Peter Hyams, c'est un peu
l'équivalent de John McTiernan. Et d'ailleurs, si Sudden Death
(Mort
Subite)
ressemble tant au deux épisodes de la franchise Die
Hard
que l'auteur du génial Predator
a réalisa en 1988 et 1995, ça n'est sans doute pas le fruit du
hasard. Une version que l'on jugera par contre raisonnablement
d'inférieure. Et pourtant, ça n'est pas faute que d'avoir tenté de
rivaliser avec les classiques du cinéma d'action dont les modèles
transpirent littéralement au cœur de ce récit situé entre les
murs de la salle omnisports Civic
Arena
se situant à Pittsburgh en Pennsylvanie. En lieu et place de la tour
Nakatomi
Corporation
aux étages supérieurs de laquelle, John McLane (Bruce Willis)
tentait de dénouer une affaire d'otages et de terrorisme à la
veille de Noël, c'est donc lors de la finale d'un match de Hockey
sur glace à l'issue de laquelle les vainqueurs remporteront la Coupe
Stanley
que Jean-Claude Van Damme va avoir fort à faire avec un important
groupe de terroristes. Ces derniers sont effectivement venus
profiter du passage du vice-président des États-Unis pour le
prendre en otage lui et ses invités afin de le contraindre à donner
l'ordre de virer une très grosse somme d'argent sur des comptes
situés à l'étranger. Sudden Death
est un pur film d'action privilégiant moins la caractérisation de
ses personnages que les différents affrontements entre les
terroristes et le héros forcément incarné par Jean-Claude Van
Damme, père ici de deux enfants auxquels il a offert deux places
pour assister au match. Histoire de compliquer les affaires de cet
ancien pompier qui va devoir composer avec les décors et les outils
mis à sa disposition. Si le scénario de Karen Elise Baldwin et Gene
Quintano tente de donner du corps au personnage de Darren McCord en
lui faisant endosser le rôle de père de deux enfant et celui
d'époux divorcé, on s'intéressera moins à cette facette de sa
personnalité qu'à ses capacités à venir en aide aux otages. Aussi
peu armé qu'ait pu l'être John McLane dans le premier Die
hard,
Piège de cristal,
Darren va user de ses poings et de ses pieds pour contrer l'ennemi
et ainsi atteindre la tribune d'honneur où sont enfermés le
vice-président, ses invités, ainsi que le terroriste Joshua Foss
(interprété par un Powers Boothe glaçant) et ses hommes. Des
bombes ayant été placées un peu partout dans le stade, faire
évacuer le terrain et les gradins devient une option inenvisageable.
Heureusement pour lui, l'ancien pompier pourra compter sur le soutien
de Matthew Hallmark (l'acteur Dorian Harewood), un agent de la CIA...
Tu
parles... Si on peut lui faire autant confiance qu'en la personne du
commandant Grant qu'interprétait l'acteur John Amos dans 58
minutes pour vivre,
autant dire que Darren risque de finir une balle dans le buffet..
Quoique, vue l'incohérence de certaines situations, on ne s'étonnera
pas que le traître en question n'ait pas profité de l'occasion qui
lui était donnée de mettre une balle dans la tête du gardien
récalcitrant. Le tout est gros comme une maison, écrit à la
truelle, mais pourtant, c'est tout aussi efficace que la trilogie
originelle Die Hard.
Un montage nerveux et des séquences d'action qui s'enchaînent en
veux-tu, en voilà. On reprochera par contre aux chorégraphies
d'être relativement piteuses. Elles exploitent effectivement assez
mal les capacités physiques d'un Jean-Claude Van Damme non-iconisé.
En bref, Darren est un homme comme tout le monde dont l'instinct de
survie et paternel est plus fort que tout. Bon, faut quand même pas
oublier que le tout est réalisé par Peter Hyams, l'homme qui fut
notamment derrière les films de science-fiction Capricorn
One en
1977, Outland... Loin de la Terre en
1981 ou 2010 - L'année du premier contact trois
ans plus tard. N'oublions pas non plus que le long-métrage fut
financé à hauteur de trente-cinq millions de dollars. C'est à dire
moitié moins que le premier Die Hard.
Sudden Death
demeure aujourd'hui une très bonne cuvée dans la carrière de
l'acteur belge. Peut-être pas à ranger parmi les quatre ou cinq
meilleurs de sa filmographie, mais une oeuvre qui presque trente ans
après sa sortie continue à être ''dans le coup''. Bon, on oubliera
tout de même la ridicule séquence lors de laquelle Darren se
retrouve dans les buts de l'une des deux équipes de Hockey sur glace
(il faut bien le faire passer pour un héros auprès de son fils
Tyler qu'interprète le jeune Ross Malinger). Notons qu'en 2020 est
sorti sur les écrans américains Welcome To
Sudden Death,
connu chez nous sous le titre Mort subite 2,
lequel paraît être la séquelle tardive du film de 1995 alors que
son synopsis tenterait à démontrer qu'il s'agit plutôt d'un
remake... dans lequel JCVD n'apparaît (mal)heureusement pas...
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