan et de lignes de dialogues absurdes. Le premier degré prime. En dehors de l'idée même d'un avion en péril piloté par un ancien officier de l'armée de l'air américaine, le film ne propose rien de visuellement spectaculaire. Sobre dans sa mise en scène, on a droit à l'éternel cliché de l'homme se rachetant une honorabilité aux yeux de sa femme. Une coïncidence qui tombe à pic (sans mauvais jeu de mots) et qui survient au moment même où elle prenait la décision de le quitter. Zero Hour! tourne autour de plusieurs arcs narratifs. Il y a d'abord le traumatisme du héros, rongé par la culpabilité (six morts, ça n'est pas rien!) et dans l'incapacité de retrouver un emploi de pilote, s’accommodant avec de petits boulots. Il y a ensuite sa relation avec Ellen, dégradée au fil du temps. Puis l'intoxication alimentaire et la catastrophe à venir si Ted ne prend pas son courage à deux mains. Plutôt que d'incarner le héros valeureux, Dana Andrews interprètes un Ted Stryker psychologiquement fragile et encore tout engourdi de souvenirs/cauchemars traumatiques. Le réalisateur affuble son acteur principal d'une attitude proche de la lâcheté, provoquant chez lui par la suite une sorte de choc émotionnel et une prise de conscience primordiale. À découvrir aujourd'hui Zero Hour!, c'est avoir l'étrange sensation de revoir une version en noir et blanc et totalement déshabillée du caractère humoristique de Y a-t-il un pilote dans l'avion ? Tout l'intérêt réside d'ailleurs dans le rapport évident qu'entretiennent les deux longs-métrages que pour les qualités formelles du premier. Sans être ennuyeux, Zero Hour! n'en est pas pour autant véritablement divertissant. Tout juste un objet de curiosité historique à conseiller avant tout aux fans de cinéma catastrophe...

 

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